La justice de Pennsylvanie a renoncé à redemander la peine de mort contre l’ancien journaliste et militant noir américain Mumia Abu-Jamal, ont annoncé mercredi ses défenseurs.

Trente ans après sa condamnation à mort pour le meurtre d’un policier blanc à Philadelphie, cette décision implique que, selon la loi de l’Etat de Pennsylvanie, Mumia Abu-Jamal, l’un des plus célèbres condamnés à mort des Etats-Unis, finira sa vie en prison.

« Les procureurs ont fait ce qu’il fallait faire. Après trente ans, il était temps de mettre fin à cette recherche de la peine de mort », s’est réjoui son avocate Judith Ritter dans un communiqué.

En octobre dernier, la Cour suprême avait rejeté une demande des procureurs de Philadephie qui voulaient ré-imposer la condamnation à mort de l’ancien Black Panther. Les procureurs ont annoncé mercredi qu’ils ne feraient pas appel de cette décision.

Cette décision faisait suite à celle d’une cour d’appel fédérale qui avait décidé au printemps que la condamnation de Mumia Abu-Jamal devait être réexaminée, les instructions données aux jurés lors du procès en 1982 étant mal formulées.

Lu sur Jeune Afrique

Cesaria Evora
Des milliers de personnes anonymes et des personnalités ont assisté ce mardi au Cap-Vert à Mindelo sur l’île de San Vicente, aux funérailles nationales de la chanteuse capverdienne Cesaria Evora. »Elle a chanté et fasciné sur tous les continents depuis plus de deux décennies (…) elle a illuminé le monde », a dit le président, Jorge Carlos Fonseca, en rendant hommage à la « diva aux pieds nus », qui est décédé le samedi 70 ans. En plus du Président Jorge Carlos Fonseca, était présent le Premier ministre José Maria Neves, le ministre de la Culture, Mario Lucio Sousa, également chanteur et ami de Cesaria Evora, et de nombreuses personnalités politiques et du monde culturel. Parmi les dignitaires étrangers qui ont assisté aux funérailles se trouvait le secrétaire d’État à la Culture du Portugal, Francisco José Viegas. »Ceseria n’est pas une héroïne. Cize (comme on l’appelait affectueusement au Cap Vert) est nous tous. Cesaria est le Cap Vert et c’est pour cela qu’avec elle, nous mourrons tous un peu », a ajouté le président du Cap Vert.
Pour Mario Lucio Sousa, « avec Cesaria, le monde a découvert notre âme », et nous sommes le seul peuple qui a conquis le monde pieds nus. » Le Cap Vert est devenu plus riche de l’héritage de Cesaria Evora, » at-il dit.
Dans la matinée de mardi, les restes de la défunte chanteuse avaient été transférés de l’hôpital où elle avait été admise à la veille de sa mort, à la résidence familiale de Mindelo, dans son île natale de Saint-Vincent (nord-est de l’archipel).Dans les rues, des milliers de personnes émues et en pleurs ont applaudi et chanté les chansons de Cesaria Evora. Elles s’étaient massées pour voir le cercueil accompagné de 30 gardes d’honneur de l’armée capverdienne. Puis, au milieu de la ferveur populaire, le corps a été transporté à laMaison du Peuple (mairie), où ses admirateurs, venus lui rendre hommage ont défilé.Le cercueil a ensuite été transporté à l’église Nossa Senhora da Luz (Notre-Dame de Lumière) pour l’éloge funèbre célébré par l’évêque du diocèse de Mindelo, Mgr Ildo Strong, avant l’inhumation dans le cimetière de Mindelo. Ce week-end, le gouvernement capverdien avait décrété un deuil national de 48 heures suite à la mort de la chanteuse. Cesaria Evora, qui avait subi plusieurs opérations, a été très faible mois, ce qui a l’avait forcée à mettre fin à sa carrière au mois de septembre dernier.
Le cercueil de Cesaria Evora
Les fans disent au revoir à Cesaria Evora à Mindelo
Lu sur http://www.grioo.com/ar,cap_vert_des_milliers_de_personnes_assistent_aux_funerailles_de_cesaria_evora,21839.html

