De son vrai nom Alioune Badara Thiam, le rappeur et producteur de musique Akon, vient d’achever sa tournée en Afrique après avoir visité une dizaine de pays pour présenter son projet ? d’électrification rurale : Akon lighting africa. Actuellement au Sénégal, après avoir effectué une tournée africaine, il présente à Afrik.com son projet ? Contacté par téléphone, c’est en wolof (langue la plus parlée au Sénégal) qu’il nous a accordé cet entretien. Interview.

Loin du faste et des paillettes, contre toute attente, c’est un Akon très timide, voire réservé, à la voix douce et posée, qui se révèle au téléphone. On connait surtout Akon ou Alioune Badara Thiam dans l’univers de la musique, notamment du Rap et du hip-hop. Mais derrière sa corde musicale, c’est aussi un grand entrepreneur, qui souhaite apporter sa contribution au développement de l’Afrique. À travers son projet Akon ligthting Africa, il souhaite électrifier le continent grâce notamment à l’énergie solaire. Le célèbre rappeur qui s’est fait un nom aux États-Unis, mais aussi à l’international, revient tout juste de sa tournée d’une dizaine de pays africains ? Il l’a entamé le 24 juillet lors du Global Entrepreneurship Summit qui a traversé le Kenya, le Rwanda, le Congo-Brazzaville, le Nigeria, le Niger et le Bénin échangeant avec des agences locales en charge de l’électrification rurale pour identifier les possibilités de déploiement des solutions solaires. Une tournée qu’il a achevée au Bénin pour poser les premiers jalons de son initiative. Il était accompagné de ses principaux partenaires l’entrepreneur Thione Niang, et de Samba Bathily, PDG de la société Solektra international. Au Bénin, la société a déjà installé 1 500 lampadaires solaires et 2 200 kits solaires, suite à un appel d’offres remporté, il y a quelques mois ciblant un total de 124 localités.

Lire l’article sur http://www.senxibar.com/Akon-C-est-aux-enfants-d-Afrique-de-developper-leur-continent_a30534.html

Les deux jeunes frères nigérians Anesi and Osine Ikhianosime ont créé à eux seuls l’application Crocodile Browser.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr

D’après sa mère, à l’âge de 3 ans seulement, Oseni Ikhianosime savait utiliser un ordinateur avant de savoir lire. Cette précocité allait se révéler être une prophétie lorsqu’à sept ans, il allait, avec son frère Anesi, âgé de neuf ans, créer leur propre société, nommée BluDoors et inspirée par Windows. Aux âges de douze et de quatorze ans, ils apprirent à utiliser des codes, utilisant des sites et des ouvrages de vulgarisation.

Lire l’article sur http://nofi.fr/2015/06/a-13-et-15-ans-ils-creent-une-alternative-a-google-chrome/19436

Brice Lopez Grah

Master en linguistique française

NTNU (Université des Sciences et Techniques de Norvège)

Le nouchi : enjeux d’une officialisation

Le nouchi est un parler qui a vu le jour en Côte-d’Ivoire vers les années 1980 à un moment où la plupart de jeunes ivoiriens déscolarisés cherchaient un code de communication, de ralliement et d’affirmation de soi. Dans cet article, nous évoquerons les enjeux qu’il y’aurait à officialiser ce parler. En d’autres termes, nous allons répondre à la question suivante : quels sont les avantages d’une officialisation du nouchi ? Nous le ferons en décrivant le nouchi comme un parler populaire, identitaire, trans-ethnique et comme un parler de développement économique.

Dans une perspective d’aménagement linguistique, l’élaboration d’une politique de protection d’une langue est fondamentale. il ne sera pas question de proposer un plan de planification du nouchi. Plutôt, nous tenterons de repondre à la préoccupation suivante: pourquoi défendre ou promouvoir le nouchi? Pourquoi pourrait-on par exemple  recommander le nouchi auprès des autorités politiques ivoiriennes?

En effet, nous partirons du principe que les langues, produit de la pratique sociale, sont au service des hommes et non pas l’inverse, et que pour décider de défendre ou de combattre une langue, il faut préalablement  savoir quelle est son utilité pour ses locuteurs. En d’autres termes, nous partirons du principe que la gestion politique des langues passe par l’analyse de leurs fonctions pratiques et symboliques pour répondre à la question suivante: quel intérêt y a-t-il à ce que le parler nouchi soit officialisé? Quels sont les critères sur lesquels l’on pourrait s’appuyer pour recommander le nouchi auprès des décideurs politiques ?

1 le nouchi: un parler populaire et identitaire

L’officialisation d’une langue dans un système écolinguistique donné nécessite, très souvent, une certaine gestion du plurilinguisme. Avant d’avoir une préférence sur une langue plutôt que sur une autre, l’État doit préalablement gérer un certain nombre de situations. Louis-jean calvet évoque deux de ces situations: ″les sentiments linguistiques des locuteurs qui rentrent dans le cadre d’une gestion in vivo du plurilinguisme, et les décisions de l’État (des décisions qui sont de concert avec les hypothèses et les propositions que les linguistes font pour l’avenir des langues ou pour la gestion du plurilinguisme) qui rentrent dans le cadre d’une gestion in vitro du plurilinguisme″[1]. En d’autres termes, pour Louis-jean Calvet, avant de promouvoir ou d’officialiser une langue, l’État doit à la fois tenir compte de l’avis des spécialistes linguistiques et de l’assentiment populaire. Ainsi pour Calvet, il serait peu cohérent d’imposer à un peuple une langue dont il ne veut pas; ou alors de lui imposer une langue minoritaire s’il existe déjà une langue véhiculaire largement diffusée. Louis-jean Calvet cite par exemple le cas de la Norvège[2] qui réussit, après l’obtention de son indépendance, à résoudre sa situation linguistique compliquée en adoptant à la fois le bokmål (qui signifie littéralement la langue des livres), une langue autrefois élitiste et proche du danois (la langue de l’ancien colonisateur); et le nynorsk ( qui signifie littéralement le nouveau norvégien), une langue populaire, proche du peuple, qui sera standardisée en partant des différents dialectes du pays. Au fait, l’adoption du bokmål et du nynorsk, deux langues officielles qui coexistent encore aujourd’hui, traduisait la volonté du gouvernement de satisfaire à la fois ses stratégies politiques et les aspirations du peuple souverain.

