Dans une banlieue populaire au nord de Rio de Janeiro, une coopérative a bouleversé la vie des habitantes. Des terres en friche sont cultivées par une vingtaine de familles volontaires. Rotation des cultures, diversité biologique, compost, économies d’eau, banque de semences, refus des engrais chimiques et des OGM sont autant de pratiques désormais partagées. Les femmes à l’initiative du projet ont reconquis leur autonomie. Reportage.
« Respecter les sols, pour nous, c’est très important parce qu’il faut prendre en compte que c’est de là qu’on tire nos aliments, qui nous permettent de nourrir nos enfants. » Suelia, une jeune femme de 38 ans, arpente avec fierté sa parcelle, où de très belles salades voisinent avec des aubergines, du gombo ou encore des pommes de terre. Elle explique avoir semé quelques graines de fleurs afin que la terre puisse se reposer, être humidifiée et attirer plus tard les insectes pollinisateurs.
Mère de six enfants en bas âge, Suelia a participé à la création de la coopérative Univerde en 2008, dont l’objectif est d’améliorer les conditions de vie des familles. « Quand j’ai commencé à cultiver ma parcelle, mon mari était atteint d’un ulcère. Je suis très reconnaissante envers la coopérative car, grâce à ses produits, mon mari a une meilleure alimentation et son état de santé s’est amélioré. »
Nous sommes à Nova Iguaçu, une banlieue populaire à 40 km au nord de Rio de Janeiro. Pendant des années, les ordures ménagères ont recouvert les terres en friche. Mais, depuis 2008, le paysage a changé laissant la place à une vaste zone de maraîchage agroécologique. « Ici, on trouve salades, tomates, persil, coriandre, roquette, aubergines, choux, toute la production maraîchère », lance avec enthousiasme Alzeni, la présidente de la coopérative Univerde.
Production individuelle, ventes collectives
L’initiative est partie du programme « Faim zéro » impulsé par le gouvernement Lula. Les terres appartiennent à la compagnie Transpetro, une filiale de Petrobras, la compagnie pétrolière publique brésilienne. L’un de ses pipelines longent le quartier populaire, à un mètre de profondeur. L’entreprise a accepté que ses terres soient cultivées. Un geste pas totalement philanthropique : dans cette zone délaissée par les services de l’État, où se côtoient violence et narcotrafic, la compagnie attend des riverains qu’ils maintiennent les zones des oléoducs propres et empêchent toute construction d’habitations sauvages. À raison d’une parcelle de 1 000 m2 par foyer, une vingtaine de lots ont ainsi été attribués à des familles volontaires de Nova Iguaçu.
Sur le bord d’une parcelle, des sacs d’engrais sont entassés. « Ce n’est pas chimique, c’est du phosphate naturel de roche, précise d’emblée Alzeni.L’industrie agroalimentaire veut nous vendre ses produits chimiques. Mais nous n’avons besoin ni d’engrais chimiques fortement consommateurs en eau, ni de pesticides, seulement d’un bon compost. » Même si chaque parcelle dispose d’un puits équipé d’une pompe, les membres de la coopérative s’emploient à économiser l’eau en protégeant les sols par une couverture végétale. « Pour éviter que les sols se fatiguent, on pratique également une rotation régulière des cultures », ajoute Alzeni.
Autonomie des femmes et projets d’avenir
Bien qu’elle travaille seule, Laudicéia, une ancienne employée agricole, fait de tout sur sa parcelle. L’agroécologie implique en effet une diversité des cultures. En évitant la spécialisation et la monoculture intensive, les familles s’assurent une diversité de revenus, indépendants des variations du marché sur tel ou tel produit. Mais si la production est réalisée sur une base individuelle, tout le reste, y compris les ventes de produits, se fait collectivement. Les membres de la coopérative bénéficient de l’appui technique de l’AS-PTA, l’association brésilienne pour l’agriculture familiale et agroécologique, soutenue financièrement côté français par le CCFD-terre solidaire.
Une fois par mois, une réunion de planification permet d’ajuster la production à la demande. Des contrats ont été passés avec des marchés locaux mais aussi avec la municipalité pour les cantines scolaires. « Il nous faut prendre en compte le temps pour l’achat des semences, pour la production, ainsi que les soucis familiaux de chacun, relate Alzeni. On redistribue les semences et les plants entre membres de la coopérative disposés à produire durant une période donnée. » Deux tonnes de fruits et de légumes sont récoltées mensuellement de façon collective. 70 % des produits sont vendus, le reste est destiné à l’autoconsommation. Une fois les produits vendus, un registre de la production est mis à jour, où chaque agriculteur doit laisser 5 % de son résultat pour les dépenses communes.
« Protéger les sols et la santé de nos enfants »
Avec l’argent gagné grâce au maraîchage, Joice, associée fondatrice, a pu construire sa maison pour abriter ses 4 enfants et s’occuper d’eux. Avant, elle était cuisinière à Rio et ne pouvait voir ses enfants que le week-end. Suelia met une partie de son revenu de côté afin de pouvoir envoyer plus tard son fils à l’université. La grande fierté pour Alzeni, c’est d’avoir contribué avec cette coopérative à l’amélioration de la vie du quartier. La municipalité a, par exemple, commencé à goudronner les routes, à créer un réseau d’assainissement et a édifié une crèche pour les enfants.