A propos de la crise financière

Il y a des situations qui nécessite une remise en cause profonde du socle social où est bâti une société. Nous sommes face à cette situation.Parce que la crise actuelle n’est pas une affaire de politique. Les politiques ont une limite congénitale qui ne leur permet pas d’atteindre l’objectivité dans une analyse et donc dans l’apport de solution. Car les solutions préconisées par les dirigeants européens vont paradoxalement en sens inverse de ce qui devrait être. Il y a tout un ensemble de logique qui révèle les contradictions fortes du colmatage en vigueur à l’Europe.

En 1929, la solution durable apportée était basée sur la consommation (John M. KEYNES) et donc le soutien à l’emploi demeurait le point fort de la théorie Keynésienne. Keynes a préconisé l’intervention de l’État pour relancer la consommation et la croissance. C’est tout le contraire qui est mis en place. Parce que le soutien apporté aux banques ne porte pas sur l’économie réelle, mais l’économie virtuelle pour ne pas dire le marché financier qui au lieu de soutenir l’investissement et donc la croissance, utilise cette manne financière pour se restructurer. La nécessité de se restructurer les banques personne ne la conteste, mais l’ordre de priorité est inversé. Parce que les banques sont des entreprises capitalistes dont la rationalité repose sur la maximalisation du profit. Rien ne les obligera à financer dans des secteurs porteurs de croissance si l »objectif de profit à court terme n’est pas très clair. Et du fait des turbulences actuelles, elles auront tendance à investir dans les créneaux courts-termistes et de laisser le long terme aux politiques . Voilà pourquoi moi je pense que renflouer les banques pour relancer la croissance serait une erreur et une perte de temps préjudiciables à l’économie mondiale. Les Etats devront accepter de immiscer dans la création de l’offre d’emploi en engageant des grands travaux comme l’a préconisé le professeur Keynes, mais surtout en soutenant la petite entreprise. Un nouveau type d’organisation sociale de l’emploi devrait naitre. Ce nouveau type d’organisation devra poser l »individu au centre de la problématique de relance de la croissance et non le profit. Il y a tellement de problèmes à résoudre dans le monde qu’il faut considérer que tout chômage est un gâchis. Chacun est interpellé. Car aujourd’hui c’est l’OCDE, mais aucun visa n’est requis pour qu’elle s’implante dans les économies émergentes, et qui sait, en Afrique.

 

L’avenir du monde c’est l’Afrique


Il n’est pas besoin de jeter des cauris pour voir où va l’humanité. Force est de constater que le vent favorable tourne vers l’Afrique.
Malheureusement les Africains sons les derniers à le savoir. Les investissements actuels en Afrique proviennent de l’Orient et de certaines multinationales qui délocalisent. Là encore le transfert de compétence n’est pas intégré systématiquement dans les négociations de partenariat. Personne n’est contre le principe de transfert de profit, mais il faut une espèce de quote-part en nature qui sera le transfert de compétences:
La crise financière a subitement déplacé les centres des affaires qui par la force des choses viennent s’abriter sur le berceau de l’humanité. A y regarder de près même la nature joue en notre faveur. L’ Afrique est le seul continent épargné par les calamités naturelles hors mis la sécheresse. L’Afrique n’a jamais atteint un pouvoir de négociation aussi puissant qu’aujourd’hui. Le reste c’est une question de vision et d’éclairage politiques. L’on devrait même anticiper. Car les flux migratoires vont maintenant en sens inverse. Avec les investissements les possibilités d’emplois s’ouvrent en Afrique. Il ne s’agit pas de fermer les frontières à la main d’oeuvre européenne, mais d’être assez sélectif pour privilégier l’emploi local.
Fini la traversée honteuse de la Méditerranée.
Cette Afrique positive ne va malheureusement pas tourner en vers partout sur le continent. Il y a encore les conflits et les organisations terroristes qui viennent saper le moral des investisseurs. Là encore il se pose les mêmes problèmes de stratégies et de volonté politique. Parce qu’à un problème transnational, on en train d’appliquer une solution locale.
Ce sera l’objet de ma prochaine publication.

