« Si j’ai l’opportunité d’être utile et efficace, je dirai oui. »
Christiane Taubira, nouvelle ministre de la Justice est issue du Parti radical de gauche (PRG). Économiste de profession, elle qui a fêté ses 60 ans en novembre dernier, est députée de Guyane depuis 1993.
Née à Cayenne, en Guyane, dans une famille modeste, cette porte-parole de la cause des noirs, qui a toujours conservé sa liberté de ton a débuté sa carrière politique comme militante indépendantiste.
Pour son amie Esther Benbassa, sénatrice EELV, c’est en outre une véritable icône : « Les gens l’arrêtent dans la rue. Elle suscite l’admiration. »
« Je ne suis pas en quête de consécration »
Mais Christiane Taubira revendique bien évidemment d’autres qualités, et de nombreux faits d’armes, principalement au Parlement. Comme la lutte contre les mines antipersonnel ou l’adoption, en 2001, de la loi qu’elle a rédigée reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Elle a aussi été rapporteur pour le Parlement européen des relations entre l’Union européenne et les pays d’Afrique, dans le domaine de l’environnement et du développement durable.
C’est ce qui lui faisait nous dire mardi : « Je ne suis pas en quête de consécration. » En 2002, elle fut au moins en quête de reconnaissance, lorsqu’elle présenta sa candidature au premier tour de l’élection présidentielle. Pour le PRG elle y obtenait 2,32 % des voix. En 2007, elle se rallie à Ségolène Royal dès le mois de janvier pour devenir sa conseillère.
elle dira ensuite avoir décliné une offre de Nicolas Sarkozy, qui lui proposait d’entrer au gouvernement.
Peu sensible à la discipline de parti, elle a souvent marqué son indépendance, notamment, en prenant position pour le « non » au référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005 alors que le PRG, dont elle était alors vice-présidente, appelait à voter « oui ».
Pour la primaire du PS en 2011, Christiane Taubira se range aux côtés d’Arnaud Montebourg. Elle fait campagne avec énergie, le suivant dans la plupart de ses déplacements, multipliant les interventions en meeting, jusqu’au jour du lancement par le chantre de la démondialisation du Mouvement Rose Réséda, en février dernier. Mais c’est François Hollande qui a été désigné candidat PS, et qui fait de Christiane Taubira sa ministre de la Justice.
Extraits d’articles lus sur http://www.lepoint.fr, http://tempsreel.nouvelobs.com