Interview  publiée dans le quotidien ivoirien LE NOUVEAU COURRIER D’ABIDJAN du vendredi 22 juin 2012

et dans l’excellent BLOG DE CRITIQUE LITTÉRAIRE LE SANCTUAIRE D’ETTY MACAIRE 

RENCONTRE AVEC MAME HULO, écrivaine et éditrice franco‑sénégalaise : 

S’il y a une femme de culture en Afrique qui va marquer les consciences dans les années à venir, c’est bien Mame Hulo. Sa fougue, son optimisme contagieux et sa foi en l’avenir de l’Afrique l’ont amené à créer la « Revue des bonnes nouvelles d’Afrique » et une maison d’édition « Diasporas Noires » qui se veulent être le creuset de la rencontre et du partage des écrivains africains et de la diaspora et de tous ceux qui croient au sursaut du continent de Mandela. L’éditrice franco sénégalaise a bien voulu répondre à nos questions au moment même où elle projette de déménager de Montréal à Dakar.

Qui êtes-vous Mame Hulo ?

Je suis Franco-Sénégalaise, consultante en organisation et, chef de projets en technologie de l’information, j’ai créé la maison d’édition « Diasporas Noires » depuis octobre 2011. Je suis passionnée d’écriture et de littérature depuis l’enfance. Je vis actuellement à Montréal mais je rentre m’installer le mois prochain à Dakar…

Parlez-nous un peu de votre site et votre édition Diasporas Noires

Je suis une afro-optimiste et c’est pour cela que j’ai créé la « Revue des bonnes nouvelles d’Afrique », pour faire savoir au monde entier que le 3e millénaire sera africain malgré les apparences actuelles. Mon credo est que l’Afrique est en train de se relever même si cela n’est pas encore évident pour tout le monde. Il y a beaucoup des bonnes nouvelles en Afrique, même si elles ne sont pas relayées dans 99% des médias…D’autre part, pour la partie Edition, je veux donner une tribune aux Africains de tous horizons, aux afro-descendants, car en matière d’édition, les Africains sont souvent obligés de faire éditer leurs livres par des éditeurs occidentaux, quand ils sont acceptés, et il y a très peu d’élus… J’appelle de mes vœux une nouvelle ère en Afrique, où les Africains maitriseront eux-mêmes leur édition, le contenu de leurs livres, leur réseau de distribution, et ainsi maitriseront leur culture. Pour le moment, le domaine de l’édition en Afrique est malheureusement sinistré.  Et pourtant, il y a beaucoup d’écrivains qui ont beaucoup de choses à dire… Surtout la jeunesse africaine qui est bouillonnante, créative, décomplexée, prête à prendre ses responsabilités. J’ai un grand espoir pour l’Afrique car cette jeunesse-là est plus vertueuse que ses ainés, et plus volontaire et audacieuse, il me semble, que quand elle arrivera au pouvoir et aux affaires dans quelques années, tous les espoirs seront permis… d’où mon afro-optimisme forcené… C’est Baden-Powell qui disait : « L’optimisme est une forme de courage qui donne confiance aux autres et qui mène au succès. »

Quelle est la ligne éditoriale que vous défendez ?

Notre ligne éditoriale est la promotion d’une Afrique positive, optimiste, une renaissance passant par la prise en charge de notre propre avenir dans tous les domaines, en rejetant la victimisation systématique. Nous pensons que toutes les vérités peuvent être dites mais d’une manière positive et optimiste. Gandhi a dit « soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». Donc, la décision de changement nous appartient entièrement, quand nous en aurons véritablement conscience, nous aurons une force d’action extraordinaire.

Y a-t-il des genres précis que reçoit votre maison d’édition ?

Nous avons des collections qui reflètent tous les genres, tous les styles, de la poésie, du Slam, des nouvelles, des romans, des essais, des livres pour enfants, etc.

Au moment où on parle d’intégration et de mondialisation « Diasporas Noires » semble  voguer à contre-courant en se limitant au monde noir.