Matar SONKO, économiste financier, microfinance rurale.

 

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=dNVrdYGiULM#t=0s

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=LbN8bk9ljQw#t=1s

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=mzbJPuEYdOw#t=148s

AFRICA NOSSA (avec Ismael Lo)

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=K1D8FjTTonA#t=187s

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=-TvPBqI4kBU#t=6s

Nelson Mandela? Bien sûr, son parcours politique ainsi que sa lutte contre l’apartheid sont bien connus. Mais qu’en est-il de Thomas Sankara,Patrice Lumumba et Kwame Nkrumah? Déplorablement, on ne nous a jamais enseigné l’histoire de ce caporal anti-impérialiste burkinabé, ce révolutionnaire congolais et ce tout premier président du Ghana. Parce que l’histoire de ces trois grands hommes de l’Afrique moderne est également le puissant témoignage d’un continent s’étant battu farouchement pour son indépendance aux dépens de l’Occident, contrôlant son destin à distance.

Le réalisateur montréalais Yanick Létourneau, à qui l’on doit notamment les documentaires Chronique urbaine, sur le quotidien du rappeur montréalais SP (Sans Pression) et Je porte le voile, à propos d’une Québécoise convertie à l’islam, nous dresse ici le portrait d’une Afrique à contre-courant des gros clichés (victimes, guerres, famines, safaris, tam-tams et autres images folkloriques). À la suite d’un coup de foudre absolu pour le milieu du hip-hop africain, découvert au festival Waga Hip Hop, Létourneau a voulu nous faire voyager au cœur de l’Afrique et ainsi révéler ses vraies racines, par le biais de la musique.

Remettre les pendules à l’heure avec Présidents d’Afrique
Létourneau se lie rapidement d’amitié avec le rappeur sénégalais Didier Awadi, un vétéran de la scène africaine avec plus de 25 ans d’expérience, qui prépare alors un projet d’envergure pour son prochain album, Présidents d’Afrique: celui de parcourir le continent, collaborer avec des rappeurs engagés dans une quarantaine de pays, et dresser un bilan des grands leaders africains et de leurs réalisations, encore beaucoup trop méconnues au sein de leur propre peuple. Une façon de rendre hommage à ces grands hommes, qui ont osé rêver d’une Afrique libre, unie, qui prendrait en main son propre destin. Aux yeux d’Awadi, il s’agissait d’un projet pédagogique et musical, ayant comme but ultime d’interpeller la jeunesse africaine. « Les jeunes africains sont comme tous les jeunes du monde, affirme Awadi, rencontré lors de son passage à Montréal la semaine dernière à la Cinémathèque québécoise. Ils ne sont pas forcément engagés, mais il faut les amener à ça. Si on vote, ça change, et il faut leur donner des exemples. En Afrique du Sud, quand tout le monde s’est engagé, l’apartheid est tombé. Au Sénégal, quand tout le monde a voté en 2000, un régime qui était là depuis 40 ans est tombé. Au Mali, quand tout le monde a voté et que les gens sont descendus dans la rue, et qu’on en a tué un paquet, les choses ont changé. Si on reste là, rien ne va changer, et on va nous dire qu’il y a une malédiction sur l’Afrique. On laisse les autres écrire l’histoire à notre place, et après, on n’a que nos yeux pour pleurer. »

Dès cette première rencontre, Létourneau endosse complèment le discours d’Awadi, qui véhicule selon lui l’image d’une Afrique consciente, intelligente, qui porte son regard non seulement sur soi-même, mais sur le monde. Awadi devient rapidement le fil conducteur du film Les Etats-Unis d’Afrique, une incursion dans le monde du rap engagé mais surtout des grands politiciens noirs qui ont payé cher d’avoir osé revendiquer l’indépendance africaine. « J’ai voulu donner le goût aux Montréalais d’en savoir plus, de prendre un livre après le film et de se demander: “c’est qui Thomas Sankara?”, confie Létourneau. Parce que l’histoire de l’Afrique ne concerne pas que les Africains; ça nous concerne tous. Pourquoi on ne la connaît pas? Parce que ça sert des intérêts. Nos gouvernements et l’élite financière continuent de piller ses ressources, et font des trucs exécrables en nos noms. Ça, on n’en est pas conscient, parce qu’on s’en fout de l’Afrique. »