« Notre travail a débuté par le nettoyage des parcelles, de l’environnement dans lequel nous vivons, explique Alzeni. Et à partir de là, nos pratiques ont évolué afin de protéger les sols et la santé de nos enfants. Notre conscientisation s’est accompagnée d’échanges avec les voisins, qui nous encouragent à poursuivre notre travail. Ce qui a changé, c’est surtout la vision qu’ont l’ensemble des habitants de leur propre quartier. » Le regard des femmes sur leur propre vie a aussi changé. Après avoir reconquis leur autonomie, chacune d’elles affiche une grande détermination et une estime retrouvée.
80 banques de semences communautaires
Les projets de la coopérative sont encore nombreux, à l’image de la serre qui attend encore ses semences et ses plants. Le producteur qui les livre a pris du retard, ce qui a causé quelques problèmes pour la commercialisation. « Nous allons dédier une partie de nos parcelles à la sélection et à la multiplication des semences, explique Alzeni. Nous ne voulons plus dépendre de fournisseurs extérieurs pour nos semis mais au contraire développer des semences locales adaptées au milieu. » Ce jour-là, les femmes d’Univerde rencontrent Maria, venue de Borborema, une municipalité de l’État de São Paulo. Le pôle syndical qu’elle coordonne est impliqué dans un réseau de 80 banques de semences communautaires auquel participent 2 000 familles. Pour Alzeni, c’est ce type de rencontres et d’échanges d’expériences qui fait la force de leur coopérative et de l’agroécologie.
Renforcer les réseaux d’échanges et ces expériences dans l’agroécologie, c’est tout l’enjeu du travail mené par l’AS-PTA. « Nous n’avons rien inventé, nous avons simplement repéré là où ça existait et donné une visibilité à une pratique sociale très répandue », témoigne Marcio, coordinateur du programme d’agriculture urbaine de l’association. Selon une étude réalisée par la Fondation de recherches économiques [1], l’agriculture familiale générait 27 % du PIB de l’État de Rio Grande do Sul en 2003, contre 23 % pour l’agroalimentaire. « On sait que l’agriculture familiale fournit 70 % de la consommation au Brésil et 75 à 85 % des emplois en milieu rural », précise Luciano, de l’AS-PTA. Aujourd’hui, les programmes d’agriculture urbaine s’étendent dans plusieurs municipalités de l’État de Rio via les coopératives et les associations de quartier. Autant d’expériences réelles et concrètes porteuses d’un projet politique transformateur.
Dans la coopérative Univerde, Josyane, 20 ans, se bat pour associer les jeunes à ce projet. « Nous ne sommes pas que le futur, nous sommes aussi le présent et nous savons que l’agriculture ne peut pas survivre sans son environnement. Tout est lié et il nous faut penser ces inter-relations. » Sa mère, Alzeni, est bien consciente de la difficulté à trouver des gens ayant la capacité et l’envie de travailler la terre en zone urbaine. « Les gens qui sont partis sont ceux qui n’avaient pas cet amour du travail agricole, explique-t-elle. Pourtant, sans un certain amour de la terre, nous ne serions pas allés aussi loin. »
Sophie Chapelle
Photos : © Jean de Pena / Collectif à vif(s)
PAR JEAN DE PEÑA, SOPHIE CHAPELLE
Lu sur http://www.bastamag.net
La maison Diasporas Noires est fière de vous parler de MOBLINKER qui est un réseau social AFRICAIN sur Internet créé par des étudiants sénégalais en cours de formation à l’UDB (Université Dakar Bourguiba) au Sénégal, ils sont en train de développer ce projet, en partant de zéro et avec peu de moyens.
L’idée de départ est d’avoir une plateforme en ligne incluant des services SMS afin que tous les Africains puissent bénéficier de services Internet par SMS (envoi d’emails, réception d’emails, requêtes Wikipédia, traduction, services d’urgence, annonces, etc…) depuis n’importe quel appareil mobile.
Et cette idée leur est venue du constat flagrant des difficultés financières, techniques et technologiques, liées à la faible pénétration de l’Internet et aux problèmes d’énergie (coupures et délestage), et de la conclusion selon laquelle la solution la meilleure pour l’accès à l’information ouverte est le téléphone mobile (détenu par la majorité des Africains même dans les villages les plus reculés) et les services SMS.
Je lance un appel à tous les AFRICAINS, afin qu’ils adhèrent en masse à ce nouveau réseau MOBLINKER pour soutenir la jeunesse africaine qui innove…
Ce réseau est opérationnel, malgré quelques imperfections liées à tout début de système, il fonctionne… Et ses jeunes réalisateurs sont disponibles, réactifs et à l’écoute et ils se feront fort d’améliorer leur projet au fur et à mesure grâce à vos remarques et suggestions
Cette dernière réalisation entre autres, nous conforte si besoin en était, dans l’idée que nous nous faisons de la nouvelle Afrique et de sa jeunesse courageuse, entreprenante, audacieuse, décomplexée… Et nous constatons cette nouvelle donne tous les jours et de plus en plus depuis des mois, à la lecture des articles de cette revue afroptimiste qu’est la Revue des bonnes nouvelles d’Afrique…
Même un média mainstream comme LE POINT, nous a emboîté le pas cette semaine avec cette couverture incroyable et positive sur l’Afrique et un dossier qui parle d’une croissance spectaculaire en Afrique… Si Le Point le dit… Alors Amen ! Une fois n’est pas coutume, célébrons qu’un grand journal international titre enfin sur une Afrique positive, innovante et rayonnante…
Mais nous, nous le savions déjà depuis longtemps que l’Afrique était en voie d’éveil, qu’elle se réveillait lentement de son long sommeil, que c’est encore sous le capot, donc invisible à l’œil non exercé, nous savions que malgré les apparences actuelles, les catastrophes en tous genres, la désunion politique, etc., la Renaissance Africaine est en marche et de manière irréversible ! Que le monde entier se le dise !