Ce n’est pas un enfermement, une ghettoïsation… Je ne suis pas afrocentriste. Moi, je crois profondément à l’universalisme, c’est ce que dit un philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne : « Aucune vérité ne saurait être la vérité spécifique d’un peuple si elle est vérité. Si elle n’appartient qu’à ce peuple-là, elle n’est pas vraie, elle n’est pas humaine ». Cela étant dit, les Africains et afro-descendants n’ont pas bénéficié pendant trop longtemps des mêmes outils de promotion de leur culture et de leur Histoire que les autres peuples de la Terre.  Les Occidentaux par exemple ont toutes les tribunes, les médias, les télévisions, les maisons d’édition, les musées, les manuels scolaires et tous les moyens nécessaires pour promouvoir leur culture et leur Histoire. Quand j’habitais en France, je n’avais pas accès facilement à la culture africaine, aux livres africains, il y avait que peu d’endroits où les trouver, j’allais au Salon du livre pour chercher les deux malheureux stands africains avec peu de livres. Quand je venais à Dakar pour des vacances, j’en profitais pour acheter le maximum de livres pour avoir ensuite un petit stock. Lorsque je dis « Diasporas Noires », ce n’est pas une couleur mais une caractéristique car on dit bien le continent « noir » alors qu’il y a le Maghreb et les blancs du sud de l’Afrique compris dans ce terme… Par ce vocable, je désigne tous les enfants d’Afrique, de toutes les couleurs, de toutes les diasporas du monde, des afro-descendants… Nous ne nous limitons pas au monde noir comme vous dites, puisque nous incluons les pays du Maghreb et les africains blancs du Sud de l’Afrique.

Pouvez-vous être plus claire Hulo ? Des exemples…par exemple ?

Nous avons un auteur Algérien parmi nous et d’autres viendront. D’ailleurs, on peut aussi être édité chez Diasporas Noires parce qu’on aime l’Afrique… Nous en avons déjà une blanche amoureuse de l’Afrique et bientôt nous aurons le livre d’une Française mais qui se sent africaine jusque dans ses tripes, elle écrit sur l’Afrique des poésies émouvantes dans une langue africaine. Elle était tellement heureuse que je la reconnaisse comme l’une des nôtres. A l’inverse, il y a des Noirs qui ne se reconnaissent pas du tout comme africains.  L’Amour de l’Afrique n’a pas de couleur ! Mais il fallait bien indiquer le contenu éditorial spécifiquement africain dans notre enseigne. Tout cela pour dire, que l’Afrique doit se doter des mêmes outils et des mêmes moyens que les autres pour la promotion de sa culture, nous avons du retard à rattraper de ce point de vue là… Donc Diasporas Noires est un outil parmi d’autres mais n’est pas un ghetto !

Comment faire un achat sur votre site ?

L’adresse de notre site est WWW.DIASPORAS-NOIRES.COM… Les e-books sont disponibles à l’achat avec un téléchargement immédiat sur le site et la version papier en remplissant un bon de commande toujours sur le site.  Prochainement, certains des livres de Diasporas Noires dont « Dior le bonheur volontaire » seront disponibles à la librairie Athéna 33 rue Jules Ferry à Dakar…

Est-ce que l’édition numérique peut avoir la même emprise que l’édition sur papier ?

L’édition numérique est l’avenir dans le monde, même si cela ne marche pas pour l’instant en Afrique. En Amérique du Nord, c’est déjà entré dans les mœurs, les personnes lisent leurs e-books dans le métro avec des appareils appelés « liseuses » ou sur les tablettes tactiles. Dans ces appareils, on peut stocker des centaines de e-books et les mettre dans la poche, se balader partout avec. C’est comme au début du téléphone portable ou de l’internet. Donc, l’Afrique doit s’y mettre maintenant au lieu d’attendre d’être complètement dépassée. Il ne faut pas perdre de vue que l’Internet est désormais la mémoire de l’Humanité. Maintenant, en un seul clic, on visite des musées, trouve des extraits de livres d’histoire, etc.  Comme pour les autres peuples, il faut aussi qu’il contienne le maximum de données africaines. Cela ne veut pas dire pour autant l’abandon du livre papier.  Il faut les deux, Ces deux supports ne sont pas à opposer… Moi, même en tant qu’éditrice numérique, je suis très attachée au livre papier, sur notre site on peut en commander, et dans les mois qui viennent, les livres de Diasporas Noires seront disponibles également en librairie, d’abord à Dakar et pourquoi pas un jour dans toute l’Afrique.