Lorsque les labels écrasent la conscience
Létourneau et sa caméra accompagnent Awadi aux quatre coins du monde depuis 2008, d’une remise de prix musicaux à Ouagadougou à l’investiture de Barack Obama à Washington. Réalisateur et rappeur partent ensemble à la rencontre d’artistes qui partagent leur vision – Smockey au Burkina Faso,Zuluboy en Afrique du Sud, et même M-1 du groupe Dead Prez à New York. Car Awadi cultive une grande admiration pour ces Public Enemy,Arrested Development et autres rappeurs engagés de l’Amérique noire qui ont su faire renaître les idéaux de Malcolm X, Martin Luther King et cie auprès d’une nouvelle génération. Un des entretiens les plus révélateurs du documentaire est d’ailleurs celui avec M-1, qui affirme ne pas s’identifier comme Américain, mais plutôt en tant qu’Africain. Il parle du hip-hop des U.S.A. comme d’une industrie « qui vous est présentée par MTV, gracieuseté de Barack Obama. » Pour Awadi, dont le voyage en Amérique constitue l’occasion de souligner ce président aux racines africaines et porteur d’espoir pour son continent, les propos de M-1 lui permettent d’apporter certaines nuances.

« J’aime lorsque M-One nous parle du hip-hop et de ce qui s’est passé aux Etats-Unis, indique Létourneau. La diversité a été perdue lorsque tous les petits labels ont été achetés par les majors, qui ont fini par mettre l’emphase uniquement sur un certain type d’artiste, avec un certain type de message: partys, consommation, sexe, drogues, voitures et femmes. Ce qui a été mis de l’avant a un message très abrutissant pour la majorité des Noirs. Quand j’ai été en Afrique, j’ai constaté que les gens là-bas n’avaient pas oublié pourquoi ils se battent. Parce qu’il n’y a pas vraiment d’intérêts commerciaux des majors de ce côté, il y a une liberté là-bas. La scène hip-hop en Afrique de l’Ouest est beaucoup plus développée que ce qu’on retrouve ici au Québec; ça n’a rien à voir. Et ce qui est rafraîchissant, c’est que la majorité des propos sont conscients. »

Document porteur d’espoir
Aux yeux d’Awadi, tout comme Létourneau, le hip-hop n’est pas un tremplin vers la gloire made in USA, complètement dépourvue de sens. C’est un outil servant une plus grande cause, un dur combat politique que l’Afrique doit poursuivre si elle souhaite vraiment revendiquer son indépendance. Et comme les deux le savent très bien, ce sont les jeunes, encore porteurs d’espoir et imperméables au cynisme des plus vieux, qui livreront ce combat. Awadi, Smockey, Zuluboy et leurs comparses détiennent dorénavant un témoignage puissant, qui risque de toucher la fibre panafricaine de ces jeunes beaucoup plus directement que de poussiéreux livres d’histoire rédigés à l’étranger.

Michael-Oliver Harding

Source:http://www.nightlife.ca/arts-culture/les-etats-unis-d-afrique-arme-de-destruction-massive-contre-tous-ces-cliches-perimes-de

Un Fast-Food Africain à Toulouse ! – Toulouse – Un nouveau venu parmi les Fast-food toulousain, un Fast-food africain, qui porte le nom de « Yassa fast-food », c’est sa particularité. Au menu, point de hamburger et autres sandwichs mais du Yassa et des bananes plantains.

 

Les bidonvilles de Manille, Delhi ou Rio ont trouvé un moyen économe et écolo de s’éclairer grâce à une bouteille en plastique remplie d’eau et fichée dans le toit.

