Le réalisteur Steve McQueen et son producteur Brad Pitt lors de la 86e cérémonie des Oscars
« 12 Years a Slave », le film du Britannique Steve McQueen, sacré meilleur film à la 86e cérémonie des Oscars. C’est la première fois qu’une œuvre réalisée par un Noir est distinguée dans cette catégorie. « 12 Years a Slave » repart également avec l’Oscar de la meilleure adaptation pour John Ridley et l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour Lupita Nyong’o.
« 12 Years a Slave », le sacre ! L’œuvre du cinéaste britannique Steve McQueen a décroché l’Oscar du meilleur film lors de la 86e cérémonie des Oscars qui s’est déroulée ce dimanche à Los Angeles. C’est la première fois qu’un long métrage mis en scène par un cinéaste noir obtient cette récompense. Depuis sa présentation au Festival de Toronto l’année dernière, où il a raflé la distinction suprême, « 12 Years a Slave » n’a cessé de confirmer son succès tout au long de cette saison de remises de prix qui arrive à son terme avec l’Oscar.

« 12 Years a Slave », le sacre ! L’œuvre du cinéaste britannique Steve McQueen a décroché l’Oscar du meilleur film lors de la 86e cérémonie des Oscars qui s’est déroulée ce dimanche à Los Angeles. C’est la première fois qu’un long métrage mis en scène par un cinéaste noir obtient cette récompense. Depuis sa présentation au Festival de Toronto l’année dernière, où il a raflé la distinction suprême, « 12 Years a Slave » n’a cessé de confirmer son succès tout au long de cette saison de remises de prix qui arrive à son terme avec l’Oscar.

Trois Oscars pour « 12 Years a Slave »

Le film a également permis à la Kényane Lupita Nyong’o de remporter l’Oscar du meilleur second rôle et à John Ridley de repartir avec celui de la meilleure adaptation. « 12 Years a Slave », produit par Brad Pitt qui a un petit rôle dans le long métrage, est adapté du livre de Solomon Northup, un Afro-américain né libre qui sera réduit en esclavage pendant douze ans.

Avec son Oscar, Lupita Nyong’o devient la première comédienne originaire du continent à obtenir la statuette dans cette catégorie. Mais c’est la deuxième fois qu’une actrice ramène un Oscar en Afrique. En 2004, la Sud-Africaine Charlize Theron ouvrait la voie avec pour stupéfiante prestation dans « Monster » qui sera récompensée par l’Académie.

De bien des manières, « 12 Years a Slave » marque un tournant à Hollywood.

Lu sur http://www.afrik.com/

Bertin Nahum, originaire du Bénin, né au Sénégal et un également citoyen français, a mis au point un robot appelé Rosa™ qui assiste les chirurgiens dans la chirurgie du cerveau. Il a créé son entreprise (Medtech SAS) qui conçoit des robots chirurgicaux en 2002. Dans son esprit, les robots sont un des meilleurs moyens pour aider les chirurgiens à effectuer leurs tâches efficacement et avec précision. Il est diplômé de l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA Lyon, France) et titulaire d’un Master of Science en robotique de l’Université de Coventry (Angleterre). 
Avant de créer Medtech, Bertin Nahum a travaillé une décennie pour de grandes entreprises où il a développé des solutions d’assistance robotique pour la chirurgie dont Computer Motion Inc. (chirurgie cardiaque, urologie …), Integrated Surgical Systems Inc. (chirurgie orthopédique) etIMMI SA (neurochirurgie).

Bertin Nahum a d’abord inventé un robot appelé BRIGIT™ qui aide les médecins dans la chirurgie orthopédique en fournissant un support mécanique pour le sciage des os grâce à un bras qui guide le chirurgien et l’aide à réaliser des coupes précises. Zimmer Inc., le leader mondial de la chirurgie orthopédique, a acheté les brevets auprès de Medtech en 2006.

En 2010, il a créé ROSA™, un robot avec un bras robotique qui peut aider les chirurgiens à effectuer des opérations délicates sur le cerveau. Convivial et précis, ROSA™ est maintenant utilisée dans les hôpitaux à travers le monde pour la chirurgie du cerveau.

Grâce à ROSA™, Bertin Nahum a été classé 4e Entrepreneur High-Tech le plus Révolutionnaire au monde par Discovery Series en 2012.