Partant de cet exemple norvégien, il serait possible de croire, pour paraphraser Alain Laurent Abia Aboa, en l’avenir du nouchi[3]. Car le nouchi est de nos jours la langue populaire et la langue la plus utilisée en Côte-d’Ivoire. Laurent Abia Aboa le confirme:

L’apparition du nouchi comme variété la plus récente du français ivoirien a quelque peu modifié la donne linguistique en Côte d’Ivoire. Utilisé au début comme code secret par les jeunes de la rue, il a vite été adopté par les élèves et étudiants, ce qui a réduit son caractère cryptique. Aujourd’hui, le nouchi s’étend, à des degrés divers, à toutes les couches de la société. Ce qui fait penser que le phénomène nouchi pourrait bien avoir un avenir en Côte d’Ivoire [4].

Le nouchi est la langue véhiculaire par excellence en Côte-d’Ivoire; celle qui suscite un fort engouement populaire. Elle est revendiquée par les ivoiriens qui sont convaincus d’affirmer leur identité, leur esprit créateur et leur volonté de liberté à travers elle. Et l’augmentation constante du nombre de jeunes[5] accroît chaque jour et de façon exponentielle le nombre de locuteurs du nouchi. On peut donc comprendre pourquoi Kouadio[6]  pense que le nouchi se veut un signum social; et que ses locuteurs cherchent à afficher leur appartenance à un groupe; qu’ils veulent faire passer des messages codifiés à travers un langage secret[7]. On peut aussi comprendre Boutin qui dit que le nouchi n’est pas resté longtemps la langue secrète d’un milieu particulier puisqu’il s’est vite répandu dans les conversations des élèves et étudiants.[8]

En fait, il est possible d’affirmer que la prévision de Louis-jean Calvet selon laquelle le nouchi permettrait d’imaginer l’avenir de la langue française en Côte d’Ivoire et représenterait la langue identitaire[9], semble de plus en plus effective. Car, pour reprendre les propos de Laurent Abia Aboa, lorsque les locuteurs d’une variété différente du standard prennent conscience des différences qui existent entre leur variété et la langue standard et s’y reconnaissent, ce n’est plus qu’une question de temps jusqu’à ce que ces locuteurs demandent la reconnaissance officielle de la variété et en soutiennent le développement [10].

Au fait, le nouchi ne remplit pas que la fonction pragmatique d’une langue véhiculaire; il se développe aussi de plus en plus dans un contexte social dans lequel les locuteurs se trouvent à la recherche d’une langue traduisant leur identité. La ruée vers le nouchi peut être interprétée comme une volonté d’effacer les stigmates de la colonisation, notamment la promotion de la langue française depuis 1883 par l’Alliance française dont l’objectif premier était le rayonnement du français dans les colonies et, accessoirement, à l’étranger. Comme le témoigne cet extrait du discours de Jean Jaures prononcé lors d’une conférence en 1884:

L’Alliance a bien raison de songer avant tout à la diffusion de notre langue: nos colonies ne seront françaises d’intelligence et de cœur que quand elles comprendront un peu le français […]. Pour la France […] la langue est l’instrument nécessaire de la colonisation »[11].

Aujourd’hui, le nouchi donne à voir une tendance évolutive qui pourrait conduire à une nouvelle gestion du plurilinguisme en Côte-d’ivoire.

Outre l’assentiment populaire, le nouchi peut être officialisé parce qu’il est trans-ethnique.

2. le nouchi: un parler trans-ethnique

Dans une situation de plurilinguisme, un État peut parfois être amené à promouvoir une langue dominée, ou au contraire, à retirer à la langue dominante le statut dont elle jouissait. L’État peut décider d’une telle intervention pour juguler des polémiques et des conflits ethniques. On l’a vu, à l’aube des indépendances, dans plusieurs pays francophones de l’Afrique subsaharienne, notamment en Côte- d’Ivoire, où les autorités considérèrent la langue française comme une langue de cohésion qui primerait sur les langues locales et étoufferait tout sentiment de division; comme une langue qui fermenterait l’unité nationale. L’extrait du discours du président de l’Assemblée nationale d’alors, Philippe-Grégoire yacé,  le témoigne:

Je dois toutefois à la vérité de dire qu’en ce qui concerne mon pays, l’adoption du français par l’article premier de notre constitution a été sans doute l’un des facteurs d’unité qui ont favorisé l’aboutissement heureux et si rapide de l’œuvre de construction nationale dont son excellence le Président Felix Houphouët Boigny avait fait un des premiers thèmes de son action. Le français librement accepté par nous, a été un facteur de cohésion à l’intérieur de la Côte d’Ivoire où il a favorisé le regroupement de nos quelques cent ethnies[12]

Outre les pays africains du sud du sahara, l’Indonésie[13] a vécu la même planification linguistique après son indépendance au milieu des années 1940. En effet, avant son indépendance vers 1940, la langue véhiculaire la plus parlée en Indonésie était le javanais. À côté du javanais, deux cents parlers différents regroupés en dix-sept ensembles dialectaux coexistaient. Cependant, lorsque l’Indonésie obtint son indépendance, il décida d’adopter comme langue nationale le malais, une langue véhiculaire qui était principalement utilisée dans les ports et sur les marchés.