Un chef d’entreprise philippin, Illac Diaz, a entrepris de développer dans les quartiers pauvres de son pays l’invention de l’ingénieur brésilien Alfredo Moser, explique Sciences et Avenir. Une simple bouteille usagée d’un ou deux litres de soda fait l’affaire et se transforme en une véritable ampoule. Le projet est né à San Pedro, un bidonville de la capitale philippine, Manille, où des milliers de cahutes en tôles sont adossées les unes aux autres. Toutes ces habitations sont fréquemment plongées dans le noir, y compris le jour, à cause des coupures de courant ou faute d’argent.

Une fois remplie d’eau et d’eau de Javel (afin d’éviter la formation de bactéries et de garantir la transparence du liquide), la bouteille se place à travers le toit. Pour percer le zinc ou la tôle des masures et pour fixer la bouteille, la fondation MyShelter (mon refuge) créée par Illac Diaz participe grâce à des dons. L’opération est ainsi simple, rapide et bon marché.

Le “Litre de lumière” (Isang Litrong Liwanag), se fonde sur les principes élémentaires de la réfraction de la lumière : exposées au soleil, les bouteilles produisent une intensité lumineuse équivalente à une ampoule de 50 watts. “C’est une révolution populaire qui utilise une technologie simple et bon marché”, clame Illac Diaz.

Le concept est également écolo, puisque chaque bouteille permet d’économiser 17 kilos de CO2 par an, affirme Diaz, invité au sommet de Durban sur le climat. “Si vous multipliez ce chiffre par un million, vous obtenez le bénéfice pour l’environnement d’une turbine éolienne, mais le fonctionnement de celle-ci est plus onéreux”, indique-t-il.

Un moyen peu cher et facile à mettre en place

Il va ainsi à l’encontre du modèle défendu par Al Gore, l’Américain souhaitant recourir aux énergies propres (éoliennes et panneaux solaires) dans les pays en voie de développement. Mais, comme l’observe Diaz. “c’est très cher et peu de gens en bénéficient réellement”. Sur un an, il ambitionne d’aider un million de personnes dans son pays via sa fondation MyShelter. Sans compter les installateurs de bouteilles, un nouveau métier qui a le vent en poupe à Manille.

Bien entendu, les bouteilles ne permettent de n’éclairer que le jour. En revanche, elles permettent de considérablement réduire la facture énergétique des populations les plus pauvres. Monico Albao, 46 ans, a installé cinq bouteilles sur le toit de la petite maison qu’elle partage avec son mari, leur fille de 22 ans et leur petit-fils de deux mois. “J’ai divisé par deux ma facture d’électricité. L’argent que nous économisons, nous le dépensons en nourriture ou en vêtements pour mon petit-fils”, explique-t-elle.

Une initiative reprise sur tous les continents

Illac Diaz s’avoue “sidéré” par le succès de son idée qui s’est propagée comme une traînée de poudre à la surface du globe grâce à un clip posté sur YouTube et à un marketing agressif sur les sites sociaux. “Notre concept originel s’arrêtait aux Philippines. On ne pensait pas qu’il serait possible de le faire à cette échelle”, dit-il.

Plus de 15.000 bouteilles ont ainsi été installées dans les bidonvilles de la périphérie de Manille. Cette semaine, 10.000 installations supplémentaires devraient avoir lieu et quelques 100.000 autres se feront à Cebu, la deuxième ville du pays, au cours du mois. L’initiative a déjà été reprise en Inde, en Afrique du Sud, au Vietnam, au Népal, au Mexique, en Colombie et jusque sur l’île de Vanuatu, dans le Pacifique.

Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays africains, a célébré le mardi 4 octobre 2011 à Ouagadougou, la neuvième Journée africaine de la médecine traditionnelle, sous le thème « Conservation des plantes médicinales : héritage africain ». Prestation de serment de tradipraticiens de santé, remise de prix aux acteurs œuvrant à la promotion de cette médecine sont les moments inoubliables de cette commémoration.

