Forum économique de DAVOS : L’AFRIQUE invitée à prendre le relais de la croissance mondiale

Certains dirigeants politiques présents au Forum économique de Davos (Suisse) ont estimé que l’Afrique est désormais prête pour devenir un puissant moteur de croissance de l’économie mondiale.Malgré les énormes défis (en termes de pauvreté, d’infrastructures, de commerce et d’éducation) auxquels reste confrontée l’Afrique, des dirigeants politiques réunis au Forum économique de Davos (Suisse) ont jugé que le continent noir est « prêt à prendre le relais de la croissance mondiale », rapporte le site icpublications.com. « Nous sommes conscients d’avoir crû, ces dernières années, plus rapidement que cela ne l’été auparavant. C’est pour cela que nous croyons que l’Afrique peut et voudra être le prochain relais de la croissance mondiale. Nous pensons être là où l’Inde était au début des années 1990. Nous avons à peu près la même taille de population », a affirmé le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi. En effet, comme le souligne l’ancien Premier ministre britannique, Gordon Brown, avec une économie estimée à 1 000 milliards de dollars, ces dix dernières années, l’Afrique subsaharienne a connu un rythme de croissance plus élevé que celui de l’Inde et « va croître sur la prochaine décennie plus rapidement que le Brésil ». Un optimisme que partage le président guinéen, Alpha Condé, qui souligne toutefois que le continent reste handicapé par la faiblesse de son système éducatif et ses infrastructures délabrés. « Si nous poussons (…) dans l’éducation et maîtrisons les nouvelles technologies, nous atteindrons, en deux ou trois ans, ce que d’autres ont mis 20 ans à atteindre », estime Alpha Condé.Pour le président guinéen, ce grand bond en avant passe par l’unification des politiques de développement économique dans le cadre de ministères transnationaux au sein de l’Union africaine (Ua). La croissance de l’Afrique est aussi tributaire de l’environnement économique mondial. « Nous faisons partie de l’économie mondiale, donc tout ce qui se passe dans d’autres parties du monde, nous affectera également, explique le président tanzanien, Jakaya Kikwete. Nous avons beaucoup d’anxiété avec la crise dans la zone euro. J’espère qu’elle sera réglée rapidement. Car si elle ne l’est pas, il y aura beaucoup de problèmes ». Selon M. Kikwete, l’Afrique a été victime d’erreurs politiques du monde développé. Cette croissance passe aussi par un renforcement de la démocratie et la bonne gouvernance. Sur ce point, le chef du gouvernement kenyan, Raila Odinga, note des « progrès ». « La démocratie africaine est en marche. Malgré des « poches de résistance ça et là, globalement, un important progrès a été accompli », a-t-il souligné. Il prédit que les « leçons du Printemps arabe » vont rapidement descendre vers le Sud.Seydou KA

Lu sur www.lesoleil.sn