Africains, je vous exhorte à être résolument AFROPTIMISTES car nous ne pouvons continuer à vivre dans le marasme et le fatalisme, le misérabilisme et la victimisation… Comme disait Robert Baden-Powell « L’optimisme est une forme de courage qui donne confiance aux autres et qui mène au succès. »
Le 21e siècle, que dis-je, le 3e millénaire sera africain !
Par Mame Hulo
JOURNÉE INTERNATIONALE DU CANCER
Par Dr Erick GBODOSSOU Président PROMETRA International (Promotion des Médecines Traditionnelles)
Le cancer prend à la fin du 15e siècle, le sens de tumeur maligne. Mais, l’histoire nous a appris que cette affection tumorale a été décrite sous l’appellation de carcinome, vers 3500 ans avant notre ère. Beaucoup plus tard, Hippocrate de Cos a essayé de donner une première définition préliminaire de cette maladie qu’il a appelée Squirre, qu’il décrivait lui-même comme une tumeur, c’est-à-dire un gonflement dur, non inflammatoire ayant tendance à récidiver et à se généraliser, entraînant la mort de son porteur.
Plus simplement, le cancer est un terme général, désignant toutes les maladies pour lesquelles certaines cellules du corps humain se divisent de manière incontrôlée, anarchique. Parce que, au niveau du système cellulaire, il y a une autorégulation de sa mitose cellulaire ou division cellulaire. Pour de nombreuses raisons, ce système d’autorégulation peut être perturbé, et la mitose devient incontrôlée ; ce qui entraîne une multiplication et une protrusion de ces cellules qui se transforment en une tumeur maligne : le cancer.
Les origines de cette altération qui modifie les gènes suppresseurs sont multiples mais peuvent se classer en deux grandes catégories : les origines exogènes et les origines endogènes.
Le cancer n’est pas une affaire de pays en développement ou de pays développés. Il prend de plus en plus de l’ampleur et davantage de personnes en souffrent partout.
A titre d’exemple, en 2008, il y avait 13 millions de cancéreux au niveau mondial. En 2030, ce nombre passerait à 27 millions. Environ 17 millions de personnes meurent chaque année de cancer. A cette allure, si rien n’est fait, le cancer risque de prendre le premier rang des causes de mortalité au niveau planétaire.
L’Afrique et le Sénégal, ne sont pas du tout épargnés. Le cancer prend toujours la même allure exponentielle. Au niveau de l’Afrique, en 2008, le nombre de cancers était estimé à 667 000, dans une proportion 50 % hommes, 50 % femmes environ.
Le cancer varie suivant les sexes. Chez l’homme, on parlera surtout du sarcome de Kaposi, du cancer du foie, du cancer de la prostate. Chez la femme, on a de manière plus spécifique, les cancers du col utérin et le cancer du sein.
Mais, en dehors de ces différents types, tous les autres organes peuvent être affectés par les cancers. On trouve le cancer de l’estomac, le cancer de la vessie, le cancer du poumon, etc., et, de manière plus spécifique au Sénégal, on trouve chez les enfants, le Cancer primitif du foie.
Les causes d’origine exogène
Elles ont trait aux problèmes environnementaux notamment à la pollution qui comporte de multiples facettes surtout dans les pays en développement. Ces derniers reçoivent énormément de voitures d’occasion et de vélomoteurs qui polluent l’atmosphère. Au-delà de ce système de pollution qui varie suivant les zones, c’est la pollution industrielle qui occupe la plus grande partie. Mais, en matière de pollution d’origine exogène, il convient aussi de noter le tabac, l’ultra-violet du soleil, l’amiante, les radiations gamma, l’alcool et les nombreuses autres substances auxquelles l’individu est exposé volontairement ou involontairement.
Il s’agit également d’insister sur les substances tels les produits pharmaceutiques, chimiques et synthétiques que nous consommons énormément, surtout dans les pays développés, qui portent préjudice à la santé des humains et peuvent engendrer le cancer. A la date du 1er février 2011, un laboratoire en France est sommé de retirer du marché, à lui tout seul, 77 médicaments nocifs. Ceci interpelle la conscience de chacun de nous par rapport à ce fléau qui de plus en plus va concerner le monde entier.
Au-delà de ces facteurs exogènes, il y a des facteurs génétiques. Les scientifiques pensent que 10 % des cancers humains ont une origine génétique. Ce que les médecines traditionnelles ne croient pas du tout. Il y a aussi des facteurs typologiques : le cancer de la prostate, du sein, du foie, du col de l’utérus, du pancréas, de l’enfant. Le cancer du col utérin est le plus souvent lié à une infection virale et est fréquent au Sénégal. Il y a le virus de l’hépatite qui entraîne souvent le cancer du foie. Le virus du papillome humain qui entraîne le cancer de l’utérus. L’infection à helico bacter pylori entraîne le plus souvent le cancer de l’estomac. La schistosomiase entraîne le cancer de la vessie, etc. Ces facteurs signalés ont une approche absolument conventionnelle.