L’acte est inédit ! A l’image d’un médecin, après au minimum sept ans d’études, prêtant le serment d’Hippocrate, trente- deux tradipraticiens de santé (TS) se sont engagés, le lundi 4 octobre 2011. Ils ont juré de préserver et promouvoir la vie humaine, de reconnaître leurs limites, de ne pas arnaquer les patients, etc. « Pendant longtemps, on ne pouvait pas imaginer qu’un tradipraticien pouvait avoir un certificat de pratique de son métier », s’est exprimé un tradipraticien de santé. En effet, une centaine de dossiers ont été déposés auprès des chercheurs pour examen. Et les « admis », pour la toute première fois dans l’histoire du Burkina, ont pris publiquement un engagement déontologique à exercer leur métier. Leurs attestations en main, ils ont été autorisés à pratiquer la médecine traditionnelle sur l’ensemble du territoire burkinabè. Le ministre de la Santé, Pr Adama Traoré, a invité la population urbaine ou rurale à ne plus se cacher pour ses consultations chez les tradipraticiens de santé. « La médecine traditionnelle, longtemps considérée à tort par certains comme une pratique d’un autre âge, sort aujourd’hui de l’ombre pour occuper sa place dans notre système de santé, conformément aux recommandations de l’OMS », a d’emblée rassuré le ministre de la Santé. L’événement a eu lieu à la neuvième Journée africaine de la médecine traditionnelle où chercheurs, scientifiques, autorités et tradipraticiens se sont mobilisés pour magnifier le savoir médical traditionnel à travers le thème : « Conservation des plantes médicinales : héritage africain ». Un sujet qui pose la problématique de la raréfaction inquiétante des plantes médicinales, principales sources de matières premières pour la fabrication des médicaments traditionnels. Il interpelle donc les TS, au premier plan. Le président de l’Association des tradipraticiens du Kadiogo, Samuel Sawadogo et le phytothérapeute, Jean Marie Compaoré, ont montré l’importance de ce thème pour eux détenteurs du savoir médical des ancêtres. Pour Jean Marie Compaoré, les guérisseurs d’antan n’avaient pas besoin de parcourir plusieurs kilomètres pour retrouver des ressources végétales nécessaires pour préparer leurs remèdes. Il suffisait de faire le tour de la concession pour récolter les tisanes nécessaires. « Les guérisseurs des temps anciens ne détruisaient pas la brousse. La nature était protégée par beaucoup de lois coutumières », précise-t-il.

Aujourd’hui, tel n’est plus le cas. La forêt, notamment les plantes médicinales sont en train de disparaître, sous l’action de l’homme, sa cupidité et du changement climatique. Cependant, les tradipraticiens de santé encadrés par le ministère de la Santé, poursuit-il, ont acquis des connaissances sur les bonnes pratiques de la récolte, du séchage et de la préparation des recettes. Toute chose qui leur permet de préserver la nature et de lutter contre la désertification. Les TS font des jardins botaniques.

Les tradipraticiens veulent un ministre délégué

Et le Burkina compte à ce jour, une trentaine de jardins. « Je lance un appel à chaque tradipraticien de santé, à non seulement créer un jardin botanique dans sa localité d’exercice, mais aussi, à promouvoir les bonnes pratiques de récolts des plantes médicinales », a insisté le ministre de la Santé, Pr Adama Traoré. Au plan africain, la représentante de l’OMS au Burkina, Djamila Cabral, a souligné que treize pays ont adopté des politiques nationales de conservation des plantes médicinales et les lignes directives de l’OMS relatives aux bonnes pratiques agricoles et de collecte des plantes médicinales. Dix-sept autres pays cultivent des plantes médicinales à divers degrés. En dépit de ces progrès, très peu de pays africains sont dotés de la législation nécessaire à la protection des espèces médicinales menacées de disparition. C’est ainsi que dans son message, le directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, Luis Gomes Sambo a encouragé le secteur privé à investir dans la recherche et dans la formation à la médecine traditionnelle, ainsi que dans la culture et la conservation des plantes médicinales.

