Dorothée avec son prix à Abudja / ©DR
Dorothée Danedjo Fouba :
« L’open source et le logiciel libre sont une solution pour le développement économique de l’Afrique’
La jeune journaliste – bloggeuse passionnée de TIC a reçu le 19 mars à ABUJA au Nigéria le 1er prix africain 2012 de reportage sur les logiciels libres organisé parla fondation africaine des logiciels libres et open source (FOSSFA), grâce à son webreportage: « Développement socio-économique du Cameroun grâce aux Open Source et aux logiciels libres »
Goducamer : Vous venez de remporter le 1er prix en Afrique grâce à votre reportage sur les logiciels libres en Afrique. Est-ce votre 1er prix international ?
Dorothée Danedjo Fouba : Il ne s’agit pas de mon premier prix international à proprement parler. En 2010, j’avais concouru pour le même award « African Foss reporter ». Cette année là j’ai reçu le 2nd prix. Aujourd’hui, c’est une distinction plus valorisante qui m’amène à avoir plus confiance à mes compétences.
G.d.c. : Parlez-nous du contenu de votre reportage qui a remporté ce prix
D.D.F. : Mon webreportage parle tout d’abord de l’appropriation faite par les promoteurs des langues nationales au Cameroun des logiciels libres dans l’apprentissage linguistique. Ensuite il donne des explications sur ce qu’est le logiciel libre et l’open source tout en saluant les initiatives locales en vue de la promotion de ces technologies pour l’environnement et l’industrie du mobile au Cameroun.
G.d.c. : Quelle est la nécessité réelle de ces logiciels pour l’Afrique ? Aident t-ils à améliorer notre quotidien ? Si oui donnez nous quelques exemples pratiques
D.D.F. : Concrètement, le logiciel libre et l’open source sont une solution au développement économique de l’Afrique. Avec ces technologies, il est possible de faire de grosses économies en matière d’achat des licences d’installation de logiciels ordinaires pour les entreprises. L’aspect économique est également évoqué quand on parle d’antivirus qui coûtent des dizaines de mille (F.CFA) au moins par ordinateur. Avec les systèmes libres et open source, il n’y a pas de souci de virus informatique. Ce sont deux gros facteurs non négligeables.
G.d.c. : Promouvoir les logiciels libres n’expliquerait il pas un manque à gagner de la part de leur concepteur ? Si non, cela résout-il donc le problème de piratage ?
D.D.F. : A première vue c’est ce que l’on pourrait penser, cependant les concepteurs des logiciels libres le font dans une logique de partage de données. Pour que leurs activités soient rentables, certaines versions sont onéreuses à titre exceptionnelle. Dans le domaine de la comptabilité et les ressources humaines par exemple, certains concepteurs créent des systèmes libres ou open source de gestion adaptés aux problèmes de l’entreprise demandeuse. Des francs symboliques sont donc levés mais ils vivent dans la plupart des cas de leurs droits d’auteurs. Sur un autre plan, il est indéniable que ces logiciels permettent d’éviter le piratage parce qu’en fait ces technologies sont codées pour des besoins spécifiques avec une liberté d’amélioration du code source dans certains cas. Qui voudra pirater ce qui est libre? Le mot en lui même n’a plus son sens.
G.d.c. : Parlant de votre vie professionnelle qu’est vous a poussé à vous intéresser particulièrement aux TIC ?
D.D.F. : En quelques mots: le désir de faire quelque chose de différent, un peu hors du commun. Tout ce qui est habituel est monotone, donc il faut aller à la conquête des terres apparemment arides et les valoriser.
G.d.c. : Que peut-on trouver concrètement sur votre site danedjofouba.com ? (depuis combien de temps existe-il ? et pourquoi l’avez-vous crée ?)
D.D.F. : Mon site est conçu sur le modèle blog, journal personnel. En réalité, il me permet de relayer des infos dont le prolongement est parfois difficile dans les médias traditionnels. Il est très axé technologies, culture et société.www.dorotheedanedjo.com arrive après des blogs sur hébergeurs gratuits que j’ai créé entre 2008 et 2010 sur overblog et plus tard wodrpress. Il me fallait un espace où je pouvais diffuser des informations de toutes natures: écrite, audio ou vidéo sans passer forcément par d’autres sites-hébergeur de sons ou de vidéo. en fin 2009 j’ai travaillé au moyen de mettre en place ce site plus autonome et je l’ai lancé en début 2010.
G.d.c. : Selon vous quelles sont les trois principales caractéristiques d’un bon web journaliste ?
D.D.F. : Donner la bonne information, User d’instantanéité, savoir illustrer par des liens interactifs
G.d.c. : En dehors des TIC, avez-vous d’autres passions ?
D.D.F. : Passion est un mot que je n’apprécie pas beaucoup. Ceci dit, j’aime bien tout ce qui est culture notamment les livres, le cinéma et la musique.
G.d.c. : Nous nous sommes laissez dire que vous êtes un inconditionnelle des concours pour journalistes, quel est le prochain prix que vous visez ?
D.D.F. : Inconditionnelle des concours, peut être un peu fort comme caractéristique mais amoureuse des challenges peut être plus exact. J’ai postulé pour d’autres distinctions journalistiques, dans d’autres domaines et les résultats tombent au fur et à mesure.
G.d.c. : Un mot aux Go du Camer…
D.D.F. : Elles doivent se prendre en main et doivent pouvoir se battre afin de réussir et prospérer dans leurs initiatives et à goducamer le site, beaucoup de courage.
Visiter le site de Dorothée : www.dorotheedanedjo.com
Lu sur http://www.goducamer.com