Approche de la Médecine Traditionnelle
L’Afrique avec sa tradition fait appel à une autre logique, à une autre vérité, à une autre rationalité.
Dans la pensée africaine profonde et selon les médecines traditionnelles, toutes ces causes virales, parasitaires, bactériennes, alimentaires, environnementales, génétiques ; évoquées par la médecine conventionnelle, ne constituent pas des causes mais plutôt des facteurs favorisants. A ces facteurs favorisants, il faut en ajouter d’autres comme les émotions, l’anxiété, l’émotivité, la psychose endogène, mais aussi, et surtout la malnutrition.
Lorsqu’un système, un terrain est consolidé, toutes les maladies reculent dont le cancer. C’est pourquoi, au niveau de la tradition, les seules causes fondamentales et exogènes à prendre en compte, sont la malnutrition et l’énergie.
D’abord, il faudrait comprendre que, dans la pensée du tradipraticien de santé, il n’y a pas de maladie, il n’y a que des malades. Ceci est très important. Dans la pensée traditionnelle africaine, la maladie n’est pas « un état de bien-être physique, social, mental… » comme le définit l’OMS. La santé est un équilibre entre les contraires. Pour vivre en bonne santé, on a besoin de rire et de pleurer, on a besoin de manger et de jeûner… Si la santé est un équilibre, la maladie devient alors un déséquilibre.
Lorsque le système immunitaire lui-même est défaillant, il peut être à l’origine d’un tel déséquilibre. Or, ce qui entraîne la défaillance du système immunitaire, c’est la malnutrition à savoir : le manque en quantité suffisante, en qualité suffisante et proportionnelle, des micros nutriments (vitamine A, fer, acide folique, zinc, iode, etc.). Lorsque ces micro nutriments sont insuffisants en quantité, en qualité ou en proportion, le système immunitaire devient déprimé. Le terrain devient fragile et vulnérable à toute sorte d’agression exogène ou endogène.
Des études scientifiques sur l’élément unitaire de l’organisme humain qui est la cellule, ont montré que la polarité de la membrane cellulaire en état de bonne santé, dans sa partie externe, est lévogyre voire négative. Sa polarité dans la partie intérieure de la membrane cellulaire est positive voire dextrogyre. L’équilibre de cette polarité lévogyre et dextrogyre, négative et positive, Nord/Sud, informe sur la santé globale de l’individu.
En cas de déficience immunitaire, les facteurs favorisants, exogènes ou endogènes, peuvent avoir gain de cause sur l’équilibre de la cellule et entraîner la perturbation de son autorégulation. Donc, parce que le terrain est déficitaire, immuno déprimé, les virus, les bactéries, les hormones, l’alcool, etc., peuvent intervenir et perturber l’équilibre énergétique de la cellule et entraîner entre autres le cancer.
Il y a un exemple, au-delà de l’humain, que l’on trouve dans la nature. C’est le système des radars. Les radars sont des émissions d’ondes qui partent de manière dextrogyre et qui ricochent sur l’obstacle pour revenir de manière lévogyre. Cela veut dire quoi ? Lorsque dans son émission, le radar traverse une forêt, toutes les cellules de cette forêt sont traversées, de manière dextrogyre ou positive par l’onde du radar, et avant même qu’elles se réadaptent, l’onde revient de manière lévogyre.
Ce cycle dextrogyre/lévogyre, perturbe la polarité cellulaire et vous verrez dans la forêt, partout où les radiations du radar passent, ou bien les arbres sont morts, ou bien une partie de l’arbre ne se développe pas. Et, quand les radiations passent au milieu d’un grand arbre, elles créent un trou dans l’arbre. Quand plusieurs cellules meurent, cela donne un trou.
C’est pourquoi, au niveau de la science traditionnelle africaine, les causes génétiques sont discutables. Il s’agit plutôt de facteurs liés à l’habitat, à l’environnement où vivent ces familles en question. Lorsque vous construisez une cité d’habitations jouxtant une grande route à circulation, une zone balayée par la haute tension énergétique-électrique, et en même temps des centrales thermiques, qu’est-ce qui se passe ? Toutes les pollutions sont captées par les supports d’énergie et distribuées aux personnes de cette aire… jusque dans leur lit. Et parce qu’elles les retrouvent dans leur lit, les systèmes de polarité, d’équilibre énergétique au niveau cellulaire sont perturbés. Ces familles qui résident dans cette cité auront tendance, plus que d’autres, à faire le cancer. Alors, ce serait la maman qui serait affectée du cancer du col de l’utérus, la fille du cancer du sein, le papa du cancer de la prostate… Les scientifiques ne cherchent pas trop loin et pensent que ces affections sont d’ordre génétique. Non, la cause n’est pas génétique, elle est environnementale, liée à l’implantation inappropriée des cités qui hébergent certaines populations.
Un individu qui se forge un système immunitaire suffisant, fortifié, se comporte comme un bunker où il refuse tout accès à toute affection virale, parasitaire, bactériale, et même dégénérative. C’est pourquoi, combattre la malnutrition paraît essentiel.