La Journée africaine de la médecine traditionnelle apporte une visibilité aux bonnes pratiques et contribue également, au renforcement de l’esprit de collaboration entre les praticiens de la médecine moderne et ceux de la médecine traditionnelle. C’est pourquoi de plus en plus la méfiance qui prévalait entre ces deux systèmes de soins se dissipe progressivement.

Le Pr Adama Traoré a rappelé que la présente célébration se tient dans un contexte caractérisé par l’adoption d’une politique nationale de santé et d’un plan national de développement sanitaire 2011-2020. Et ces références nationales de planification, découlant de la Stratégie accélérée et de développement durable (SCADD) prennent en compte le développement de la médecine. « Les conditions sont réunies pour faire du savoir médical traditionnel, un levier de développement au profit du progrès social », a-t-il affirmé. Malgré tout, les doléances ne manquent pas. Les tradipraticiens demandent entre autres, au président du Faso, de créer un centre national de médecine traditionnelle, de protéger leurs médicaments par des brevets, de créer un fonds de soutien à la médecine traditionnelle. Ils souhaitent aussi avoir un ministre délégué.

La célébration de la Journée africaine de la médecine traditionnelle s’est terminée par des décorations, des remises du prix du mérite du ministre de la Santé et du prix Kamanga Théophile Ouédraogo aux journalistes œuvrant à la promotion de la médecine traditionnelle. Le botaniste Ouétian Bognounou a été élevé au rang de commandeur de l’Ordre national, les tradipraticiens Mariam Sankara, Sansan Kambou et Moussa Konfé ont été faits chevaliers de l’Ordre du mérite de la santé et de l’action sociale avec agrafe santé.

Boureima SANGA
bsanga2003@yahoo.fr

Engagement déontologique des tradipraticiens de santé

Vu la politique nationale en matière de médecine et de pharmacopée traditionnelle ; Vu la réglementation sur la médecine et la pharmacopée traditionnelle ; Vu l’engagement des autorités politiques à promouvoir et valoriser la médecine et la pharmacopée traditionnelle

Nous tradipraticiens de santé, nous nous engageons à :

- Préserver, protéger et promouvoir la vie humaine

- Ne pas faire de la publicité mensongère

- Ne pas faire des pratiques traditionnelles néfastes (excision, scarifications, etc.)

- Eviter la vente illicite des médicaments

- Ne pas faire d’usurpation de titre, à nous contenter de notre titre de tradipraticien de santé

- Ne pas arnaquer les patients, à ne pas nous faire rémunérer plus que nécessaire

- Ne pas corrompre et ni se laisser corrompre

- Reconnaître les limites de nos compétences et référer les malades vers un autre praticien

- Faire la notification des maladies à déclaration obligatoire

- Respecter les bonnes pratiques en matière de médecine et de pharmacopée traditionnelle

- Sauvegarder l’environnement

- Protéger le savoir médical traditionnel Pour tout ceci, nous nous engageons et nous en faisons le serment, en ce jour 4 octobre 2011.

Deux questions au botaniste Ouetian Bognounou, commandeur de l’Ordre national

Vous venez d’être décoré commandeur de l’Ordre national. Quels sont vos sentiments ?

Je suis très heureux de cette distinction à moi faite par le Burkina Faso, à travers le président du Faso. En fait, j’ai été nommément cité. Sinon, mes travaux de recherche ont impliqué des collègues chercheurs comme la Pr Odile Nacoulma, des techniciens comme Ouattara Simon, Ouattara Issouf, malheureusement décédé, mais aussi ceux de l’Institut de recherche en sciences de la santé, avec qui on a travaillé sur le « Faca », ce médicament qui sert à soigner ou du moins, à atténuer les douleurs dues à la drépanocytose. En tout cas, c’est un honneur qui est fait aux chercheurs. Nous sommes nombreux en contact de tradipraticiens, notamment ceux du Kadiogo. Donc, on a fait un travail vraiment remarquable, le Pr Nacoulma, moi-même et bien d’autres chercheurs. Nous souhaitons que les médias, notamment Sidwaya, continuent à rendre compte de cette valeur scientifique, culturelle de l’Afrique qu’on a souvent eu tendance à ignorer. Par la médecine traditionnelle, nous arrivons à réaliser beaucoup de choses et elle complète la médecine moderne qui, il faut le reconnaître, est efficace, mais d’un coût qui n’est pas donné à tout le monde.