Vous êtes aussi auteure, et je suis entrain de lire en format pdf votre livre « Dior le bonheur volontaire »…

Oui, je suis aussi auteure, j’écris depuis l’enfance. Je n’ai malheureusement pas le temps d’éditer tous mes textes que j’ai dans les tiroirs… C’est l’histoire du cordonnier qui est mal chaussé (Rires). « Dior le Bonheur Volontaire » est mon premier livre édité pour l’instant, sa thématique principale est la volonté et l’acceptation, les deux faces d’une même médaille. C’est le portrait d’une femme volontaire, qui croit pouvoir agir sur son destin, qui croit pouvoir construire son bonheur… Ce livre parle aussi de la détresse enfantine, de l’insouciance des jeunes, de leur naïveté face à l’intransigeance de la société et de ses règles parfois hypocrites qui broient d’une façon ou d’une autre toute individualité et toute volonté d’être heureux hors de ces règles.  En fait, mon livre parle de la volonté de bonheur, l’espoir d’être heureux. Les lecteurs peuvent découvrir gratuitement un extrait de 47 pages sur notre site. Nous offrons des extraits pour tous nos livres.

Quel est votre avis sur l’idée selon laquelle seule la valorisation de notre culture peut participer au développement de l’Afrique.

Il y a des choses à inventer, car le modèle économique mondial n’est pas satisfaisant et tout le monde peut le voir aujourd’hui… L’Afrique est créative mais les carcans culturels occidentaux nous emprisonnent dans un complexe d’infériorité dont nous devons absolument sortir.  Mais je ne prône pas une afrocentricité à tout crin comme certains. Moi je pense qu’il faut « ajouter » au lieu de « soustraire ».  Les Asiatiques ont bien réussi à s’ouvrir au monde tout en gardant leur culture et leur authenticité. C’est cela que je prône. Je pense que l’Afrique ne doit surtout pas se replier sur elle, mais elle doit identifier ses propres valeurs, les mettre en pratique de manière indépendante et être fière de sa culture tout en étant ancrée dans le monde ! Ce n’est pas facile, mais nous le pouvons.

Croyez-vous que les gouvernants africains accordent dans leurs projets une grande place à la culture ?

Non, clairement non ! Cela fait des décennies que rien n’est fait par les gouvernants africains et d’ailleurs c’est le cas dans tellement d’autres domaines, la santé, l’éducation, etc. Mais cela va changer, je suis très fière du Sénégal pour le changement politique imposé par les jeunes. Les jeunes doivent continuer à être vigilants avec le nouveau régime afin qu’il agisse vraiment dans l’intérêt du peuple.  L’arrivée de Youssou Ndour au ministère de la Culture est un signe encourageant.  Mais il faut que chacun à son niveau prenne désormais les choses en main. C’est ce que je fais de mon côté. Il faut que ce soit le nouveau mode opératoire. Prenons les choses en mains chacun dans son domaine à la place où il est le plus utile ! 

La thématique de la femme noire vous préoccupe n’est-ce pas ?