Sources et Images: Medtech
Pour en savoir plus: Medtech

Lu sur http://www.kumatoo.com/ 

La première imprimante 3D made in Africa

Géographe de formation, Afate Gnikou est l’un des pionniers du premier FabLab (lieu public mettant à la disposition des entrepreneurs ou futurs entrepreneurs, des outils nécessaires pour la conception et la réalisation d’un projet) basé au Togo appelé WoeLab. Il est l’auteur de l’ingénieuse idée de fabrication d’une machine autonomisant, facile à reproduire, 100% à base de recyclage et autres matériaux disponibles partout. Il s’agit en réalité d’une Imprimante 3D à partir des déchets informatiques (UC, imprimantes et scanners). Son ambition est de construire «l’imprimante 3D du pauvre, écologique et démocratique, made in Africa ».

Le projet dénommé W.Afate, consiste à récupérer les débris informatiques, de les assembler pour en faire une imprimante 3D qui s’appelle W.Afate 3D Printer. W.Afate est la composition de « W » pour WoeLab et Afate nom de l’auteur. Elle est inspirée de la Prusa Mendel, utilisant une carte Arduino et vise à :

  • Valoriser les e-déchets et contribuer à nettoyer les dépotoirs informatiques.
  • Mettre la technologie à la portée de tous et faire de l’Afrique, non pas un spectateur, mais un acteur à part entier d’une prochaine révolution industrielle plus vertueuse.
  • Favoriser le détournement et la réutilisation des machines usagées pour éviter de les envoyer à la casse et ainsi générer un nouvel apport économique aux ménages africains, aux écoles et aux cybercafés.

Le concept du projet est représenté par l’image ci-dessous, montrant une vieille unité centrale transformée en W.Afate 3D Printer:

Pour parvenir à la réalisation de ce projet Open Source, le centre d’incubation Woelab avait soumis l’invention à la plateforme de crowdfunding ULULE afin de récolter 3500 euros pour aller au bout de la création de W.Afate 3D Printer avant le 15 juin dernier. Hors de toute attente, ils ont réussi à rassembler plus de 4000 euros pour le projet ce qui représente près de 123% de financement et est même arrivé Premier au International Space apps Challenge de Paris.

Le fondateur de Woelab, Sénamé Koffi, explique dans une vidéo postée sur YouTube, que le projet W.Afate résolument Open-Source entend « réduire le fossé entre une des technologies les plus prestigieuses de notre époque pour les populations modestes ».

 

La fabrication de la W.Afate 3D Printer est décrite en 10 étapes sur le wiki dédié au projet :

  1. Rassembler les matériaux : UC (Unité Centre d’un ordinateur) hors d’usage, rails et moteurs de scanner ou photocopieur, carte Arduino, fils conducteurs.
  2. Rassembler les outils tels que : marteau, scie à métaux, perceuse, fer à souder, tournevis.
  3. Défaire l’UC et récupérer dans un premier temps le châssis muni de ma boîte d’alimentation qui servira d’alimenter la carte Arduino.
  4. Passer à fabrication du plateau d’impression
  5. Montage du plateau sur le châssis avec fixation de rails (y)
  6. Montage des rails de la tête d’impression ou l’extrudeuse (x). Ce montage sera synchronisé avec celui des rails permettant à l’extrudeuse de monter et de descendre (z).
  7. Montage des quatre moteurs contrôlant les trois axes x,y,z.
  8. Fixation des interrupteurs
  9. Fabrication et montage de l’extrudeuse
  10. Raccordement des éléments à la carte Arduino.

W.Afate 3D Printer est prêt niveau électronique et mécanique, mais il reste beaucoup à faire sur le design. Elle est encore en phase de prototypage. L’image ci-dessous montre un jouet imprimé avec W.Afate 3D Printer.

