Michel Sibidé, directeur exécutif de l’Onusida, l’agence des Nations unies pour la lutte contre le VIH, a terminé sa tournée en Afrique de l’Ouest le 29 février, a annoncé Afrik. Il a rencontré les différents chefs d’Etat avec un message unique: investir plus dans la lutte contre le sida.

En effet, la plupart de ces investissements en Afrique résultent d’aide internationale. Un rapport de l’Onusida publié fin janvier 2012 rapporte les dangers de cette dépendance africaine et propose plusieurs solutions.

«Les pays africains doivent catalyser la production locale de médicaments de haute qualité», a déclaréMichel Sibidé lors de son déplacement au Ghana.

Le rapport Le Sida et crise de la dépendance pour des solutions africaines stipule que seulement 5% des budgets santé en Afrique sont consacrés à la lutte contre le sida. En moyenne, les investissements nationaux gravitent autour de 37% et les 63% proviennent de l’étranger.

Comme le souligne l’Onusida, cette situation rend les aides imprévisibles d’une année sur l’autre et peut conduire à des catastrophes sanitaires. Le Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), l’un des principaux donateurs, a gelé une série de subventions pour des raisons financières.

«Si le Fonds mondial ne dispose pas de nouvelles ressources pour soutenir l’élargissement actuel de l’accès aux traitements, le sida pourrait causer la mort de plus d’un demi-million de personnes d’ici à 2014», alerte le rapport.

L’étude propose des solutions économiques pour les pays, notamment l’augmentation du budget de lutte contre le sida en fonction du taux de croissance économique. Selon le rapport, les fonds publics africains pourraient connaître une augmentation annuelle d’environ 5 milliards de dollars d’ici 2015 si les pays respectent ses préconisations.

L’Onusida encourage aussi les pays africains à développer la production des médicaments ainsi que la création d’une Agence africaine de règlementation des médicaments.

«La production locale de produits pharmaceutiques de haute qualité représente une opportunité d’assurer la pérennité de la riposte au sida et de mettre les produits à la portée des personnes qui en ont besoin», affirme le rapport.

Lu sur OnusidaAfrik