Il y a aussi d’autres causes qui sont plutôt énergétiques, parce que la nature humaine doit jouer le rôle d’antenne qui doit transmettre l’énergie cosmique à la terre. Mais, parce que nous refusons de jouer ce rôle, nous accumulons de manière exagérée toute cette énergie dans notre corps, en portant des vêtements acryliques, en habitant dans des maisons inappropriées, en portant des chaussures à semelles isolantes. L’énergie que nous recevons, au lieu de la transmettre à la terre, nous la laissons s’accumuler au niveau de notre organisme ; elle perturbe le système énergétique intracellulaire de nos différents organes et peut entraîner plusieurs types de maladies dont le cancer (perturbation de la polarité cellulaire et du fonctionnement énergétique de la cellule). Il y a des facteurs de radiation et d’accumulation de ces radiations qui peuvent apporter quelque chose de fâcheux et contribuer à la genèse du cancer.
Incohérence politique et scientifique
Au-delà de ces causes perçues différemment par la logique conventionnelle et par celle traditionnelle africaine, il faut signaler ce qu’on peut appeler, l’incohérence même des politiques et des scientifiques.
Lorsqu’une politique s’investit pendant plusieurs décennies dans une stratégie de prise en charge d’une affection qui continue de s’aggraver et d’évoluer de manière exponentielle, la logique veut que cette stratégie et cette politique s’arrêtent un peu pour revoir la direction à donner à leur méthodologie. Il en est de même de l’incohérence retrouvée chez les scientifiques qui s’obstinent pendant des décennies à effectuer des recherches et des traitements dans des directions inefficientes. Lorsque ces dernières ne sont pas concluantes, la logique scientifique veut que l’on change de fusil d’épaule, et peut-être pourquoi pas, avoir l’honnêteté d’aller combler ses lacunes ailleurs.
Mais, malheureusement, les politiques comme les scientifiques, continuent de s’enfoncer de manière désespérée dans cette voie sans issue, qui risque de conduire les hommes vers une situation préoccupante où le cancer sera éternellement incurable et deviendra de plus en plus une cause au premier plan de mortalité. Sachons que l’historique du cancer remonte dans la nuit des temps mais était une situation extrêmement rarissime.
Que font les scientifiques ? Au niveau des pays africains, il y a d’abord trop peu de scientifiques qui sont spécialisés pour le cancer. Lorsqu’il y a peu de scientifiques spécialisés dans ce domaine, ils ne peuvent pas faire face seuls à la demande de toutes les personnes qui tapent à leur porte.
En matière de dépistage, le personnel qualifié est insuffisant et lorsqu’il existe, il dispose de peu de centres de dépistage mal équipés et parfois qui manquent du minimum à savoir, de l’alcool et du coton. C’est triste à dire, mais, c’est ce que nous trouvons dans nos pays en Afrique. Les quelques rares personnes qui sont dépistées, qu’est-ce qu’on en fait au niveau scientifique et au niveau politique ? On les laisse à eux-mêmes, parce que les traitements sont pratiquement inexistants. Et même si les traitements existent, ils sont inaccessibles parce qu’ils coûtent très cher. Il faut d’abord investir dans le diagnostic para clinique qui coûte extrêmement cher, ensuite dans le traitement chirurgical chimiothérapique qui coûte cher.
C’est pourquoi, le moment est venu pour que les politiques et les scientifiques opèrent un changement de comportements, en scrutant d’autres d’hypothèses, en allant aussi vers d’autres systèmes sanitaires, et puis, pourquoi pas, prévenir certains aspects qui risquent d’augmenter de manière préoccupante l’avènement de certains cancers.
Aujourd’hui, dans nos pays en développement, on laisse de plus en plus la porte ouverte aux importations d’aliments truffés d’hormones. Les conséquences ne sont pas du tout gaies. On voit aussi des politiques qui se tournent de plus en plus et sans prudence vers l’alimentation à base d’OGM. Il faut une vigilance extrême car ce sont des politiques qui contribuent à l’avènement et à l’augmentation de manière plus importante des maladies cancérigènes.
Au nom de la santé des populations, il faut réduire les pollutions et les importations de tous ces médicaments chimiques et synthétiques dont les effets secondaires connus, perturbent la santé pour engendrer des cancers.
Le cancer primitif du foie au niveau du Sénégal chez les enfants
Ce type de cancer atteint des proportions préoccupantes. Les raisons sont simples. Nous mangeons mal au Sénégal. Le plat national, ceebu jën, est préparé avec une huile brûlée, grillée qui est un facteur cancérigène. Tout est calciné, il n’y a pas que l’huile ! La carotte, les betteraves, les concombres, le manioc, etc., qui sont des légumes dont le temps de cuisson n’est pas le même, sont tous plongés ensemble dans la marmite sous haute cuisson. Nous ne mangeons plus des aubergines mais des boules, des pâtes qui favorisent le cancer. L’arachide est mangée trop crue au Sénégal alors qu’elle contient de l’aflatoxine qui est un produit cancérigène.
Traitement conventionnel
Prévention
En matière de traitement du cancer, il y a au niveau moderne, la prévention. Mais, pour cette prévention, les politiques et les scientifiques ont des attitudes incohérentes.
