Macky Sall et ses convives lors de l’ouverture du sommet Africités

Comment développer l’Afrique de demain à partir des collectivités locales ? C’est à cette question que tentent de répondre les différents participants du sixième sommet d’Africités. Le président sénégalais Maky Sall a donné mardi le coup d’envoi du Forum, qui se tient jusqu’au 8 décembre à Dakar.

Alors qu’il était attendu à 9h, ce n’est finalement qu’à 10h30 que Macky Sall est arrivé au King Figh Palace, à Dakar, où se tient actuellement le Forum Africités. « Toujours du retard ! Ca c’est bien l’Afrique ! », rouspètent certains participants impatient que le président sénégalais donne le coup d’envoi de ce sixième sommet. Mais leur agacement se dissipe très vite. La géante tente, bondée de monde, où la cérémonie d’ouverture a lieu, est l’objet de toutes les curiosités. Plusieurs centaines de personnes, originaires de tout le continent, ont répondu à l’invitation.

Les femmes africaines ont particulièrement attiré l’attention avec leurs boubous colorés. « Elles sont belles », entendait-on régulièrement dans l’assistance. Ces dames, très coquettes, n’ont pas été les seules à être remarquées. Des hautes personnalités assises sur l’estrade près du chef d’Etat sénégalais ont aussi fait l’objet de tous les regards, notamment les ex-présidents sud-africain Tabo Mbeki , cap-verdien Pedro Pires et béninois Nicephore Soglo. Le maire de Paris Bertrand Delanoe a aussi répondu à l’invitation. Son discours enflammé est d’ailleurs très applaudi : « Nous devons bâtir ce siècle de la démocratie locale solidaire en Afrique. En tant qu’élus locaux, nous devons proposer des solutions pour améliorer les services d’assainissement, de l’éducation, de la santé… Ce Forum est un grand évènement dédié à la paix en Afrique. C’est un sommet d’espérance pour les populations et pour l’Afrique ! ».

« L’Afrique ne pourra pas se développer sans infrastructures »

Comment construire l’Afrique à partir de ces territoires ? Questionne quant à lui le président sénégalais, qui souligne qu’ « aujourd’hui les grandes villes africaines ont un nouveau paradigme. Elles doivent faire face à l’accroissement de la population, aux problèmes d’assainissement de l’eau et d’emménagement urbain ». Il rappelle également que l’Afrique « ne pourra pas se développer sans infrastructures adéquates qui puissent nous relier les uns aux autres ». Même son de cloche du côté de l’ex-président béninois et maire de Cotonou qui met en exergue les problèmes de « mobilité urbaine » que rencontrent les villes africaines. La démographie est en effet en pleine croissance. « Dans les prochaines années, il y aura plus d’un milliard d’habitants de plus en Afrique. Comment loger et nourrir toutes ces populations ? C’est une question qu’il faudra résoudre ».

Alors qu’elle est l’une des solutions pour résoudre cette équation ? L’ancien président béninois et le maire de Dakar, Khalifa Sall, également présent à l’ouverture du sommet, sont convaincus que le développement de l’Afrique doit passer par les collectivités locales. Ils estiment qu’il est primordial de « doter les collectivités locales de plus de moyens pour qu’elles puissent répondre à ces exigences ». Ils ont lancé un appel au président sénégalais afin d’évoluer en ce sens. Ce dernier a promis que l’Union africaine allait se pencher sur la question pour développer le potentiel des collectivités locales africaines. Reste à savoir si l’organisation panafricaine concrétisera ce projet.

PAR ASSANATOU BALDÉ

Lu sur http://www.afrik.com