Source : techofafricaululeafroconceptnews

Video : 

Un inventeur africain fabrique une imprimante… par youzap

Lu sur http://www.developpez.com

Le Nègre ignore que ses ancêtres, qui se sont adaptés aux conditions matérielles de la vallée du Nil, sont les plus anciens guides de l’humanité dans la voie de la civilisation ; que ce sont eux qui ont crée les Arts, la religion (en particulier le monothéisme), la littérature, les premiers systèmes philosophiques, l’écriture, les sciences exactes (physique, mathématiques, mécanique, astronomie, calendrier…), la médecine, l’architecture, l’agriculture, etc. à une époque où le reste de la Terre (Asie, Europe : Grèce, Rome…) était plongé dans la barbarie.
Cheikh Anta Diop
Alerte sous les tropiques, Présence Africaine 2006, p. 48

La Conférence de Niamey (1984)

VIDÉO DURÉE :  3 H 21 minutes

 

Dr. cheik anta diop  les origines de l’humanité (en français et en anglais)

La falsification de l’Histoire

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=z229ztS3x1E

 

La méthodologie de Cheikh Anta Diop

 

Cheikh Anta Diop African Origin of Civilization (c) 2010  (in english)

L’égypte antique nègre

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L’Afrique sur la bonne route !

Le “robot roulage intelligent” est une invention made in Congo.

Maman Thérèse Inza est ingénieure et responsable des robots régulateurs de la circulation routière à Kinshasa.

Le “robot roulage intelligent” est une invention made in Congo. Il a été développé par les inventeurs congolais avec l’appui financier de l’association Women technologies, une association des femmes ingénieurs de la RDC.

Ce prototype coûte près de 20.000 USD.

L’association Women technologies attend l’accompagnement du gouvernement pour pouvoir exporter des robots à l’international.

(Vidéo: Interview de Thérèse Inza)

L’article 475 du code pénal marocain permettait, jusqu’à présent, aux agresseurs sexuels d’épouser leurs victimes afin d’échapper à la prison. Mais une loi proposée par le PAM met un terme à cette alternative. 

Au Maroc, les violeurs n’auront plus la possibilité d’épouser leurs victimes. La commission de justice à la Chambre des représentants a adopté mercredi un amendement de l’article 475 du code pénal. Le groupe parlementaire du PAM avait déposé en ce sens un projet de loi pour la suppression de l’alinéa 2. Il permet aux agresseurs sexuels d’épouser leurs victimes comme solution alternative à la prison.

« Lorsqu’une mineure nubile ainsi enlevée ou détournée a épousé son ravisseur, celui-ci ne peut être poursuivi que sur la plainte des personnes ayant qualité pour demander l’annulation du mariage et ne peut être condamné qu’après que cette annulation du mariage a été prononcée ». C’est donc ce texte de l’article 475 qui sera supprimé après l’adoption de l’amendement en plénière.

La mort d’Aminal Al Filali, cette jeune fille de 15 ans violée qui avait reçu l’obligation d’épouser son bourreau avant de se suicider le 10 mars 2012 pour échapper à cette double peine, avait relancé le débat. C’est donc une première victoire pour les défenseurs des droits humains et de la femme au Maroc, même si le combat est encore loin d’être gagnée.

En revanche, l’amendement du durcissement des peines d’emprisonnement contre les violeurs des filles mineures d’« un à cinq ans » à « dix ans », tel qu’il figurait dans le texte initial présenté par le groupe des députés du PAM le 26 juin 2012, a été rejeté, rapporte Yabiladi. La peine d’emprisonnement restera donc d’un à cinq ans maximum.

Les ONG demandent au Premier ministre, Abdelilah Benkirane, d’accélérer la procédure législative car l’urgence est désormais d’empêcher que ne se réalise le même scénario de l’affaire Amina Al Filali avant le passage de la loi pour la suppression de l’alinéa 2.

PAR FOUÂD HARIT

Lu sur http://www.afrik.com

Le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et le Rwanda ont signé samedi 30 novembre à Kampala un protocole d’accord instaurant une union monétaire entre leurs pays, préalable à la création d’une monnaie unique.

Les cinq pays d’Afrique de l’Est, réunis au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), sont engagés depuis plusieurs années dans la construction d’un marché unique qui, sur le modèle de l’Union européenne (UE), rassemblerait quelque 135 millions de citoyens, mais peine encore à se concrétiser.

Lire l’article sur http://www.seneweb.com/news/Afrique/cinq-pays-d-afrique-de-l-est-se-lancent-vers-une-union-monetaire_n_112275.html

Le Conseil des ministres s’est réuni, hier, jeudi 26 décembre 2013, au palais de la République, sous la présidence du Chef de l’Etat, Monsieur Macky Sall.

