Tous les enfants du monde n’ont pas les mêmes opportunités de vivre dans un endroit sécuritaire favorable à leur développement et à leur bien-être. En effet, le fossé est énorme entre la qualité de vie des enfants du Nord et ceux du Sud. Au Sénégal, l’un des plus grands facteurs de risques dont sont victimes les enfants est la mendicité. Les jeunes garçons y sont surreprésentés. Les enfants mendiants font partie du décor. Ils ont quitté le domicile familial sous prétexte d’éducation religieuse, mais sont victimes d’individus sans scrupules qui ne peuvent en aucun cas être assimilés aux maitres coraniques véritables et sincères.

Ces jeunes viennent de tous les coins du Sénégal et des pays limitrophes. Ils sont sales, couverts de plaies, pot à la main, ils vont de maison en maison, s’agglomèrent dans les endroits les plus achalandés pour s’assurer de ne pas rentrer bredouilles sous peine d’être battus par leurs tortionnaires. Ces enfants sont victimes d’une exploitation similaire à de l’esclavage.

Nous accusons l’État sénégalais d’avoir failli à son rôle de protection de la jeunesse, comme le précise le manifeste ci-dessous. Il a pourtant signé la Convention des Droits de l’Enfant… Nous savons pertinemment que ces enfants vulnérables sont victimes de toutes les formes de mauvais traitements : exploitation, abandon, négligence, abus physique, abus sexuel et mauvais traitements psychologiques. Sans compter qu’ils peuvent basculer dans le banditisme, car ils côtoient dans la rue des individus peu recommandables qui les utilisent pour divers trafics … Leur éducation est vouée à l’échec ! Pourtant, nous espérons d’eux qu’ils deviennent les futurs adultes responsables et dirigeants de notre pays. Quel réalisme de notre part!

De concert, nous sensibilisons la population sénégalaise à participer à la lutte contre la mendicité en cessant tout simplement de donner de l’argent à ces jeunes, car c’est cautionner leur calvaire, de rejoindre la lutte et de manifester leur indignation contre ce douloureux phénomène, mais aussi de dire à l’État sénégalais leur ras-le-bol d’être témoins d’une maltraitance qui perdure dans le temps et se cristallise dans la mémoire collective de la communauté. La mendicité ne doit aucunement être banalisée, elle doit absolument être interdite pour assurer le développement et la sécurité de nos jeunes.

Pour ce faire, le mandat revient à l’État sénégalais, avec la collaboration et la sensibilité de sa population. Une loi d’interdiction a été votée en 2005 et n’est malheureusement toujours pas appliquée à ce jour.

L’état doit financer toutes les solutions nécessaires pour que la mendicité enfantine cesse…C’est son rôle.

Une autre organisation intelligente est possible pour venir en aide à ces enfants, financer leur éducation, canaliser les dons et aider leurs familles.

D’ailleurs, pour contribuer à l’éradication de l’exploitation des enfants, un collectif de citoyens sénégalais et d’associations de défense des droits des enfants s’est mis en place. Il s’agit d’un groupe de réflexion et d’actions nommé « Stop à la mendicité des enfants », qui s’est créé une page Facebook pour soutenir le projet de lutte d’initiative communautaire, suivre ses actions et y participer. Ce collectif rassemble des associations de défense des enfants comme ACTION ENFANCE, UNIES VERS’ELLE, ALIANCE pour l’Enfance, Foyer YAAKAR, Collectes et Partages, des célébrités comme Abdou Guité Seck, Pedre Ndiaye et des citoyens comme Patricia Gomis, Mame Hulo, Momo Diallo, des acteurs engagés et anonymes, et moi-même. Nous croyons à l’empowerment de la population sénégalaise à prendre le destin de sa jeunesse et la protection de celle-ci en main en faisant bouger l’État du  statu quo.

Nous vous invitons à venir nombreux le 16 juin à la Place de l’Obélisque avec un carré de tissu rouge[1] épinglé sur votre vêtement pour manifester et dire DOYNA STOP A LA MENDICITÉ DES ENFANTS!

Salimata Sall 

MERCI DE FAIRE CIRCULER CETTE INFORMATION DANS LES RESEAUX SOCIAUX, DANS LA PRESSE, DANS VOTRE ENTOURAGE
[1] Le carré rouge est un outil de contestation, entre autres utilisé par les opposants à la hausse des frais de scolarité au Québec au printemps érable de 2012.