LES IMAMS DU SENEGAL :  «La mendicité des enfants n’est pas recommandée par l’Islam»

 

L’Association des Imams du Sénégal a tenu le jeudi 14 mars 2013, à Dakar, un point de presse, pour se prononcer sur la mesure gouvernementale d’interdire la mendicité, après l’incendie de Médina. Appelant le gouvernement à ne pas reculer, face à la pression, les Imams ont précisé que l’Islam interdit la mendicité des enfants.

«Le maître coranique doit instruire l’enfant et l’éduquer, comme le lui recommande la charria, et non en faire un fond de commerce», a déclaré l’Imam Oumar Diène, en conférence de presse, à propos de la mesure d’interdiction de la mendicité au Sénégal. Estimant que la place des enfants n’est pas à quémander dans les rues qui n’éduquent pas, pis qui apprennent à mentir et à voler, il ajoutera que la mendicité enseigne aux enfants à aimer l’argent. Aussi, précisera-t-il que la mendicité, telle recommandée par l’Islam, n’est pas de recevoir de la menue monnaie mais, c’est quand le démuni reçoit une aide substantielle à même de le sortir de sa précarité.
Pour l’imam, les enfants sont victimes de gens mal intentionnés qui ne sont pas soucieux de l’enseignement du Coran et de la Religion. «C’est de l’enrichissement illicite», renseigne M. Diène qui appelle les maîtres coraniques à ne pas faire de la mendicité un droit religieux, étant donné que cela n’est écrit nulle part.
Si la mesure a été saluée, les Imams n’en conseillent pas moins la concertation. «L’Etat doit, avant toute mesure, consulter et informer les associations islamiques, les maîtres coraniques et autres chefs religieux du Sénégal», suggère, M. Diène, selon qui, l’Etat n’est pas là pour combattre l’Islam. Mieux, il est d’avis que l’Etat veille à l’ouverture d’écoles coraniques à Dakar, avec subventions et sécurisation. Mais, il précise que les parents doivent participer, en finance et en nourriture.
Fara MENDY
REWMI QUOTIDIEN

 

Lutte contre la mendicité des enfants : Les Layène encouragent l’Etat

 

Aux yeux du fils aîné du Khalife général des Layène, l’Etat doit poursuivre sa lutte pour l’éradication de la mendicité des enfants. Seydina Issa Laye, qui s’exprimait lors de la cérémonie officielle de la 133ème édition de l’Appel de Seydina Limamou Lahi, invite aussi à la purification des cœurs, au bannissement du tribalisme et des querelles de chapelles entre confréries pour l’intérêt «supérieur» de la Nation.

Dans sa croisade contre la mendicité des enfants, le gouvernement peut compter sur l’appui de la communauté layène. «Au nom de la religion, des personnes ne veulent pas que l’on touche aux daara, sous prétexte que l’Etat fait la guerre à l’islam. C’est un faux alibi. Ces gens l’invoquent juste pour se tirer d’affaire. Ils sont mus par d’autres intérêts», pense Seydina Issa Thiaw Laye.

De l’avis du fils aîné du khalife des Layène, l’Etat doit avoir un droit de regard sur cette question.

Veiller à l’utilisation de l’argent dépensé dans les daara
«Avant toute action, il faut qu’il y ait un dialogue. Pour autant, l’Etat ne doit pas en faire une question taboue. Il ne faut pas baisser les bras», conseille-t-il. Même si Seydina Issa Thiaw Laye reconnaît qu’il y a des personnes qui ne transigent pas avec l’éducation dans les daara, il s’est désolé du fait que d’autres «exploitent» les enfants à d’autres fins. «Et malheureusement, ils détiennent la majorité. Ce sont des délinquants. Les confréries investissent beaucoup d’argent dans les daara. De ce fait, elles doivent veiller à son utilisation», a encore déclaré en wolof, hier, Seydina Issa Thiaw Laye lors de la cérémonie officielle de la 133ème édition de l’Appel de Seydina Limamou Lahi, qui avait convié «les hommes et les djinns» autour de son message «prophétique».
S’adressant aux fidèles, Seydina Issa Thiaw Laye a invité les uns et les autres à cultiver la tolérance, le respect d’autrui et à entretenir la paix. «Faisons de sorte qu’il y ait une communion entre les différentes confréries existantes. Et cette cohésion va se répercuter sur la paix du pays. ‘’L’hymne’’ des différentes confréries entonnée avant le début de la cérémonie entre dans ce sens-là», dit-il.

Non au déballage comme arme de chantage
Dans le même sillage, le fils aîné du Khalife général des Layène a prôné le dialogue. Il a invité les fidèles à purifier les cœurs, à bannir le tribalisme et les querelles de chapelles entre confréries pour l’intérêt «supérieur» de la Nation.
S’adressant à ceux qui brandissent le déballage comme arme de chantage, il est d’avis que c’est «dangereux» pour l’équilibre de la Nation. «Le 19 mars 2000, le Sénégal a vécu une alternance politique pacifique. Et il en a fait de même le 25 mars 2012 où l’on craignait le pire pour le Sénégal. Ce qui fait l’admiration du pays dans la sous-région comme sur la scène internationale, c’est cet héritage que nous devons préserver parce que nous n’avons pas le droit de régresser», estime Seydina Issa.
Le ministre de l’Intérieur, Pathé Seck, a salué les valeurs prônées par la communauté layène, notamment l’absence de discrimination entre races, ethnies, le respect du droit d’aînesse. Des attitudes qui entrent en droite ligne des enseignements de Seydina Limamou Lahi, fondateur de la confrérie layène. Le général Pathé Seck a surtout demandé à cette communauté «de prier» pour le retour de la paix au Mali et pour les Jambars –nom donné aux soldats sénégalais- qui y sont dépêchés afin qu’ils rentrent «sains et saufs».

nmseye@lequotidien.sn

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