Pour le dépistage, les moyens sont insuffisants. Le personnel qualifié est insuffisant par rapport à la demande. Les moyens sont absolument rudimentaires n’offrant aucune possibilité aux malades qui souhaiteraient bénéficier d’un traitement.
Traitement curatif
Le traitement curatif au niveau conventionnel, c’est la chirurgie. Mais, avant la chirurgie, il y a le diagnostic para clinique et le bilan préopératoire qui coûte extrêmement cher. Il y a aussi la chimie et aussi la radiation dont les effets sont connus et on ne sait pas trop pourquoi nous nous enfonçons dans ce traitement qui de plus en plus pose problème.
Traitement traditionnel
Prévention
Au niveau traditionnel, les tradipraticiens de santé face au cancer, prônent la prévention. Elle est très importante. La première attitude de prévention, c’est de combattre la malnutrition.
La deuxième méthode de prévention utilisée par la méthode traditionnelle, c’est l’éducation comportementale de l’individu lui-même afin qu’il soit un conducteur d’énergie cosmique à la terre. On nous apprend à l’école qu’on a besoin de manger pour vivre, c’est vrai, mais c’est aussi faux ! On peut vivre 52 jours sans manger. On a besoin d’eau pour vivre, c’est vrai, mais c’est aussi faux ! On peut vivre douze jours sans boire, encore qu’au niveau mondial, les statistiques montrent qu’on meurt plus de boisson que de déshydratation. On a besoin d’oxygène, c’est vrai, mais c’est aussi faux ! On peut vivre 7 minutes sans oxygène, même si à partir de la 3ème minute, le cerveau est perturbé. Cependant, personne ne peut vivre la plus petite fraction de seconde sans énergie. L’énergie qui est vie n’est pas connue par la médecine conventionnelle. Le système cartésien ne connaît pas l’énergie. Le système conventionnel ne connaît même pas la différence entre le vivant et le mort. Parce que la seule différence entre le vivant et le mort, est de source énergétique, parce que l’énergie est vie et la source de l’énergie est la vibration. Vibration donne Energie, Energie est Vie.
La troisième méthode de prévention consiste à interroger davantage les traditions et les environnementalistes, dans l’implantation des habitats. Toute habitation doit être loin des routes à haute circulation, loin des aires à haute tension énergétique-électrique.
La quatrième méthode de prévention, c’est l’alimentation. Au Sénégal, on doit réapprendre à nos femmes les bonnes mœurs culinaires : ne pas manger calciné, manger naturel, manger sain. Sinon, les repas sont dénaturés et peuvent entraîner le cancer.
Lorsque l’on parle de produits chimiques, le tabac est cité à juste raison. Mais, en réalité, le tabac lui-même n’est ni toxique ni cancérigène à ce point. C’est le papier qui emballe la cigarette qui est cancérigène. Sont également cancérigènes, les hormones, les produits chimiques, les médicaments que nous absorbons.
Traitement curatif
L’élément premier, ce sont les plantes. Nous avons des plantes qui ont des actions positives et encourageantes sur le traitement du cancer. Le moment est venu pour que les politiques encouragent des recherches collaboratives entre les deux systèmes pour pouvoir lever les défis sanitaires communs exprimés par nos populations.
Parmi les traitements curatifs, signalons :
• les rites et rituels de rétablissement de l’équilibre. La maladie est un déséquilibre et il y a des rites qui peuvent rétablir l’équilibre,
• les techniques et les exercices de rééquilibrage énergétique,
• les techniques et les pratiques de respiration balayante qui peuvent régler les problèmes d’émotivité, d’anxiété, etc., et contribuer à l’amélioration des cancers,
• les techniques et les pratiques de massage d’organes qui peuvent améliorer de façon significative, les cancers et même bloquer leur évolution,
• le dialogue interactif dans les relations soignant/patient. La qualité du vrai thérapeute, c’est l’oubli de soi et la parfaite disponibilité pour l’autre. On doit se mettre à la place du patient et savoir l’écouter,
• le pënc ou causeries collectives, familiales sous l’arbre à palabres.
Conclusion
Dans ce contexte mondial où le cancer va bientôt devenir la première cause mondiale de mortalité, il faudrait interpeller les politiques, les scientifiques, pour aller de plus en plus vers une recherche collaborative. Une recherche où médecins, tradipraticiens de santé, chercheurs vont s’asseoir autour de la même table, sur la base d’un protocole d’accord signé par toutes les parties et appuyé par les politiques. La collaboration basée sur un respect mutuel, une confiance réciproque, permet de définir l’accès aux intérêts relatifs aux résultats de recherche et leur valorisation à travers des brevets. Si une telle recherche collaborative est mise en place, l’Afrique pourrait apporter une contribution unique au défi du cancer et jouer un rôle de tête de pont qui va surprendre le monde
Article paru dans la revue de PRO.ME.TRA périodique de Recherches et d’Informations Scientifiques – ISSN 00851- 2011 – 11e année
La médecine verte du 1er trimestre 2011 – N° 42 http://www.prometra.org/file/med_verte/MV_42.pdf
Pour en savoir plus, merci de consulter le site de PRO.ME.TRA http://www.prometra.org/
Président scientifique du « Colloque sur la renaissance africaine et les leçons à tirer de la crise ivoirienne », le célèbre écrivain, Cheikh Hamidou Kane, se prononce sur la situation de l’Afrique 50 ans après les indépendances, sa relation avec l’Occident, la CPI et, bien sûr, de la littérature africaine.