Oui, je suis très sensible à cette thématique, car il faut bien dire qu’en Afrique nous vivons dans un système patriarcal voire phallocentrique.  Je trouve cela dommage, c’est un frein au développement de l’Afrique car les femmes sont très créatives, elles sont sur tous les fronts notamment au niveau de l’économie informelle, très souvent avec peu de moyens, c’est aussi à elles qu’incombe l’éducation des enfants.  Si elles étaient moins bridées, notamment au niveau des études, cela apporterait beaucoup de changements bénéfiques à l’Afrique dans tous les domaines.  Je crois profondément qu’un peuple qui opprime une catégorie de sa population quelle qu’elle soit, d’une manière ou d’une autre, ne pourra jamais avancer pleinement.  Même si certains invoquent une légitimité d’une culture ou des mœurs spécifiques africaines ou musulmanes. Mon père m’a élevée tout autrement, il m’a inculquée assez tôt une volonté d’autonomie et une indépendance incroyable pour une fille, pour une femme, il m’a appris la liberté de parole et d’action en toute circonstance.  Cela m’a permis de vivre facilement en occident sans complexe et d’y revendiquer pleinement mes droits à chaque instant.

Quelles sont les femmes africaines du monde de la culture qui vous ont marquée. Pourquoi ?

Annette Mbaye d’Enerneville, première journaliste au Sénégal, écrivaine talentueuse, Germaine Acogny la chorégraphe pour la beauté aérienne de ses danses africaines et modernes, Jacqueline Scott Lemoine la grande tragédienne sénégalaise, saisissante et habitée par ses rôles, Myriam Makeba la chanteuse magnifique, Mariama Bà l’écrivaine, Wangari Muta Maathai la Kenyane que j’admire pour son engagement en faveur de l’environnement (prix Nobel de la paix), Aminata Traoré la Malienne qui dit courageusement tellement de grandes vérités sur le système qui gouverne et asservit le monde et l’Afrique, Aissa Maiga la comédienne belle et talentueuse, Fatou Diome pour ses textes flamboyants…

Et aussi d’autres femmes noires, Rosa Parks, le courage fait femme, Angela Davis la militante des droits des noirs, Maryse Condé la Guadeloupéenne, une grande conteuse d’histoires, Toni Morisson, immense auteure, captivante dans le fond et dans la forme (prix Nobel de littérature)… Il y en a beaucoup d’autres et aussi beaucoup d’hommes…

Votre pays le Sénégal est certainement le pays où la production féminine est impressionnante. Qu’est-ce qui explique ce foisonnement ?

Premièrement je pense que ce foisonnement de la production littéraire féminine n’est pas spécifique au Sénégal… Ce foisonnement n’est pas spécifiquement féminin au Sénégal, il se trouve que le Sénégal est un pays fortement ancré dans la culture. La raison de cet ancrage est due en partie par le fait que Léopold Sédar Senghor, notre premier président qui est grand homme de lettres, avait privilégié la culture pendant des décennies. De son temps, presque tous les Sénégalais au lycée étudiaient le Latin et le Grec, le théâtre Daniel Sorano battait son plein avec des productions incroyables, il y a avait une grande école de danse africaine moderne avec Germaine Acogny et Maurice Béjart, une école des beaux-arts, une école d’architecture, etc.  Depuis, cette fibre est toujours là et ça foisonne toujours autant, même si les moyens ne sont plus les mêmes… Il y a quand même beaucoup d’événements culturels à Dakar, le festival des arts nègres en 2010, récemment la 10e biennale des arts en 2012, le Dak’art qui a beaucoup de succès… J’espère que la nomination de Youssou Ndour apportera encore plus de créativité et plus de moyens.

Dans certains pays la polygamie est dans le domaine de l’officiel. Quelle est la position des femmes intellectuelles de votre pays ?

J’avoue, personnellement, que la polygamie est inconcevable même si je respecte cet état de fait dans mon pays et le libre choix des personnes. Je n’ai pas du tout été élevée dans ce sens, donc je ne suis pas une référence pour en parler objectivement. Je crois que la position des femmes intellectuelles est assez variée sur ce sujet, il y en a qui l’acceptent comme une fatalité ou qui le justifient plus ou moins, notamment par la religion. Moi je pense que toutes les femmes en souffrent au fond d’elles-mêmes quoiqu’elles en disent en surface…

Depuis Une Si Longue Lettre de Mariama Ba, pensez vous que le Sénégal ait fait des bonds qualitatifs en matière de la protection de la femme ?

