À Addis-Abeba, nous avons construit une Place aux normes internationales, avec les mêmes règles et les mêmes exigences, mais conçue pour les petits négociants du secteur informel, qui représentent 95 % du marché. Comme nous nous apprêtons à le faire au Ghana, nous avons créé des entrepôts, des laboratoires de certification, des chambres de compensation, etc. Elle va passer près de cinq années à la tête de l’Ethiopia Commodity Exchange (ECX), Ses convictions : Le système de prix garanti est un moyen de protéger les revenus des agriculteurs…
En Éthiopie, le fait que tout le monde vienne échanger à la Bourse a permis d’établir le véritable prix du café, et, au cours de ce processus, la part du prix qui revient aux agriculteurs est passée de 38 % à environ 70 %. C’est à peu près le chiffre que le Cocoa Board ghanéen affirme avoir atteint. Donc on peut arriver à ce résultat soit à travers un système très onéreux, interventionniste et insoutenable, soit grâce au marché. Je défends cette deuxième solution ! La transformation locale c’est possible… Oui ! Dans beaucoup de pays africains, la chaîne d’approvisionnement est tellement peu fiable qu’on ne peut pas prendre le risque d’investir dans une usine.
C’est l’un des principaux freins. Des sociétés comme Olam et Export Trading Group dépensent des millions de dollars pour mettre en place des centres de collecte. Elles peuvent toucher des milliers de fermiers, mais pour vraiment faire décoller la transformation locale il en faudrait des millions : comment pourraient-elles y parvenir ? Il serait plus efficace que des millions de fermiers aient accès à un système qui collecte les récoltes et garantisse à la fois la quantité et la qualité.
En 2013 elle créer son cabinet Eleni LLC, spécialisée dans la conception et la construction de tels marchés. Aussi elle a annoncé la création de la Bourse agricole Ghana Commodity Exchange (GCX) « Nous allons couvrir l’ensemble de la chaîne, du fermier au négociant. Nous assurons la conception de la Bourse, nous fournissons la technologie et le système d’information, nous recrutons l’encadrement et rassemblons les financements. Pour lever les 15 millions d’euros dont nous avons besoin dans le cas de GCX, nous avons formé un consortium associant des acteurs privés – trois institutions financières ghanéennes et deux internationales, IFC et 8 Miles – et le gouvernement ghanéen à hauteur de 10 %. Nous [la société Eleni] en sommes également actionnaire. Aucun des membres de ce consortium ne détient la majorité de contrôle, ce qui garantit la transparence du projet ». À la question de savoir quels sont les projets sur le continent ?
Elle dit en substance :
1. Nous avons lancé une étude au Cameroun, où le potentiel est énorme.
2.Nous définissons une feuille de route pour revitaliser et privatiser la Bourse agricole d’Abuja, au Nigeria, lancée en 2006.
3. Nous pensons être bien placés pour remporter ce marché. 4. Nous avons aussi signé un protocole d’accord au Mozambique
5. Nous sommes en discussions avec la Côte d’Ivoire.
6. Enfin, un autre pays nous a fait part de sa volonté de créer une Bourse du carbone.
7. J’ai aussi été invitée à venir parler avec le gouvernement marocain ; cela me semble très intéressant.
Elle a reçu plusieurs distinctions pour son travail.
– – Le Prix Yara 2012 pour une révolution verte en Afrique qu’elle partage avec le Dr Agnes Kalibata du Rwanda, ministre de L’Agriculture et des Ressources Animales.
– – La personnalité éthiopienne de l’année 2010,
– – Les » 50 femmes formant l’Afrique » de l’Afrique Rapport 2011
– – African Business de circulation d’affaires
– – L’Icône de prix African Banker 2012
L’avenir d’Eleni Z. Gabre-Madhin reste aussi lumineux pour cette passionnée du travail. La banque panafricaine Ecobank choisie de travailler avec Son cabinet Eleni LLC, pour bénéficier de l’expérience réussie de Eleni dans la création et le fonctionnement des échanges de produits de base en Afrique.» avec pour objectif d’améliorer la compétitivité africaine sur le marché des soft commodities.
Bravo l’entrepreneuse