Vous faites partie des écrivains qui ont mené la lutte contre la colonisation à travers votre livre l’Aventure ambiguë. 50 ans après, quel est votre avis sur l’Afrique ?
L’Aventure ambiguë n’est pas mon seul livre. C’est vrai qu’il a été publié en 1960, mais en 1996, j’ai écrit, plus de trente ans après, un deuxième livre dont le titre est ‘’Les gardiens du temple’’, publié par les Nouvelles éditions ivoiriennes. Effectivement, l’Aventure ambiguë porte témoignage des trente dernières années de la colonisation alors que ‘’Les gardiens du temple’’ évoque les trente premières années de l’indépendance. L’indépendance a-t-elle répondu à nos aspirations ? Je répondrai oui et non. Oui d’abord, parce que si on compare ce qui s’est passé dans nos pays entre 1960 et 2010, les cinquante premières années de l’indépendance, on note que beaucoup de progrès ont été réalisés. Dans le cas d’espèce c’est le Sénégal que je connais mieux. Quand les Français quittaient le pays en 1960, le taux de scolarisation était de 12 %. En 2000, au moment de l’avènement d’Abdoulaye Wade au pouvoir, ce taux était monté à 65%. Aujourd’hui, il semble que nous ayons dépassé les 90%. C’est pareil dans tous les domaines, santé, développement des infrastructures…
Est-ce satisfaisant ?
On ne peut pas dire que les Africains n’ont rien fait dans les 50 et 60 années qui ont suivi l’indépendance de leurs colonies. Ce qu’on peut dire, c’est qu’on aurait pu ou on aurait dû faire mieux. Il faut aussi noter le développement important qu’il y a eu dans la démographie dans nos pays. En Côte d’Ivoire, en 1960, le pays avait 3 millions d’habitants, aujourd’hui, c’est plus de 22 millions. C’est comme sur tout le continent. En 1500, la population de l’Afrique au sud du Sahara représentait 17% de la population mondiale. Quatre siècles après (1900) elle représentait plus que 7%, soit 700 millions d’habitants. Dans quarante ans, en 2050, elle sera d’un milliard 800 millions. C’est-à-dire, une population plus importante que celle de la Chine et constituera trois fois la population de l’Europe. On peut dire que l’Afrique retrouvera sa place démographiquement avec une proportion considérable de jeunes. Cette population sera la plus jeune au monde. Une force de travail considérable au moment où la population en âge de travailler en Europe aura diminué. Il va falloir qu’on tire les leçons de cette situation.
Ensuite ?
Deuxièmement, c’est en Afrique qu’il y a les ressources les plus importantes. Aussi bien en ressources humaines qu’en ressources naturelles. En 2050, c’est en Afrique subsaharienne qu’il y aura la surface agricole la plus importante au monde. Pour produire de quoi nous nourrir, mais aussi pour d’autres régions du monde qui n’ont pas cette ressource foncière. C’est ici que se trouvent les richesses minérales les plus importantes. L’Afrique au sud du Sahara recèle 30% des produits miniers. Au niveau du potentiel hydro-électrique, jusqu’à présent nous n’avons exploité que 10%. 90% ne sont pas encore exploités. Parce que les principaux fleuves se trouvent partager entre plusieurs Etats. La résolution du problème de la mise en commun pour l’installation des barrages est handicapée par la division du continent. Selon des économistes, le monde moderne carbure au pétrole, au charbon, à l’uranium, à l’hydro-électricité ou au biocarburant, le monde carburera grâce aux ressources de l’Afrique. Ce qui s’oppose à l’exploitation de ces richesses, c’est la division du continent.
Que faire face à cette situation ?
J’exhorte les populations africaines à s’approprier ce destin, notamment les jeunes, parce que le continent leur appartient. Les vieux même ceux qui ont 40 ou 50 ans ne seront plus là, quand ils seront les plus nombreux. C’est à eux d’obliger les politiques, que ce soit dans les partis politiques, les syndicats, les associations, à exiger l’impératif de la construction d’une Afrique fédérale, celle des Etats-Unis d’Afrique. Que ce soit l’impératif n°1 dans ce combat politique. On dit que l’Afrique est pauvre. L’Afrique n’est pas démunie, elle est seulement désunie. Il faut substituer l’unité à la désunion et à la dispersion. De cette façon, nous allons substituer la richesse à la pauvreté.
A vous entendre, on se croirait au temps de Kwame Nkruma parlant de l’unité africaine qui n’a pas abouti 50 ans après…
On n’est plus à la même place. On aurait pu aller plus loin, mais, nous avons depuis Nkruma créé des organisations sous-régionales. L’Uemoa, la Cedeao, les cercles concentriques, comme Senghor l’avait prédit. On a fait des progrès. Mais ce sont des progrès qui ne sont pas suffisants. Ce qui reste à faire, c’est de mettre une autorité politique au niveau du continent à laquelle on confiera le soin, comme aux Usa, de diriger et de coordonner l’exploitation des ressources. Qui aura une armée fédérale, une diplomatie d’ensemble. Au lieu qu’on ait 54 ministres des Affaires étrangères, on aura un seul pour le continent. Cela est possible dans très peu de temps, si on s’y met.
