Barack Obama, le premier Noir élu président des États-Unis, vient d’inaugurer, le 16 octobre 2011, un monument en l’honneur du Martin Luther King, militant pour des droits civiques. Tout d’abord, il faut mentionner que l’installation d’un locataire « inhabituel » à la Maison Blanche est, en réalité, l’aboutissement d’une contestation amorcée depuis belle lurette.                 

Toutefois  une vérité reste immuable : la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui fut adoptée par l’Assemblée générale des Nations-Unies le 10 décembre 1948, rappelle clairement la notion d’égalité en droit  —  c’est un impératif ! —  qui doit prévaloir  dans les relations humaines.

Au regard de ce qui précède, les « classifications » raciales, avec tous les préjugés irrationnels et les conflits inutiles qu’elles véhiculent, sont des discriminations illégitimes.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet hommage rendu au Révérend King est la preuve tangible de  la reconnaissance de l’héroïque combat mené par cet activiste. Celui-ci  contestait, vigoureusement et inlassablement, les comportements visant à favoriser l’inégalité des races.

Une chose est sûre, lorsqu’on fait une rétrospective historique du chemin parcouru par les Afro-Américains, cet événement mémorable et valorisant est,  indéniablement, une victoire…

À propos des discriminations raciales

Un examen attentif des rapports entre les groupes humains dresse un portrait « déséquilibré » des droits et obligations entre les races. Concernant la société américaine, l’attitude dénigrante à l’égard Noirs remonte à une époque bien lointaine. Ces agissements sont des vestiges du passé esclavagiste de ce pays. Déterminés à se réapproprier leur dignité et leur libertédes membres de la communauté noire, tous sexes confondus, montèrent au créneau pour démontrer publiquement leur refus de se faire traiter comme des citoyens de seconde zone. Si cette révolte est empreinte d’une légitimité incontestable, les revendications, elles, ne recevaient pas l’assentiment de tous car bien des gens, à cause des avantages que leur procuraient ces injustices sociales, souhaitaient maintenir le statu quo. Comme chacun le sait, cette divergence d’opinion a longtemps été —  et demeure encore dans une certaine mesure —   la pierre d’achoppement entre les différents « clans » qui soutiennent tel ou tel autre principe.

Les luttes des Afro-Américains  

 

Parler des acquis de la communauté noire aux États-Unis, c’est une manière de revisiter le passé de ce peuple. Cette démarche permet, inévitablement, de découvrir les moments sombres et les périodes élogieuses cette histoire inspirante et riche d’enseignements. L’inauguration du  Mémorial Martin Luther King résonne, en quelque sorte, comme un devoir de mémoire qui devrait intéresser tant les Noirs installés sur le sol américain que les autres disséminés partout dans le monde.

À titre de rappel,  Martin Luther King prononça, le 28 août 1963, le discours « I Have a Dream » pour rappeler à l’humanité entière sa détermination de poursuivre sa lutte tant et aussi longtemps que son rêve ne se traduira pas par des changements réels. Autrement dit, il avait une profonde conviction que le seul moyen de rétablir les inégalités était de poursuivre, contre vents et marrées, les dénonciations. C’est dans l’optique de combattre la ségrégation raciale que, le 1er décembre 1955, Rosa Parks, une vaillante femme noire installée en Alabama, refusa, comme l’exigeait le règlement, de céder la place à un blanc dans un bus.

Bref, de nos jours beaucoup de gains ont été obtenus. Est-ce pour autant dire que les discriminations raciales sont totalement abolies ? Une mobilisation de la communauté noire pourrait aider à trouver des avenues pour tordre définitivement le coup au racisme. Rappelons aussi que cette communauté est constamment  diabolisée clichés raciaux…

Qu’on se le dire clairement, où que nous soyons, d’une manière ou d’une autre, nous subissons, au même titre que les Afro-Américains, toutes sortes d’injustices fondées sur la race. D’où la nécessité de suivre les traces des militants des droits civiques pour inoculer le virus de la résistance la jeunesse.

En tout cas, le Mémorial  Martin Luther King est, lui aussi, une concrétisation des luttes menées par notre héros.

Le 16 octobre 2011.

par Ghislaine Sathoud

Lu sur Tolerance.ca