Au fait, le choix du malais avait comme avantage de mettre en fonction officielle une langue neutre, dont personne ne pouvait se revendiquer. Une langue qui permettait de faire l’économie des problèmes ethniques. L’État donna au malais, rebaptisé bahasa indonesia (langue indonésienne) un vocabulaire adéquat à ses nouvelles fonctions en choisissant en priorité les mots existant déjà en malais, des mots venant des autres langues locales de l’archipel, des langues asiatiques et des langues européennes, s’ils n’en existaient pas en malais.

Les expériences indonésienne et africaine citées supra peuvent de nos jours s’appliquer en Côte-d’Ivoire en faveur du nouchi qui est un parler trans-ethnique. A la réalité, aujourd’hui en Côte-d’Ivoire, le sentiment d’insécurité linguistique (la guerre entre la norme standard du français et les normes endogènes issues de la norme standard) qui prévalait à la naissance du nouchi ne peut plus être défini uniquement, pour paraphraser J. Kouadio N’Guessan, comme une manifestation sous forme de dérangement, de gêne, de perplexité, de doute devant la difficulté de parler correctement la langue française [14]. Mais plutôt ce sentiment pourrait être compris comme un parti pris délibéré de refuser de se plier aux dictats d’une norme française devenue évanescente que l’école n’arrive plus ni à reproduire ni à dẻfendre.

En effet pour de nombreux ivoiriens, majoritairement jeunes, la langue officielle, le français, est celle qui permet l’accès à la vie publique et à des postes importants. Seulement, cette langue ne peut pas, selon eux, répondre aux besoins identitaires des Ivoiriens qui voient leur identité mieux représentée par les langues ivoiriennes. Or la plupart, sinon toutes les langues ivoiriennes locales n’ont pas d’utilité dans la vie publique parce qu’elles n’ont pas de statut officiel. Plus encore, la majorité de ces langues ne peuvent servir de moyen de communication inter-ethnique. Le parler local qui réunirait à la fois les fonctions de langue officielle et de langue inter-ethnique est donc toujours recherché par les Ivoiriens et pourrait être trouvé dans le nouchi.

L’État ivoirien pourrait donc promouvoir le nouchi pour renforcer et consolider la cohésion et la solidarité nationale. Car le nouchi, à l’instar du  bahasa indonesia (langue indonésienne), a un vocabulaire adéquat qui puise dans la plupart des langues locales et étrangères de la Côte-d’Ivoire: le français, l’anglais, l’espagnol, l’allemand, le dioula, le bété, etc.

Au fait, L’État ivoirien gagnerait à faire confiance au nouchi; car c’est la seule sociolecte qui brise les barrières sociales et permet une intercompréhension plus grande dans une population marquée par une multiplicité d’ethnies et de langues. C’est la seule sociolecte qui rompt les barrières tribales et les particularismes; et qui met les ivoiriens au même pied d’égalité.

La majorité, sinon tous les ivoiriens peuvent la comprendre sans même l’apprendre. C’est ce qui explique pourquoi les milieux artistique, commercial et politique en font leur support publicitaire. On retrouve le nouchi dans les graffitis qui recouvrent les murs et les parois des autobus à Abidjan. On le retrouve dans la musique zouglou, musique ivoirienne par excellence. On a retrouvé le nouchi chez les trois ténors de la politique ivoirienne que sont Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, lors des campagnes électorales. Les trois candidats à l’élection présidentielle d’octobre 2010 utilisaient quelques mots du nouchi dans leurs proposLaurent Gbagbo disait de ses adversaires politiques qu’ils étaient flêkê-flêkê[15] et qu’il allait les gbôlô. Ce qui signifie que tous ses adversaires politiques étaient faibles, et qu’il allait les battre.

En somme, le nouchi est un parler trans-ethnique parce qu’il utilise, en plus de ses propres mots, des mots issus de tous les parlers de Côte-d’Ivoire. En cela, il rallie et rassemble toutes les sensibilités. Les politiciens et les hommes d’affaires s’en servent pour être compris par tous, pour aggrandir leurs audiences.  Ainsi, le nouchi peut tout aussi être considéré comme une langue de développement.

3 Le nouchi: un parler de développement économique

Outre les facteurs démographiques, linguistiques et culturels, des facteurs économiques tels que les échanges commerciaux peuvent aussi justifier et motiver l’officialisation du nouchi.

En effet, dans les situations de plurilinguisme, les États peuvent s’appuyer sur la rentabilité d’une langue pour décider de sa planification. Cela fut le cas en Indonésie et en Tanzanie[16].

Après l’indépendance, l’État indonésien décida d’adopter le malais pour deux principales raisons. D’abord, parce que le malais était la langue de personne, c’est-à-dire une langue qui permettait de faire l’économie de polémiques et de conflits ethniques. Ensuite, parce que le malais, au départ, était essentiellement une langue de commerce utilisée dans les ports et sur les marchés. Ainsi, l’on peut comprendre que le choix du malais au détriment du javanais (la langue la plus parlée dans l’archipel avant les indépendances) avait tout aussi des enjeux économiques. Car le malais allait jouer un grand rôle en matière de dẻveloppement du pays. En tant que langue transfrontalière, c’était un élément clé pour aider les citoyens (les acteurs de l’économie) à trouver leur propre solution aux défis qu’ils rencontraient dans leur vie.