Que dire des barrières linguistiques et des relations étroites avec les ex-colonisateurs?
Il y a ici la question de réappropriation de nos modes de gouvernance moderne. Je suis d’accord que ce n’est pas normal que dans les 54 pays africains, que ce ne soit pas les langues africaines qui soient enseignées, écrites et utilisées pour gouverner à l’exception du swahili. Il est indispensable que nous ayons des langues nationales modernisées et enseignées. Cela ne voudrait pas dire qu’il faut cesser d’enseigner en français, en anglais ou en portugais. Mais, il faut dépasser la situation. Il faut codifier nos langues et les enseigner. Il faut aussi modifier le contenu de ce qu’on transmet. Substituer l’histoire africaine à l’histoire telle qu’on l’enseigne, remplacer le droit nappoléonais, romains, etc. Au 13e siècle dans l’empire du Mali, il y avait une charte appelée charte de ‘’Kouroukanfougan’’, charte du Mandé promulguée par l’empereur Soundjata Kéita. Elle reflétait l’ensemble des lois, des traditions et des règles du Mandé. Il a réglementé la coexistence entre les langues différentes, entre les catégories sociales, entre les générations, entre les hommes et les femmes. Il a édifié les équivalences patronymiques. Dans cette charte, il garantissait les espaces de liberté des individus. Dans le premier article, il dit : toute vie est une vie. Nul n’a le droit de porter atteinte à l’intégrité physique, morale d’un individu, les gens se valent malgré leurs différences de statut. Selon Joseph Ki Zerbo, historien, l’Afrique avait offert au monde le modèle qui permet de résoudre les problèmes de coexistence à l’intérieur d’une même frontière. Je ne dis pas que cette charte peut s’appliquer telle qu’elle. Mais, il faut s’en inspirer dans la modernisation.
Selon un participant au colloque dont vous aviez la présidence scientifique (Stéphane Smith), l’Afrique a cette manie de se rabattre sur son passé glorieux alors que les défis à relever se trouvent devant. N’est-ce pas ce que vous faites ?
L’Afrique n’oubliera pas son histoire et son passé comme l’occident n’oublie pas les siens. Ce que je veux que l’Afrique fasse, c’est un peu ce que le Japon a fait. Se moderniser à partir de son identité endogène. Ce qu’il faut faire, ce n’est pas un retour aux sources. Nous devons procéder à un recours aux sources. Il ne faut pas que nous soyons le seul continent au monde qui soit coupé de ses racines. Nous étions une société de l’oralité, aujourd’hui nous avons maîtrisé l’écriture. A part cela, nous avons la télévision, les ordinateurs, internet. Que les Africains s’approprient ces outils pour se retourner vers notre culture. ‘’Apprendre l’art de vaincre sans avoir raison’’.
La démocratie occidentale butte sur les difficultés africaines. Doit-on inventer une démocratie à l’africaine ?
Les élites africaines formées en Occident n’appliquent ni la démocratie occidentale, ni une démocratie inspirée de nos traditions. Ils trichent quand ils disent appliquer la démocratie occidentale. Elle a des pouvoirs et des contre-pouvoirs. Les démocrates occidentaux ne font pas n’importe quoi dans leurs pays. Nous ne prenons de ce système que ce qui renforce notre pouvoir personnel et nous réprimons tout ce qui est ‘’check and balance’’ (vérification et équilibre) qui concerne nos traditions. Durant les travaux du colloque, il a été rappelé qu’en pays Ashanti, ce n’est pas le roi qui a la royauté, c’est la royauté qui a le roi. Pour dire que celui qui dirige est esclave du pouvoir. On triche dans un sens comme dans l’autre. Je veux prendre l’exemple de la manière de sanctionner la responsabilité des leaders dans le monde. Lorsqu’ils commettent des fautes, il faut qu’on puisse en place en Afrique ou hors d’Afrique, des organisations juridictionnelles avec des règles bien précises pour juger ceux qui ont commis des méfaits pendant leur gouvernance avec toutes les garanties de se défendre. L’idéal aurait été d’avoir des juridictions africaines. Mais en attendant d’avoir cela, il est important d’avoir des juridictions qui ne fassent pas deux poids, deux mesures.
Croyez-vous que la Cour pénale internationale fait-elle deux poids, deux mesures ?
C’est le sentiment que j’ai. Quand je pense qu’elle a la main lourde pour des leaders de l’Afrique, de certains pays européens de l’ancienne union soviétique, qu’elle juge avec beaucoup de garantie. Je ne comprends pas pourquoi aucun leader d’un pays de l’Occident, des grandes puissances, n’a été poursuivi jusqu’ici. Mais, cette justice à deux vitesse me paraît préférable que pas de justice du tout.
Que pensez-vous de la situation du livre en Afrique ?
Le livre est délaissé. Nous devons faire un effort pour amener nos jeunes à s’intéresser à la lecture sans pour autant chercher à les détourner des nouvelles technologies. Il faut pousser les jeunes à écrire. Il faut utiliser les médias nouveaux pour écrire des livres, les Tic pour évoquer Soundjata, la charte de l’empire Mandé. Si les jeunes les retrouvent à partir de ces moyens, c’est déjà bon. Il ne faut pas faire le deuil de ses sources.
Interview réalisée par Sanou A.
Lu sur http://news.abidjan.net