Le Chef de l’Etat a saisi l’occasion de la tenue du 16 au 21 décembre 2013 de la 14ème Foire internationale du Livre et du Matériel didactique (Fildak), pour rendre un vibrant hommage au président-poète Léopold Sédar Senghor, arraché à notre affection le 20 décembre 2001. Il a également souligné sa volonté de promouvoir l’écriture, la lecture, les écrivains et le livre.
Dans le  même cadre, le président de la République a magnifié, au nom de la Nation, l’œuvre de toutes les générations d’écrivains sénégalais, qui ont activement contribué  au développement de notre culture, à l’éducation des citoyens et au prestige du Sénégal.
Le Chef de l’Etat a invité le gouvernement à engager, sans délai, l’exécution d’un Plan national de réhabilitation des bibliothèques et des centres de lecture et à veiller, dans chaque établissement scolaire et universitaire, au bon fonctionnement des bibliothèques.

Il a, par ailleurs, exprimé son soutien et ses encouragements à l’initiative du Professeur Iba Der THIAM, en association avec les enseignants, les chercheurs et le Codesria, de mise en œuvre d’un projet global d’écriture de l’histoire générale du Sénégal, des origines à nos jours.
Le président de la République a invité le gouvernement à renforcer exceptionnellement et substantiellement les ressources allouées au Fonds d’aide à l’édition, en vue d’accroître le nombre de publications de livres, sous le double sceau de la qualité et de l’accessibilité. Il a, en outre, demandé au gouvernement d’appuyer davantage les maisons d’édition, notamment sur le plan fiscal, afin de rendre le coût du livre moins onéreux pour les éditeurs et donc plus accessible pour les populations, en particulier les élèves, étudiants, enseignants et autres lecteurs.
Le Chef de l’Etat a aussi chargé le gouvernement, de mettre en œuvre, sans délai, un plan de restructuration des Nouvelles éditions africaines du Sénégal (Neas), société dont le rôle d’impulsion, en complément aux actions des structures d’édition privées, est essentiel pour la promotion du livre et de la lecture. Sur ce point, le président de la République a attiré l’attention du gouvernement, sur la nécessité d’intégrer, dans la nouvelle politique de l’édition, la prise en compte des livres écrits dans nos langues nationales et leur vulgarisation. Le Chef de l’Etat a invité le gouvernement à encourager, dans la production cinématographique, l’adaptation des œuvres nationales.
Le président de la République a engagé le gouvernement à veiller à la protection légale des œuvres littéraires réalisées par nos concitoyens et à assurer, dans le respect de la législation en la matière, la promotion du livre numérique, compte tenu du contexte de développement de l’économie numérique.
Le Chef de l’Etat a demandé au gouvernement de relancer l’organisation du Grand Prix du président de la République pour la promotion du Livre, en y prévoyant des récompenses spéciales pour les femmes et les jeunes écrivains. Le président de la République a demandé au Premier ministre d’organiser, dans la première quinzaine de 2014, un Conseil interministériel sur le livre et la lecture.
Concluant sa communication, le Chef de l’Etat a informé le Conseil, de l’audience qu’il va accorder, à l’issue de la séance, à la communauté des écrivains du Sénégal, en vue d’arrêter le Plan national de Relance de l’écriture du Livre et de la Lecture (Perle).

Le ministre de la Culture et du Patrimoine est revenu sur le déroulement de la Fildak, avant de remercier vivement le Chef de l’Etat pour sa volonté de conduire une nouvelle politique culturelle, reposant sur une vision cohérente et intégrée du développement.
Le président de la République a, à son tour, félicité le ministre pour l’organisation réussie de la 14eme  édition de la Fildak et son engagement pour le secteur.

Par AMA

L’article complet sur http://www.lesoleil.sn

+ VIDEO – Le directeur général de Prudential a reçu jeudi soir le « Grand Prix de l’Economie », organisé par « Les Echos » et Radio Classique, en partenariat avec Freshfields Bruckhaus Deringer.