La loi sénégalaise laisse le choix au moment du mariage entre deux régimes matrimoniaux, polygame ou non et cela a toujours été le cas. Certaines femmes n’ont malheureusement pas le choix à cause du poids social, même si elles se laissent faire de moins en moins individuellement. Celles qui ont le choix essaient de ne pas se retrouver dans ce piège de la polygamie, mais ce n’est pas simple pour elles non plus toujours à cause du poids social. Cela étant dit, de plus en plus d’hommes trouvent cela trop compliqué pour eux et ne s’y aventurent pas, surtout les jeunes…

A votre avis la littérature est‑elle capable de faire avancer les choses positivement en Afrique ?

Oui, bien sûr… La fonction de la Littérature est de faire avancer les choses et les hommes… Un bon livre doit toujours changer ne serait-ce qu’un peu le lecteur, il doit le rendre heureux ou meilleur qu’il n’était avant de le lire, il doit lui permettre de s’identifier, de se poser des questions.  L’écrivain a le même rôle en Afrique que partout ailleurs, il doit poser des questions existentielles et philosophiques. Même parfois en divertissant. Je ne sais plus qui a dit : « L’écriture est un exercice spirituel, elle aide à devenir libre ».  Encore faut-il que les africains puissent avoir facilement accès aux livres de qualité.  Actuellement, les livres sont un peu chers et il n’y a pas de bibliothèques qui permettent de les emprunter. Voilà les problèmes sur lesquels nous devons travailler !

Quels sont les dix livres africains qui vous ont marqué véritablement ?

  • ·Amkoulel, l’Enfant Peul et le Sage de Bandiagara d’Amadou Hampâté Ba, cela m’a appris l’Afrique dans toute sa splendeur et aussi la sagesse africaine
  • ·Le Dialogue des Cultures de LS Senghor
  • ·Les Bouts de Bois de Dieu, ou encore Le docker de Sembène Ousmane.
  • ·Une si Longue Lettre de Mariama Ba
  • ·En attendant le vote des bêtes sauvages, Allah n’est pas obligé, deux livres superbes et instructifs d’Ahmadou Kourouma, mais j’aime tous ses livres.
  • ·Le vieux Nègre et la Médaille de Ferdinand Oyono m’a rendue profondément triste sur les rapports avec les colons
  • ·Le baobab fou de Ken Bugul
  • ·Le ventre de l’Atlantique de Fatou Diome

Connaissez-vous la littérature ivoirienne ?

Je connais très peu la littérature ivoirienne à part Ahmadou Kourouma que j’aime beaucoup et dont j’ai lu presque tous les livres car vendus dans les librairies en France, j’ai aussi des souvenirs lointains de Bernard Dadié… Chez Diasporas Noires, nous avons deux auteurs ivoiriens, Regina Goueu une jeune ivoirienne qui vit au Gabon, Isaïe Biton Koulibaly qu’on ne présente plus et qui voulait se mettre à l’ère numérique pour voir…

Un message fort à nos lecteurs pour clore cette interview…

Je voudrais parler de l’Ubuntu qui signifie :  « Je suis parce que nous sommes » ou  « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous ». C’est un concept spirituel africain qui a permis la réconciliation en Afrique du Sud, ce qui n’est pas rien.  Selon Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix sud-africain : « Quelqu’un d’Ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, dévoué aux autres, ne se sent pas menacé parce que les autres sont capables et bons car il ou elle possède sa propre estime de soi – qui vient de la connaissance qu’il ou elle a d’appartenir à quelque chose de plus grand – et qu’il ou elle est diminué quand les autres sont diminués ou humiliés, quand les autres sont torturés ou oppressés. » Pourquoi ne pas enseigner et appliquer cette philosophie partout en Afrique ?  Et pour finir, on pourrait résumer mon état d’esprit par cette phrase de Confucius« Plutôt que de maudire les ténèbres, allumons une chandelle, si petite soit-elle. »

ETTY Macaire

Critique littéraire

Cette interview a été publiée dans le quotidien ivoirien LE NOUVEAU COURRIER D’ABIDJAN du vendredi 22 juin 2012