A propos de la crise financière

Il y a des situations qui nécessite une remise en cause profonde du socle social où est bâti une société. Nous sommes face à cette situation.Parce que la crise actuelle n’est pas une affaire de politique. Les politiques ont une limite congénitale qui ne leur permet pas d’atteindre l’objectivité dans une analyse et donc dans l’apport de solution. Car les solutions préconisées par les dirigeants européens vont paradoxalement en sens inverse de ce qui devrait être. Il y a tout un ensemble de logique qui révèle les contradictions fortes du colmatage en vigueur à l’Europe.

En 1929, la solution durable apportée était basée sur la consommation (John M. KEYNES) et donc le soutien à l’emploi demeurait le point fort de la théorie Keynésienne. Keynes a préconisé l’intervention de l’État pour relancer la consommation et la croissance. C’est tout le contraire qui est mis en place. Parce que le soutien apporté aux banques ne porte pas sur l’économie réelle, mais l’économie virtuelle pour ne pas dire le marché financier qui au lieu de soutenir l’investissement et donc la croissance, utilise cette manne financière pour se restructurer. La nécessité de se restructurer les banques personne ne la conteste, mais l’ordre de priorité est inversé. Parce que les banques sont des entreprises capitalistes dont la rationalité repose sur la maximalisation du profit. Rien ne les obligera à financer dans des secteurs porteurs de croissance si l »objectif de profit à court terme n’est pas très clair. Et du fait des turbulences actuelles, elles auront tendance à investir dans les créneaux courts-termistes et de laisser le long terme aux politiques . Voilà pourquoi moi je pense que renflouer les banques pour relancer la croissance serait une erreur et une perte de temps préjudiciables à l’économie mondiale. Les Etats devront accepter de immiscer dans la création de l’offre d’emploi en engageant des grands travaux comme l’a préconisé le professeur Keynes, mais surtout en soutenant la petite entreprise. Un nouveau type d’organisation sociale de l’emploi devrait naitre. Ce nouveau type d’organisation devra poser l »individu au centre de la problématique de relance de la croissance et non le profit. Il y a tellement de problèmes à résoudre dans le monde qu’il faut considérer que tout chômage est un gâchis. Chacun est interpellé. Car aujourd’hui c’est l’OCDE, mais aucun visa n’est requis pour qu’elle s’implante dans les économies émergentes, et qui sait, en Afrique.

 

L’avenir du monde c’est l’Afrique


Il n’est pas besoin de jeter des cauris pour voir où va l’humanité. Force est de constater que le vent favorable tourne vers l’Afrique.
Malheureusement les Africains sons les derniers à le savoir. Les investissements actuels en Afrique proviennent de l’Orient et de certaines multinationales qui délocalisent. Là encore le transfert de compétence n’est pas intégré systématiquement dans les négociations de partenariat. Personne n’est contre le principe de transfert de profit, mais il faut une espèce de quote-part en nature qui sera le transfert de compétences:
La crise financière a subitement déplacé les centres des affaires qui par la force des choses viennent s’abriter sur le berceau de l’humanité. A y regarder de près même la nature joue en notre faveur. L’ Afrique est le seul continent épargné par les calamités naturelles hors mis la sécheresse. L’Afrique n’a jamais atteint un pouvoir de négociation aussi puissant qu’aujourd’hui. Le reste c’est une question de vision et d’éclairage politiques. L’on devrait même anticiper. Car les flux migratoires vont maintenant en sens inverse. Avec les investissements les possibilités d’emplois s’ouvrent en Afrique. Il ne s’agit pas de fermer les frontières à la main d’oeuvre européenne, mais d’être assez sélectif pour privilégier l’emploi local.
Fini la traversée honteuse de la Méditerranée.
Cette Afrique positive ne va malheureusement pas tourner en vers partout sur le continent. Il y a encore les conflits et les organisations terroristes qui viennent saper le moral des investisseurs. Là encore il se pose les mêmes problèmes de stratégies et de volonté politique. Parce qu’à un problème transnational, on en train d’appliquer une solution locale.
Ce sera l’objet de ma prochaine publication.

Matar SONKO, économiste financier, microfinance rurale.