Tidjane Thiam - Bloomberg

Tidjane Thiam – Bloomberg

Sorti major de l’Ecole des mines de Paris, Tidjane Thiam se souvient : « Tous mes copains avaient des entretiens d’embauche sauf moi. » Le directeur de l’Ecole lui donne alors ce conseil : « Va voir chez les Anglo-Saxons ! » Trois ans plus tôt, le 14 juillet 1983, ce géant d’un mètre quatre-vingt-treize défile fièrement sur les Champs-Elysées. Sa grande taille lui vaut de marcher au premier rang de sa promo de l’X, lui, le premier Ivoirien de l’histoire à avoir été admis dans ce temple de l’élitisme républicain. « Ma mère est là, profondément émue de voir le plus jeune de ses sept enfants porter cet uniforme si symbolique de l’idée qu’elle se fait de la France », confiera-t-il plus tard. Mais l’idée et les principes sont une chose, la réalité de la société française en est une autre. Alors que l’on s’arrache les jeunes X-Mines comme lui, le jeune Franco-Ivoirien se heurte à l’étroitesse d’esprit des employeurs et au poids des préjugés à l’égard de ces « Français à trait d’union » :« En dix ans, je n’ai jamais été appelé par un chasseur de têtes. » Un de ses camarades d’école, devenu lui-même recruteur, avoue qu’il a cessé de présenter son dossier à ses clients français, lassé d’enregistrer à chaque fois des refus ! A vingt-quatre ans, Tidjane Thiam rejoint donc McKinsey, la firme de conseil américaine.

L’héritage de son père

Africain dans le regard des autres, victime du « plafond de verre », il tient pourtant comme personne « les fils de plusieurs cultures », selon le mot de Jean-Claude Trichet. Il n’y a pas plus attaché que lui à l’héritage de la République française, aux valeurs de la Révolution, au principe de méritocratie. Héritage que portait déjà son père, scolarisé de force par les colons, à la fois combattant de l’indépendance aux côtés de Félix Houphouët-Boigny et amoureux éperdu du pays des Lumières. Un père dont Tidjane Thiam décrit les sentiments dans un texte poignant, « Qu’est-ce qu’être français », le jour où celui-ci reçut les insignes de chevalier de la Légion d’honneur. Emu aux larmes en entendant « La Marseillaise », cet homme qui avait lutté jadis pour la Côte d’Ivoire indépendante « resta jusqu’au bout fier de porter cette décoration, symbole de l’honneur retrouvé d’un Africain si français ».

Compagnon de lutte d’Houphouët-Boigny jusqu’à l’indépendance en 1960, son père est arrêté et emprisonné sous un prétexte fallacieux en septembre 1963. Le président ivoirien voit des complots partout, surtout parmi ses proches. Il traite même le père de Tidjane, qui a épousé une de ses nièces, de « Brutus » !Journaliste, fondateur de la télévision ivoirienne puis bref ministre de l’Information, il est libéré deux ans plus tard. Tidjane a quatre ans. « Je jouais dans la cour de la maison. Une voiture est arrivée. Un homme en est sorti, c’était mon père. Le premier souvenir que j’ai de lui date de ce jour-là. » S’il a libéré ce « faux Brutus », Houphouët tient néanmoins à l’éloigner. L’ex-ministre est nommé ambassadeur au Maroc. Il y restera jusqu’en 1978, année du retour de la famille à Abidjan. « Mon père était extraordinairement têtu. Il avait été victime d’une injustice et il tenait absolument à ce qu’elle soit réparée. Il voulait être réhabilité exactement dans les mêmes fonctions que lorsque nous avions dû quitter Abidjan douze ans plus tôt, c’est-à-dire ministre de l’Information. C’était une question de principe. Et il a fini par l’obtenir… »

Parti pour une carrière dans les affaires, Tidjane Thiam, alors consultant chez McKinsey, décline une offre de Goldman Sachs pour revenir dans son pays, répondant à l’appel du successeur de Dia Houphouët, Henri Konan Bédié. « C’était un job passionnant. Je dirigeais une structure en charge de construire les infrastructures. Je rapportais directement au président. Il fallait construire des routes, des centrales électriques, des écoles, des hôpitaux, etc. » Le jeune X-Mines devient ministre du Plan et du Développement. Mais, à Noël 1999, alors qu’il se trouve en visite aux Etats-Unis, le président Bédié est renversé par un coup d’Etat. La plupart des ministres sont arrêtés. Tidjane Thiam décide de revenir à Abidjan, où il est placé à son tour en résidence surveillée. Le général Robert Gueï, qui a pris le pouvoir, lui propose de le rejoindre, ce qu’il refuse, préférant quitter le pays.