Après son indépendance en 1961, le Tanganika, qui deviendra la Tanzanie en 1964, officialisa progressivement le swahili dans  un contexte où le pays, géré en anglais, comptait plus de cent langues locales différentes. La promotion du swahili vers les années 1964, aux dépens de l’anglais et des langues vernaculaires, par le président Julius Nyerere, fut facilitée par un certain nombre de facteurs[17] parmi lesquels les facteurs économiques. Car depuis l’époque coloniale, le swahili est une langue véhiculaire et transfrontalière qui s’est dẻveloppée dans le commerce, le long des côtes-Est de l’Afrique, et vers l’intérieur du continent. Et au moment de l’indépendance du Tanganika, il servait de langue véhiculaire sur les marchés et dans les ports. Son officialisation fut donc un moyen pour le dẻveloppement du PIB  (Produit intẻrieur brut) du pays. L’État était convaincu qu’en employant le swahili (une langue véhiculaire parlée dans la sous-région Est africaine) dans leurs activités commerciales quotidiennes, les populations, dans leur majorité, allaient trouver des solutions aux défis auxquels elles faisaient face.

À l’instar du malais et du swahili, le nouchi a une plus-value économique. Fortement basé sur le français, il utilise aussi des mots anglais, espagnols, allemands, entre autres. On note par ailleurs une forte dominance du dioula et du baoulé, ethnies les plus représentées sur les marchés. Le nouchi s’impose donc à une grande majorité de la population urbaine, notamment dans les secteurs d’activité comme le transport routier et le commerce. Voici, à titre illustratif, quelques mots et expressions nouchi que l’on retrouve dans le secteur du commerce urbain, inter-urbain et transfrontalier (La Côte-d’Ivoire et le Burkina Faso; la Côte-d’Ivoire et la Guinée; la Côte-d’Ivoire et le Mali; la Côte-d’Ivoire et le Sẻnẻgal; la Côte-d’Ivoire et la Mauritanie) :

Gbaka : Mini-car de transport  en commun de 18 places; Woyo : Taxi compteur; Wôro-wôro: taxi communal; Môgô : un passage ou un client; Frappeur: Chauffeur ou Conducteur; Balanceur: un Apprenti-chauffeur ou un  aide du conducteur; Djoulatchè : un propriétaire du véhicule; Chawo : le chef , le patron du véhicule.[18]

L’État ivoirien peut donc se servir de la progression du nouchi sur le commerce et le marché de l’emploi (surtout informel) pour l’officialiser ; c’est-à-dire l’imposer en l’impliquant dans le processus de l’apprentissage, dans les médias et dans l’administration.

Conclusion

De notre analyse où il éait question d’indiquer quelques enjeux d’une officialisation du nouchi, il ressort qu’un certain nombre de critères socio-linguistique et socio-économique pourraient plaider  en faveur de  la planification et de l’officialisation du nouchi. Nous avons vu par exemple que le nouchi peut être décrit comme une langue trans-ethnique capable de promouvoir et de consolider la cohésion nationale. Il peut être décrit comme une sociolecte capable de faire rompre les barrières tribales et les particularismes en permettant une intercompréhension plus grande dans une population marquée par une multiplicité d’ethnies et de langues. Nous avons vu en outre que c’est un parler qui s’impose dans les secteurs d’activité comme le transport routier et le commerce. L’évocation de ces données a permis de réaliser combien il serait nécessaire de standardiser et de diffuser le nouchi qui devient de plus en plus incontournable pour une grande majorité d’ivoiriens. 

Bibliographie

Abia Aboa, A.L  ″Le nouchi a-t-il un avenir?″, Revue Sudlangues, www.ltml.ci/files/…/Jean-BaptisteATSeNCHO.pdf

BARKO, I,  ″ L’Alliance française : les années Foncin (1883-1914). Contexte, naissance, mutations″, L’Enseignement et la diffusion du français dans l’empire colonial français. 1815-1962, Documents, Sihfles, 2000.

Boutin, B.  Description de la variation : études transformationnelles des phrases du  français de Côte d’Ivoire, thèse de Doctorat, Université de Grenoble III, 2002

Calvet, L-J, Les politiques linguistiques, Paris, PUF,  1996

Calvet, L.J, ″Le nouchi, langue identitaire ivoirienne ? ″, in Diagonales 42, 1997

Dictionnaire Le petit nouchi, www.nouchi.com

Kouadio N’guessan, J,  ″Le nouchi abidjanais, naissance d’un argot ou mode linguistique passagère ?″, in Gouaini/Thiam (éds.), Des langues et des villes, Paris, ACCT/Didier Erudition, 1990.

Leclerc, J,  ″Côte d’Ivoire – Les religions dans L’aménagement linguistique dans le monde″, Québec, TLFQ, Université Laval, 28 oct. 2002, [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/cotiv.htm]


[1]

[2] Louis-jean Calvet, Les politiques linguistiques, Paris, PUF,  1996,p.84

[3] A.L, Abia Aboa,  ″Le nouchi a-t-il un avenir?″, Revue Sudlangues, www.ltml.ci/files/…/Jean-BaptisteATSeNCHO.pdf

[4]Ibid

[5] En 1998 déjà, sur une population totale estimée à 15 366 672 habitants, on dénombrait 6 529 138 urbains, soit 42%. Et parmi cette population urbanisée, la proportion des jeunes est assez importante, de l’ordre de 50%. ( voir l’article de Laurent Abia ABOA (Le nouchi a-t-il un avenir?)

