La Nollywood week à Paris du 30 mai au 2 juin 2013

Pour la 1ere fois à Paris sera orga­nisé un fes­ti­val de cinéma nigé­rian, la Nollywood week.

Nollywood dési­gne l’extra­or­di­naire indus­trie de la home vidéo au Nigéria. Née en 1992, d’une poi­gnée de films en vidéo cas­sette, la pro­duc­tion de Lagos a pris son envol dans les années 2000, pas­sant de 600 films à plus de 2000 films mis sur le marché en 2012.

Cet essor a pro­pulsé le Nigéria devant les États-Unis, deve­nant ainsi la 2eme indus­trie ciné­ma­to­gra­phi­que mon­diale, entre les 2 géants Bollywood et Hollywood ; Le phé­no­mène Nollywood est inter­na­tio­nal et si il est normal que l’on retrouve les films de Lagos cir­cu­lant en quan­tité dans la dia­spora noire anglo­phone, on en décou­vre de plus en plus en vente sur les mar­chés des pays d’Afrique sub­sa­ha­rienne fran­co­phone. De même pour les chaî­nes de télé­vi­sion où sont pro­gram­mées de plus en plus sou­vent ces fic­tions longs métra­ges appré­ciées en famille.

C’est l’occa­sion pour le public fran­çais de décou­vrir cette ciné­ma­to­gra­phie méconnue. Si il est vrai que les films de Nollywood avaient mau­vai­ses répu­ta­tions dans les années 2000 – qua­lité très médio­cre, pro­duc­tion low coast -, un des succès repose sur la popu­la­rité indé­nia­ble de ce cinéma auprès du public afri­cain. Il fait également partie de la société nigé­riane car ce sont des films qui s’adres­sent direc­te­ment à leur public.

On y suit des his­toi­res de mœurs, de vie quo­ti­dienne de famil­les afri­cai­nes, de croyan­ces, bien ancrées dans la société à l’heure de l’inter­net et des nou­vel­les tech­no­lo­gies. Certes nous sommes loin du cinéma d’auteur « intel­lec­tuel » afri­cain mais les films ont le mérite de mon­trer une Afrique plus vraie que nature, loin des repré­sen­ta­tions misé­ra­bi­lis­tes occi­den­ta­les. À ce succès s’ajoute une pro­duc­tion plé­tho­ri­que – on compte jusqu’à 160 sor­ties par mois – finan­cée loca­le­ment, uni­que­ment par les pro­duc­teurs et dis­tri­bu­teurs nigé­rians, sans l’aide des gui­chets euro­péens.

Cela fait rude­ment du bien de voir une Afrique qui avance. À com­men­cer par le film pro­posé en ouver­ture du fes­ti­val Phone swap, qui relate l’incroya­ble imbro­glio d’un homme et d’une femme ayant échangé for­tui­te­ment leurs télé­pho­nes. Le scé­na­rio à mul­ti­ples rebon­dis­se­ment, sert des acteurs très bons – à noter un cas­ting de femmes dont cer­tai­nes toutes plus gros­ses les unes que les autres, impec­ca­ble -, on ne s’ennuie pas. Un film plein d’humour, au ton juste qui ren­voie au public afri­cain ses pro­pres préoc­cu­pa­tions quo­ti­dien­nes.


Nul besoin d’en rajou­ter pour com­pren­dre aisé­ment le succès de cette indus­trie comme nous le confirme l’orga­ni­sa­teur de la Nollywood week, Serge Nokoue : Le cinéma nigé­rian est un phé­no­mène sus­ci­tant un inté­rêt qui dépasse lar­ge­ment les fron­tiè­res du Nigéria. Malgré cela il reste tout sim­ple­ment inac­ces­si­ble aux ama­teurs de cinéma vivant à Paris. Or la capi­tale fran­çaise est un centre névral­gi­que du cinéma inter­na­tio­nal, il est donc natu­rel que cette ville abrite un fes­ti­val dédié au deuxième pro­duc­teur de films au monde.

Souhaitons que cette Nollywood week, auquel Clap Noir s’asso­cie, rem­porte pour sa 1ere édition un franc succès. Il est rare de décou­vrir au cinéma à Paris, l’Afrique autre­ment !

Lu sur http://cameroonvoice.com