Repéré

Alors que ses copains de l’X, Frédéric Oudéa, Jean-Laurent Bonnafé, Alexandre de Juniac et les autres connaissent une carrière brillante au sein de grands groupes français, l’intuition du directeur de l’Ecole des mines se vérifie : Tidjane Thiam est repéré par Aviva, un assureur britannique, dont il devient le patron pour l’Europe. Il développe les opérations de l’assureur dans les pays d’Europe de l’Est, s’attaque au prometteur marché turc, porte Aviva au rang de numéro un de l’assurance en Pologne. Mais, à l’été 2007, la nomination d’un nouveau CEO chez Aviva éloigne ses chances d’atteindre le sommet. Il quitte alors Aviva et se retrouve… chez lui, sans emploi. « On m’avait imposé une période de six mois pendant laquelle je n’avais pas le droit de retravailler dans le secteur », confie-t-il dans un entretien aux Echos en février 2013 . « De septembre 2007 à mars 2008, j’étais donc à la maison et j’ai vu plus de monde que jamais dans ma carrière. Ça m’a permis de prendre le pouls de l’économie. J’ai alors acquis la conviction que nous allions vers des difficultés majeures. »

A Londres, ses origines ne sont pas un handicap. A un détail près. Le « chairman » de Lloyd’s, le vénérable marché de l’assurance fondé dans un café londonien en 1688, le prévient : « votre problème à la City ne sera pas que vous êtes noir, c’est que vous êtes français ! » Le « Français » est un rationnel têtu comme son père. Le monde va connaître tôt ou tard une crise financière majeure, Tidjane Thiam en est convaincu. Lorsqu’il est recruté par Prudential en mars 2008 comme directeur financier, il prend alors tout le monde à contre-pied. « Prudential avait pour projet de distribuer 7 milliards de livres sterling que nous avions accumulées au fil de notre histoire. C’est moi qui devais en être chargé », dit-il. Le nouvel arrivé s’y oppose. Chez « Pru », comme on surnomme l’assureur dans la City, on est stupéfait de l’audace du nouveau directeur financier. Mais Tidjane Thiam ne se démonte pas et convainc le conseil d’administration de revenir sur son projet. Nous sommes en mai 2008. « J’ai expliqué au board que si nous éliminions ce “coussin financier”, nous serions exposés directement aux mouvements de marché. Avec le recul, on voit bien que si nous avions mis en œuvre ce projet, nous ne serions pas là. » Quatre mois plus tard, c’est la faillite de Lehman Brothers… Tidjane Thiam est l’un des rares à avoir vu venir le cataclysme financier. Un an plus tard, le board le choisit pour diriger l’assureur. Il devient le premier patron noir d’un groupe du FTSE 100.

A l’origine des plus grands raids financiers

Il va alors très vite se trouver à l’origine d’un des plus grands raids financiers qu’ait jamais connus la City. Sa proie s’appelle AIA, il s’agit de la branche asiatique – et saine – du géant américain de l’assurance AIG, alors au bord de la faillite. Tous les groupes financiers du monde sont encore ébranlés par la crise financière, qui est loin d’être terminée. Mais une affaire comme AIA est une occasion en or. En mettant la main dessus, Prudential deviendrait immédiatement un leader mondial de l’assurance. Mais, pour y arriver, il faut lancer une OPA gigantesque à 35 milliards de dollars.

Tidjane Thiam a conscience de l’énormité de ce qu’il demande à son conseil d’administration et à ses actionnaires. N’est-ce pas un risque financierinconsidéré ? Le nouveau CEO de Prudential saura-t-il gérer le mastodonte issu de cette fusion géante ? A la City, certains analystes montent au créneau contre le projet. Une partie de la presse britannique aussi. On s’inquiète des visées pharaoniques de Prudential. Le vénérable assureur ne se met-il pas en danger ? Même les tabloïds s’en mêlent, troublant le jeu par des ragots.

