J’ai rencontré Thierno, il y’a quelques mois de çà. Juriste et Producteur  de l’émission radio,Que proposent les jeunes. Il m’avait alors invité pour un débat sur l’industrie culturelle. J’avais bien apprécié ce moment, qui s’était avéré très enrichissant. Des semaines plus tard, Thierno, accompagné de Djibril Dramé, était venu visiter la Boite à Idée… Autour d’un café, nous avions échangé longuement. Aujourd’hui, à nouveau, de passage dans notre espace culturel, il est venu me parler de son autre casquette,  celle de l’écrivain.

  • Qui es-tu ? Comment te définis-tu ?

«Thierno Niang, C’est juste un jeune , passionné.  Et en effet, tous ce que je fais, j’y mets le cœur. C’est normal, je suis un artiste spontané. Il faut cumuler la passion et l’action. Je pense que je suis un artiste dans l’âme, parce que la culture et l’art m’interpellent. Pour moi il faut recentrer le processus de développement de notre pays dans la culture. »

  • Qu’est ce que c’est pour toi être artiste ?

« C’est d’abord, ne pas faire un art triste. C’est partager, c’est

d’autres genres littéraires. La poésie est importante pour moi, c’est un genre littéraire pointu, qui nécessite  beaucoup de maitrise. »

C’est inviter  les autres à aller au-delà des apparences.  Etre artiste, c’est faire jaillir en soi des messages, qui souvent proviennent du profond de notre être ou d’un Etre supérieur.

  • La création a pour toi quelque chose de divin ?

« La créature même est  divine.. Donc naturellement tout ce qui émane de çà est divin. C’est juste un processus continu. »

  • Tu as sorti, il y’a un an, un recueil, est ce que tu peux m’en parler ?

«Oui, un recueil de Poésie, intitulé Lumières de la Renaissance. La poésie, c‘est mes premiers amours. Depuis que j’ai 16 ans, j’écris, j’observe. J’ai commencé par la poésie, même si je titille

Lumières  de la Renaissance est un recueil de trente-deux poèmes, qui aborde  différents thèmes, amours, familles, valeurs africains.

Comment tout ca a commencé ?
« Je vais te faire une confidence, j’ai commencé à 21ans par un roman, j’ai écris une dizaine de pages, et j’ai arrêté. Il est toujours dans ma boite mail. Ensuite, j’ai commencé un autre roman, que je n’ai pas terminé. Après je suis revenu à mes premiers amours, la poésie et j’ai écris…

Devant mes trente-deux textes, je me suis dis : Je dois sortir çà. Je suis allé vers une maison d’éditions sans grand résultat. Puis, j’ai rencontré une femme extra Mame Hulo… Elle était alors au Canada, je lui ai fait transmettre le manuscrit, qu’elle a adoré et fait sortir en ebook. Le 10  Mars 2012, Nous avons fait la sortie de Lumières de la Renaissance à Douta Seck. Une belle cérémonie, avec Annette Mbaye Dernevil ainsi que le Directeur de cabinet du Ministère de la Culture, et Nafissatou Dioufqui a d’ailleurs préfacé le Recueil.

Un an et demi après la sortie, quel est le bilan? As-tu envi d’écrire d’autres choses ?
« En fait, tu sais dans la même veines, j’ai continué à écrire souvent  des articles. Si je dois me définir comme un poète, je suis un plus  engagé qui n’est pas très  lyrique. Meme si tout est sentiment,dans cette vie  . Mais il y’a d’autres choses qui me tiennent à cœur. Je suis un jeune sensible à ce qui se passe dans son environnement, dans son pays. Chaque génération a une mission.

Quelle est notre mission ?
« Changer les choses ! J’ai l’habitude de dire, qu’il faut imprimer un tampon évolutif  à son époque, pour valoriser son existence. On n’est pas là pour changer tout d’un coup de baguette magique, mais juste pour contribuer aux changements. Il faut le faire. Il ne faut pas se tenir à l’écart. Par effet d’entrainements, les choses bougeront. Telle une vague qui va déferler sur le Sénégal et le reste de l’Afrique. »

C’est quoi tes projets pour 2013 ?
« Y’a déjà une émission. Que proposent les Jeunes. ? , qui donne la parole aux jeunes. C’est ce qui manque ici, on définit la politique pour les jeunes, sans les associer, ni leur demander leur avis. Il serait bien qu’on les consulte. qu’ils disent ce qu’ils attendent des dirigeants. Dans les projets 2013, il y’a aussi le forum des jeunes leaders. Toujours dans la même veine, pour  trouver des solutions… Ensuite, y’a quoi… Oui, je continue d’écrire… Mais là, ca sera un projet plus engagé. J’ai envie de donner la parole aux jeunes par écrit  cette fois-ci, pour qu’ils parlent .des challenges à venir…etc. Crier pour Construire. Il faut dépasser la phase de contestation. Il faut proposer et agir. »

Ou est ce que tu te vois dans cinq ans ?
« Je ferais partir des gens qui changeront ce pays. Ceci est le dessein d’un leader. »

Si tu devais être un livre, lequel serais-tu ?
« Je viens de terminer la solitude du vainqueur de Paolo Coelho. J’ai beaucoup aimé ce livre. Quelque soit le succès qui sera au rdv, il faut avoir les pieds sur terre. J’aime bien aussi IKbal. Pour le coté spirituel. Je suis un humaniste, donc toute œuvre humaniste ancrée dans la personne, dans son bien être, me parle…Je pourrais aussi te parler de Gabriel Marquez, l’amour au temps du choléra. Tous ces livres te donnent des facettes de la vie… »

Que penses-tu de la scène littéraire contemporaine ?
«  Y’a beaucoup de gens talentueux. Je pense qu’en général, il y’a de bon écrivains. NaturellementNafissatou Dia Diouf, qui a préfacé mon recueil. Au-delà d’elle, Soleymane Bachir Diagne, le professeur. Sokhna Bengua. Salla Dieng, Felwine Sarr, Boubacar Boris Diop.. Je lis tellement d’œuvres, que je ne peux tous les citer. Tous ce qui est bien fait, bien écris… Me touche forcément. »mais je n’ose pas omettre le livre de Sogué Diarisso Mémoires de l’espoir qui pour moi est bréviaire pour la §jeunesse à lire absolument

As-tu un Coup de gueule une parole de sagesse, un mot de la fin ?
« J’ai foi profondément  en l’avenir, en la jeunesse. Je suis très content de venir ici, de voir ce que tu fais. De voir des jeunes comme toi, qui en veulent, qui sont décomplexés. Y’a une phrase qui me vient en tête. Ecrite par Eva Mayérovitch,une auteure soufi

«  Si un spermatozoïde a pu devenir un Mozart ou un Einstein, C’est parce qu’en chacun de nous, il y’a un absolu qu’il faut découvrir. »