Il n’est pas dans les habitudes du Dr Denis Mukwegue de s’exposer ainsi face à la terre entière. Loin des ors du monde, il travaille sans cesse, opérant jour et nuit dans son hôpital de Panzi, à l’Est de la République démocratique du Congo, transformé malgré lui en sanctuaires pour femmes violées par les belligérants, milices et militaires d’armées ‘régulières’, qui s’affrontent à travers leurs corps suppliciés. Violer pour détruire, détruire pour posséder.
Le corps des femmes, » une arme bon marché et redoutablement efficace » comme il le constate sans élever la voix. Ce contraste entre la douceur de cet homme, mi pasteur (il prêche toujours) mi médecin, des paysages à la beauté stupéfiante, soulignés par une musique insistante d’une part, et les horreurs subies par des femmes, des jeunes filles, des fillettes, mais aussi des garçons, traverse les presque deux heures du film de Colette Braeckman et Thierry Michel, journaliste et réalisateur, belges tous deux, consacré au médecin qui » répare les femmes« . Et qui rêve sans doute de faire autre chose, que la folie des combattants cesse enfin dans cette région du Sud Kivu où se battent Congolais, Rwandais et Burundais, attisée par des mauvais génies qui voudraient s’approprier les métaux précieux enfouis sous ces terres.
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