[6] J. Kouadio N’guessan, ″Le nouchi abidjanais, naissance d’un argot ou mode linguistique passagère ?″, in Gouaini/Thiam (éds.), Des langues et des villes, Paris, ACCT/Didier Erudition, 1990, p. 373-383.

[7] Ibid

[8] B. Boutin, Description de la variation : études transformationnelles des phrases du  français de Côte d’Ivoire, thèse de Doctorat, Université de Grenoble III, 2002

[9] L.j.Calvet, ″Le nouchi, langue identitaire ivoirienne ? ″, in Diagonales 42, 1997

[10] L. Abia Aboa,  ″Le nouchi a-t-il un avenir?″ Ibid

[11] I BARKO., ″ L’Alliance française : les années Foncin (1883-1914). Contexte, naissance, mutations″, L’Enseignement et la diffusion du français dans l’empire colonial français. 1815-1962, Documents, Sihfles, 2000, p 94

[12] J. Leclerc ″Côte d’Ivoire – Les religions dans L’aménagement linguistique dans le monde″, Québec, TLFQ, Université Laval, 28 oct. 2002, [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/cotiv.htm]

[13] L.J.Calvet, Les Politiques linguistiques, Paris, PUF, 1996, p.92

[14] J. Kouadio N’guessan, ″Le nouchi abidjanais, naissance d’un argot ou mode linguistique passagère ?″, in Gouaini/Thiam (éds.), Des langues et des villes, Paris, ACCT/Didier Erudition, 1990, p. 373-383.

[15] L. Gbagbo, cité par Jérémie Kouadio N’guessan, Ibid

[16] J.L. Calvet, Les Politiques libnguistiques, Paris, PUF, 1996

[17] Les facteurs historiques: le swahili était, au moment de l’indépendance, depuis longtemps écrite et utilisée dans l’administration locale. Les facteurs symboliques: le swahili était symboliquement perçu comme la langue de l’indépendance. Les facteurs geo-stratégiques: le swahili n’était la langue de personne. Sa promotion ne pouvait pas être assimilée à la prise de pouvoir d’un groupe ethnique sur les autres. (Louis-jean Calvet, Les politiques linguistiques . p.91)

[18] Dictionnaire Le petit nouchi, www.nouchi.com

 

Tony Elumelu, l’une des premières fortunes du Nigeria et promoteur de l’Africapitalisme, a annoncé le 1er décembre à Lagos le lancement d’un programme sur dix ans afin de former, financer et accompagner « la nouvelle génération d’entrepreneurs » dans les 54 pays du continent.

Tony Elumelu joint les actes à la parole. Au siège de son holding d’investissement Heirs Holdings, à Lagos, l’homme d’affaires nigérian promoteur de l’Africapitalisme a annoncé le 1er decembre le lancement du « Tony Elumelu Foundation Entrepreneurship Program (TEEP) ». Ce programme pluri-annuel permettra de consacrer 100 millions de dollars pour former, financer et accompagner « 10 000 startups et jeunes entreprises de toute l’Afrique, avec l’objectif de créer 1 million de nouveaux emplois et 10 milliards de dollars de revenus annuels », a souligné la fondation Tony Elumelu dans un communiqué de presse.

Une échelle « jamais vue » en Afrique

« Ce programme offrira une opportunité structurée et pluri-annuelle permettant d’accèder au financement, à la connaissance et, ce qui est sans doute encore plus important, à du mentorat, à une échelle jamais vue auparavant en Afrique. Voici notre opportunité de faire monter en puissance une génération », a souligné Tony Elumelu.

Lire l’article sur http://www.jeuneafrique.com/4806/economie/tony-elumelu-consacre-100-millions-de-dollars-au-soutien-de-l-entrepreneuriat-africain/

La maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson pourraient être combattues grâce à une plante africaine utilisée depuis des décennies. Les propriétés pharmaceutiques de cette plante africaine pourraient en effet permettre de lutter contre la neurodégénérescence liée à l’âge. C’est non loin du Gabon dans l’un des plus petits archipels d’Afrique (ndlr : Sao Tomé et Principe ancienne colonie portugaise non loin du Gabon situé sur la côte ouest africaine) que se situerait cette plante. Sao Tomé et Principe abrite une biodiversité riche et unique en son genre.

Depuis des lustres, les guérisseurs locaux utilisent  les feuilles, les graines et l’écorce de cet arbuste local nommé le Voacanga. Ils s’en servent afin de diminuer les inflammations et soulager les troubles mentaux de leurs patients. Récemment, un centre de recherche américain à publier une étude concernant les composants de cet arbuste. Cette étude publiée cette semaine dans le Journal of Ethnopharmacology, stipule que les composants en question permettent de protéger les cellules des altérations liées à la maladie d’Alzheimer et de Parkinson.

Lire l’article sur http://www.resonews.com/989-une-plante-medicinale-contre-parkinson-et-alzheimer/

IGFM- (Dakar) Recruté à Diambars pour son talent de footballeur, Aly Sileymane Ly, un jeune talibé illettré s’est vu signifier par les dirigeants de Diambars qu’il ne pourrait pas devenir footballeur professionnel. Un rêve de footballeur brisé mais un destin d’ingénieur qui s’ouvre pour ce jeune qui vient de décrocher son Baccalauréat en Système Electronique Numérique avec la mention Assez Bien à Aras dans le Nord de la France et qui va intégrer une école d’ingénieur la rentrée prochaine. IGFM vous fait redécouvrir ce jeune surdoué.

Entretien

Aly, vous venez de décrocher votre Baccalauréat avec la mention assez bien qu’est-ce que cela vous fait?