Mais Tidjane Thiam convainc le conseil : l’acquisition d’AIA est bien l’opération du siècle. C’était le joyau de l’empire déchu d’AIG et l’occasion de l’acheter à ce prix ne se représenterait jamais. Soutenu par ses administrateurs, le patron de « Pru » négocie le deal et ne vit plus que dans l’avion entre Hong Kong, Londres et New York. Mais ce sont les actionnaires de Prudential qui, in fine, feront échouer l’opération. A 35 milliards de dollars, Prudential avait l’accord d’AIG. Trop cher, ont-ils jugé. Trois ans plus tard, l’ex-pépite asiatique de l’assureur américain vaut plus de 60 milliards de dollars ! De quoi avoir quelques regrets…

Cet échec a convaincu Tidjane Thiam d’accélérer le basculement de son groupe vers l’Asie, en pleine croissance. Le vieil assureur britannique est devenu en quelques années un acteur majeur dans les pays émergents. Il réalise désormais plus de 30 % de son activité en Asie contre moins de 10 % lorsque Tidjane Thiam en a pris la tête, pour un volume d’affaires qui a lui-même triplé. L’Asie représente aujourd’hui les deux tiers de ses profits et son ancrage dans des pays à forte croissance lui vaut d’être devenu l’assureur britannique le mieux valorisé en Bourse.

Aujourd’hui, Tidjane Thiam regarde d’autres marchés émergents, y compris en Afrique, où certains pays comme le Ghana commencent à devenir attractifs. « Notre métier consiste à financer l’économie à long terme, c’est ce qui est passionnant », dit-il. « Il n’y a rien de plus stupide que d’opposer la finance à l’économie réelle. Nous faisons partie de l’économie réelle. »

Le jury 2013
Président : Jean-Claude Trichet Gouverneur honoraire, Banque de France.
– Nicolas Barré Directeur de la rédaction, « Les Echos ».
– Laurence Boone, Chef Economiste Europe, Bank of America Merrill Lynch.
– Henri Gibier, Directeur, « Les Echos ».
– Denis KesslerPrésident-directeur général, Scor.
– Éric Le Boucher, Editorialiste, « Les Echos ».
– André Levy-Lang, Président du conseil de surveillance, « Les Echos ».
– Jean-Hervé Lorenzi, Président, Cercle des Economistes.
– Francis Morel, Président directeur général, Groupe Les Echos.
– Michel Pébereau, Président d’honneur, BNP Paribas.
– Jean-Francis Pécresse, Directeur de la rédaction, Radio Classique.
– Jérôme Philippe, Associé du cabinet Freshfields Bruckhaus Deringer, Avocat à la Cour.
– Dominique Senequier, Président du directoire, Ardian.
– Dominique Seux, Directeur délégué de la rédaction, « Les Echos ».
– Jean-Marc Vittori Editorialiste, « Les Echos ».

Alors que, selon l’OMS, 150 millions de personnes à travers le monde sont trop pauvres pour financer la paire de lunettes de vue dont elles auraient besoin, un professeur de physique allemand a mis au point des lunettes à un dollar pièce, rapporte The Guardian. Martin Aufmuth, dont la fondation OneDollarGlasses a remporté le premier prix du Siemens Stiftung Award en octobre 2013, a eu l’idée de ce projet en lisant le livreOut Of Poverty de Paul Polak. Sa thèse est simple: utiliser le marché local pour réduire la pauvreté. Le Siemens Stiftung Award récompense tous les ans les meilleures initiatives améliorant les conditions de vie des populations des pays en voie de développement. En 2013, des serviettes hygiéniques jetables et un dispositif permettant de faire bouillir l’eau en économisant du combustible ont également été distingués. Sur le site de la fondation, Martin Aufmuth explique:

«La grande pauvreté ne signifie pas uniquement la faim, mais aussi la maladie, le désespoir et les opportunités manquées au long de la vie. 150 millions de personnes dans le monde ont besoin d’une paire de lunettes.Beaucoup ne peuvent pas aller à l’école pour cette raison, ne peuvent pas travailler et ne peuvent pas –en conséquence– subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. C’est ce que je veux changer.»

 

Lire l’article sur http://www.slate.fr/economie/81813/lunettes-un-dollar