La disparition des plantes médicinales vous inquiète-elle ?

C’est certain. Il y a une plante comme « Pélèga », en mooré et « Djôrô » en dioula, très recherchée pour ses vertus anti-venin. Malheureusement qui est en train de disparaître. C’est rare de trouver un pied de cette plante où les racines n’ont pas été déterrées. Voilà une plante qu’il faut essayer de protéger, mieux, la cultiver. Aussi, une plante comme le « Wale bissim » en mooré est très efficace contre la dysenterie amibienne, mais que j’ai cherchée en vain à Ouagadougou. C’est le cas également de « Wale touko » en mooré. Il est efficace pour dissoudre les calculs biliaires. Il a des propriétés vraiment intéressantes, qui sont très recherchées. Le « Wale touko » est beaucoup exporté vers la France et d’autres pays. Mais il faut les cultiver, sinon ils vont disparaître totalement et c’est nous qui perdons. Chacun dans sa cour devrait avoir quelques plantes médicinales de ce type, réputées et confirmées par les pharmacopées de l’Union africaine et de la pharmacopée française. Il faut vraiment s’inquiéter de leur disparition.

B.S.

Les lauréats du prix de monsieur le ministre de la Santé

L’Association des tradipraticiens du Centre-Nord : une attestation, plus 150 000 FCFA

L’Association des tradipraticiens et herboristes de la province de Houet : une attestation, plus 150 000 FCFA

L’Association jardin du monde, basée à Koudougou : une attestation, plus 150 000 FCFA

Lauréats du Prix Théophile Kamanga Ouédraogo

Abdoul Wahab Nombré, Radio municipale : une attestation, plus 150 000 FCFA

Angélina Zoma, Radio nationale : une attestation, plus 150 000 FCFA

Boureima Sanga, Editions Sidwaya : une attestation, plus 150 000 FCFA

Lu sur New Africa http://www.newafrika.org

Trois femmes dont la présidente du Libéria, Ellen Sirleaf Johnson, ont reçu samedi, à Oslo, en Norvège, le prix Nobel de la paix, pour leurs actions en faveur de la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme, notamment des femmes, dans leurs pays respectifs.

Mme Ellen Sirleaf Johnson a été récompensée pour avoir ramené la paix et la démocratie dans son pays ainsi que le développement après plusieurs années de guerre civile.

Elle a été réélue en octobre, après avoir été la première femme démocratiquement désignée à la tête d’un pays africain en 2005, rappelle-t-on.

Sa compatriote et co-lauréate, Leymah Gbowee, 39 ans, travailleuse sociale devenue « guerrière pour la paix », est à l’origine d’un mouvement pacifique de femmes qui, à l’aide notamment d’une originale « grève du sexe », avait contribué à mettre fin à la deuxième guerre civile en 2003.

Mme Gbowee Leymah qui dirige plusieurs organisations de femmes, a siégé dans la Commission Vérité et Réconciliation du Libéria.

Première femme arabe à recevoir le Nobel de la paix, Karman Tawakkol, une journaliste de 32 ans, est une figure emblématique du soulèvement populaire qui secoue le Yémen, dans le cadre du « printemps arabe ».

Militante depuis des années pour la liberté d’expression et les droits des femmes, Tawakkol Karman a joué un rôle de premier plan dans le déclenchement de la protestation, fin janvier 2011.

Le prix Nobel est constitué d’une médaille d’or, d’un diplôme et d’un chèque de 10 millions de couronnes suédoises, environ 650 millions de Fcfa à partager à parts égales entre les trois lauréates.

(AIP)