Alkhamdoulilah je remercie beaucoup le bon Dieu et son bien aimé, le Prophète (Psl) de m’avoir orienté à Diambars. C’est une fierté que je ressens car je suis le premier membre de ma famille à être bachelier. Dans ma famille, nous sommes plus orientés vers les études coraniques et tous mes frères, oncles et parents sont des guides religieux. Je suis ainsi la première personne à montrer qu’on est capable de concilier les deux à savoir maîtriser le Coran et réussir dans l’école française, ce qui me rend davantage fier.

Est-ce donc un exploit pour vous étant un jeune ‘talibé’ et illettré qui est parvenu à étudier jusqu’à l’obtention du Bac?

Je pense que c’est un exploit car comme vous l’avez dit, j’étais illettré en 2003 et 2014 je suis devenu un bachelier avec une mention Assez Bien, sachant que je n’ai pas fait le cursus normal. Je pense que quelqu’un qui était illettré en 2003 et qui en 2014 devient bachelier avec une mention, ce n’est pas chose facile et donc je peux dire que c’est un exploit.

Lire l’article sur http://www.leral.net/Le-Bac-avec-la-mention-A-Bien-au-Bac-l-ancien-talibe-pensionnaire-de-Diambars-Aly-Sileymane-Ly-a-coeur-ouvert_a120410.html

«Comment va le pays?», voici la question qu’on pose très souvent, avec un brin de nostalgie dans la voix, à ceux qui reviennent fraichement d’un voyage du Sénégal. Une interrogation toute naturelle, après les salutations d’usage. Une préoccupation légitime également. Savoir si notre vécu au quotidien, pendant notre séjour au pays, correspond réellement à l’image véhiculée par les médias. Une projection médiatique dans laquelle s’entremêlent basses querelles politiques autour de l’argent et du pouvoir, complaintes sociales chroniques sur fond d’une profonde crise des valeurs et d’un déprimant désespoir d’une population laissée à elle-même.

Oui, il faut le reconnaitre, la pauvreté n’a jamais été aussi présente dans certains quartiers défavorisés des grandes villes et dans certaines zones rurales. Des couches entières de la population vivent leur lot quotidien de dénuement abject et de précarité navrante. Un simple billet de 1000 CFA offert gracieusement suffit encore à illuminer les yeux d’un père de famille doté d’une progéniture abondante.

Lire l’article sur http://www.lifixew.com/2014/08/lueur-despoir-lamine-niang/

 

Regards croisés le 28 juillet lors de la 15e édition de « Palabres autour des arts » de Joss Doszen avec Alexis Bongo pour son livre « HISTOIRE DE CHEZ MOI »

Autour d’un café, nous avions échangé longuement. Aujourd’hui … Je pense que je suis un artiste dans l’âme, parce que la culture et l’art m’interpellent. Pour moi il ….. Regards croisés le 28 juillet lors de la 15e éditionde « Palabres autour des arts » de Joss Doszen avec Alexis Bongo pour son livre « Histoire de chez moi » …

  

Mame Hulo, Panafricaniste et directrice des éditions Diasporas noires : «Nous organiserons bientôt le premier grand congrès panafricain pour une Afrique fédérale et les Etats africains unis»

Par Aïssatou LY   le 10 July 2015

Vêtue humblement d’un orange marié au noir, Mame Hulo accueille Le Quotidien dans sa demeure à Mermoz. L’activiste, d’un certain âge, est connue pour ses idées fortes et son engagement sans égal pour la cause africaine. Elle est née et a grandi au Sénégal puis est partie vivre en France avec son mari. Hulo y a occupé des postes de responsabilité, d’abord consultante, chef de projet Ntic au sein de  grandes organisations et structures comme Orange, Sfr, Edf ou La poste… Mais après des dizaines d’années de vie en France, Mame Hulo revient au bercail en 2009. Elle crée son cabinet de consultance à Dakar, qui ne donne pas les fruits escomptés. Elle repart alors à Montréal, mais l’amour pour ses souches africaines est plus fort que tout. Elle revient alors en 2012, cette fois-ci pour réaliser ses rêves. La panafricaniste abandonne ainsi sa carrière de consultante pour se consacrer à une autre plus noble à ses yeux : s’engager pour l’Afrique et pour la culture africaine. Elle crée à ce titre, une maison d’édition numérique Diasporas noires ainsi que la Revue des bonnes nouvelles.

Qu’est-ce qui vous a poussée à devenir éditrice ?
C’est suite à un fait qui m’a profondément marquée, Sylvia Serbin, une Martiniquaise, auteure du livre Reines et héroïnes d’Afrique, a vu son livre massacré et falsifié par une maison allemande qui l’a traduite en y insérant une vision raciste de l’Afrique. Elle a porté plainte, mais n’a pas obtenu gain de cause. Vous imaginez, son livre circule encore aujourd’hui avec son nom et des idées qui ne sont pas les siennes ! Au regard de ces faits, j’ai pensé que les Africains devaient arrêter de se faire éditer par les Occidentaux.Car nos intérêts sont divergents. Eux, leurs intérêts c’est de prolonger leurs propres visions des Africains et de l’Afrique, le misérabilisme, notre soi-disant incapacité de s’en sortir sans leur aide… Je dis souvent : écrivons nous-mêmes notre Histoire et nos histoires. Donnons notre propre version des faits sans les dénaturer par le miroir que nous tendent les autres… Nous avons déjà entendu la version de la chasse donnée par les chasseurs, écoutons la version des lions à présent, il est temps !

