Hulo bonjour…Vous êtes la Directrice de la maison d’édition « Diasporas noires », basée au Sénégal. Quelle est la genèse de « Diasporas noires » ?
En 2011, j’ai créé la maison d’édition Diasporas Noires, pour promouvoir les écrits et les talents des Africains et des afro-descendants à travers le monde, donc l’Afrique et ses diasporas, l’ancienne qui date de plusieurs siècles comme la plus récente.
Quelles raisons vous ont poussée à devenir éditrice ?
Tout d’abord je suis passionnée de littérature, de lecture et d’écriture depuis ma plus tendre enfance.
Je suis devenue éditrice lorsque j’ai appris que le livre de la Martiniquaise Sylvia Serbin, «Reines et héroïnes d’Afrique » avait été massacré et falsifié par une maison allemande qui l’a traduite en y insérer une vision raciste de l’Afrique. Alors, j’ai pris conscience que les Africains devaient arrêter de se faire éditer par les Occidentaux, car nos intérêts sont divergents. Eux, leurs intérêts c’est de prolonger leurs propres visions des Africains et de l’Afrique, même inconsciemment, notre soi-disant misère, notre soi-disant incapacité à nous en sortir sans eux… Écrivons nous-mêmes notre Histoire et nos histoires, donnons notre propre version des faits sans les dénaturer par le miroir que nous tendent les autres… Il est temps !
Vous menez un combat remarquable pour la promotion du numérique. Pourquoi représente-t-il un défi urgent pour l’Afrique ?
Oui c’est mon grand combat ! Et je suis intarissable là-dessus !
Le numérique est une bonne nouvelle pour l’Afrique qui commence à prendre sa place dans le réseau de distribution mondial que représente Internet, à travers l’extraordinaire créativité des jeunes, des blogueurs africains, ainsi qu’une grande richesse des contenus venus d’Afrique…
C’est une magnifique opportunité pas vraiment onéreuse, c’est une nouvelle forme d’expression et de stockage de notre mémoire, de nos livres littéraires, scolaires, universitaires, de nos œuvres d’art, de cinéma, ou encore un mode de transmission de nos langues africaines ou de nos traditions à l’instar des autres continents et des autres cultures.
Par: Ulrich Talla W.
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