Pourquoi avoir choisi le nom Diasporas noires pour votre maison d’édition numérique ? 
C’est Diasporas noires  avec un «s» à la fin. Je ne parle pas que de l’Afrique, mais aussi de ses diasporas, l’ancienne qui date de plusieurs siècles comme la plus récente. Les Africains et les afro-descendants sont dispersés à travers le monde, et Diasporas noires  veut promouvoir leurs écrits et leurs talents.

Pourquoi avoir investi le créneau du numérique et pas celui du livre en papier ?
Il ne faut pas faire d’opposition entre ces deux supports. Je lis moi-même toujours des livres en papier. Mais le numérique est un grand défi pour l’Afrique. Quand j’étais à Montréal, je voyais les étudiants dans le métro qui lisaient avec des liseuses. Ce sont des sortes de tablettes sur lesquelles ils peuvent mettre jusqu’à 100 livres et se balader avec. Lire où ils veulent. Qui peut déambuler avec 100 livres en papier ? Il faut que l’Afrique utilise toutes ces innovations technologiques aussi pour avancer… C’est un pari très important ! A ce propos même j’animerais en juillet une conférence sur «L’Afrique Numérique… Et nos bibliothèques ne brûleront plus».

Qu’est-ce qui explique votre retour au Sénégal ? Avez-vous ressenti le mal-être en Europe ?
Non, pas du tout. Je suis quelqu’un qui a une grande force de caractère. Je m’impose là où je suis. Mon père me disait tout le temps «qui se sent exclu, est exclu». C’est pourquoi je ne me suis jamais sentie exclue en Europe. Par contre, quand l’amour de la Patrie domine tout, on n’a pas le choix. J’ai décidé d’être là en Afrique, de vivre avec mes frères africains même si parfois ce n’est pas facile après autant de temps d’absence.

Que ressentez-vous alors face à ces migrants africains qui quittent leurs pays à la recherche de l’Eldorado en Europe ?
Je vais être franche et vous dire que je ressens de l’impuissance face à ces vagues de migrants. Je n’ai pas de solution et c’est d’autant plus triste que les dirigeants africains ne réagissent pas. La seule chose que je peux faire, c’est d’essayer de conscientiser les jeunes. Pour leur dire que l’Afrique a sa jeunesse, ses ressources, sa richesse et peut s’en sortir par ses propres moyens. L’éducation de nos enfants est très importante et elle est vraiment à refonder. Notre système d’enseignement, hérité de l’Occident, n’a pas changé. Nos livres scolaires sont rédigés en Europe, et érigent l’Occident comme modèle en tout. Nos enfants apprennent les grands hommes d’Europe et pas les nôtres comme Cheikh AntaDiop, pourtant un grand savant. Ce que l’on met dans la tête de nos enfants est tout à fait erroné. Je mène un travail de conscientisation pour dire aux Africains d’arrêter de regarder l’Europe comme un Eldorado. C’est dans ce cadre que j’ai créé la Revue des bonnes nouvelles Afrique pour rehausser leur estime de soi.

Vous défendez toujours le panafricanisme. Comment le vivez-vous ?
Mon panafricanisme je le vis tout le temps. Je suis 100% africaine et je revendique le concept d’africanité toutes les minutes de ma vie. En guise d’exemple, je vous raconte une anecdote. Au Sénégal, la majeure partie des propriétaires des grands restaurants sont des étrangers. Avec une amie, nous voulions organiser un jour un dîner. Nous nous sommes renseignées pour trouver un restaurant un peu classe, dont le propriétaire est Africain. Là, nous ne parlons pas de couleur de peau, mais de sentiment d’appartenance à l’Afrique. C’est une manière de les soutenir, car ils ne sont pas nombreux à Dakar par manque de moyens. Les étrangers ont eux, de grands moyens et repartent avec leur argent dans leur pays… On doit être solidaires et consommer africain pour préserver notre patrimoine et notre culture. C’est comme cela qu’on développera le continent. L’indépendance commence par l’Art et la Culture.

Aujourd’hui on parle de panafricanisme, alors qu’il est impossible pour un Sénégalais de se rendre au Gabon ou au Congo sans visa. Pensez-vous que vivre le panafricanisme est possible ?
Oui je garde bon espoir que ce rêve va se réaliser bientôt. Je suis afro-optimiste. Aujourd’hui les Africains sont de plus en plus conscients qu’ils ne peuvent aller vers un développement sans mutualiser leurs forces. D’ailleurs qui nous a imposé ces barrières ? N’est-ce pas au sortir de la conférence de Berlin que ces barrières ont été instituées par les colons ? L’Afrique, elle ne connaissait que les grands empires. C’est scandaleux que l’on nous impose encore aujourd’hui ces lignes de démarcation. Le milliardaire africain, Ali Dangoté, le déplore souvent dans ses interviews. Et je trouve qu’il a raison, il faut un changement de paradigme.

Vous dites : «Je suis une afro-optimiste revendiquée et assumée.» Cela sous-entend quoi ?
On avait l’habitude de voir une Afrique misérable entre guerres et corruption et autres fléaux. On ne montrait que des images négatives d’elle. J’ai alors réalisé ce concept de Revue des bonnes nouvelles d’Afrique  et d’afro-optimisme. Pour dire qu’en Afrique, il y a aussi beaucoup de bonnes nouvelles, des jeunes bouillonnants, décomplexés, créatifs et qui inventent des tas de choses incroyables…

Partagez avec nous le concept Nubi-Arts ?
Le Nubi-Arts c’est un espace culturel. Il y avait un restaurant africain, une galerie, une boutique et une salle de conférences. J’y animais des ateliers d’écriture et d’autres manifestations musicales ou autres. Mais j’ai dû le fermer en janvier parce que les charges étaient devenues trop lourdes et je ne disposais d’aucune aide financière. Je voudrais le réinstaller au Monument de la Renaissance, mais pour l’instant, il y a des contraintes administratives.

On vous présente comme la «Mama Africa», dans quel sens prenez-vous ce compliment ? 
C’est un grand compliment ! C’est Myriam Makéba qui était gratifiée de ce surnom donc je me sens très honorée et ça m’encourage à aller de l’avant dans mes combats pour une Afrique unie et solidaire, dans l’esprit ubuntu : «Je suis parce que nous sommes.»

Vous êtes aussi auteure. Dans votre premier roman, Dior, le bonheur volontaire,  quels sont les thèmes que vous évoquez ?
C’est un roman autobiographique où je raconte dans la première partie, mon enfance et dans la seconde, l’histoire de mes parents de manière un peu romancée. En fait mes parents étaient de religions différentes, mon père catholique, ma mère musulmane. Dans le livre, Dior et Edouard étaient jeunes et pensaient vraiment pouvoir vivre une vie heureuse. Mais c’était sans compter avec l’opposition familiale, doublée par le regard de la société qui condamne tout mariage entre un catholique et une musulmane. C’était mal vu, et malgré leur lutte, la communauté a finalement eu raison d’eux puisqu’ils divorceront.

Quel regard portez-vous sur la femme africaine, ses conditions de vie et son avenir ?
Les femmes et les enfants sont les plus faibles de la société, il nous faut les protéger contre les prédations de toutes sortes. La femme africaine doit être libre et entrer massivement dans les instances de décision, afin de participer pleinement à l’évolution de l’Afrique et à son unification.

Vous êtes aussi engagée dans la lutte contre la mendicité. Comment menez-vous le combat ?
Le combat contre la mendicité des enfants, est un combat que je mène depuis longtemps. Même quand j’étais à l’Ile de la Réunion, j’organisais des évènements et les fonds récoltés je les envoyais au Sénégal pour aider les enfants mendiants ou pauvres. J’ai créé le collectif «Doyna-Stop à la mendicité des enfants» parce que je pense que la seule solution c’est de les libérer de la rue. Ce collectif demande à l’Etat d’accélérer le processus de mise en place des daraas modernes et aux maîtres coraniques de se concerter pour revenir avec leurs propositions au plus vite. Afin qu’on les sorte définitivement de là où ils sont, à la merci de tous les pervers et de toutes les maladies.

Quel regard portez-vous sur la culture au Sénégal ?
A vrai dire, je ne m’occupe pas particulièrement de la culture sociétale, mais plutôt de la culture au sens artistique. Je suis très admirative de la création des artistes sénégalais, des écrivains, etc. Cependant, je trouve qu’il y a un problème au niveau institutionnel. Car la culture est le parent pauvre au Sénégal. Il n’y a pas beaucoup de subventions, le milieu artistique se débrouille seul souvent. Par exemple, les subventions ne sont pas adaptées pour l’édition numérique à la Direction du livre, les conditions qu’ils posent sont les mêmes que pour l’édition classique, alors que l’édition numérique est bien moins chère. C’est dommage, car on pourrait créer plus de maisons d’édition numérique et donc éditer beaucoup plus de livres avec peu d’argent.

Si l’on vous proposait le poste de ministre de la Culture, que changeriez-vous alors ?
Rires… Il faudrait d’abord que le gouvernement qui me le propose soit vraiment libre par rapport aux prédateurs extérieurs de l’Afrique pour que j’accepte ce poste. Et si c’était le cas, je mettrais plus l’accent sur les idées et les comportements pour changer les choses en profondeur. Le problème avec nos gouvernants, c’est qu’ils pensent que c’est l’argent seul qui résout les problèmes. Mais ce sont les idées et les comportements qu’il faut d’abord changer. Je parle souvent de changement de paradigme et de changement de conscience.

Quels sont vos projets actuels ?
Mon principal projet c’est celui de transmission à la jeunesse. Je prévois d’animer plusieurs conférences : l’Afrique unie, l’Afrique numérique, l’Afrique optimiste. Je suis invitée en novembre au Salon du livre en Martinique. Je dois me rendre au Gabon dans quelques mois.Donc je veux porter le message aussi dans la diaspora et partout en Afrique. Et je suis également membre d’un comité d’initiative pour organiser le premier grand congrès Pan Africain pour une Afrique fédérale et les Etats Africains Unis. Ce projet est bien avancé et je suis très fière d’en faire partie.

aly@lequotidien.sn

Source : http://www.lequotidien.sn

L’idée lui est venue en 2008 après les émeutes de la faim que son pays a traversées. Elle imagine de remplacer le blé importé par des féculents produits sur place.

Le projet lui aurait pris 3 ans, le temps de trouver la formule adéquate pour que son produit ait les mêmes caractéristiques que les pattes importées, notamment en terme de viscosité.

Elle réussi finalement à trouver la formule idéale et se trouve même un gros client en la personne du cuisinier en chef des lions indomptables du Cameroun. L’Équipe nationale de football du Cameroun lui achète 750 paquets pour les ramener à la coupe du monde 2014 au Brésil.

Aujourd’hui, grandie de cette expérience, elle projette désormais d’agrandir son entreprise dans toute l’Afrique, Elle a déjà trouvé un atelier pour travailler.

Seulement elle peine au niveau des financements. Pour 2 millions de francs CFA (3000 euro) afin réhabiliter une vielle usine abandonnée et installer son matériel de travail, qu’elle ne dispose pas, Dorothy risque de voir son projet tomber à l’eau.

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http://lentrepreneuriat.net/sucess-storiesune-camerounaise-invent-des-p-tes-alimentaires-base-de-manioc