Le Sahara reçoit deux fois plus de soleil par an que l’Europe, de quoi fournir de l’énergie verteen grande quantité à des milliers de foyers et d’entreprises. Une chance à saisir pour l’Unioneuropéenne qui a pour objectif de consommer 20% d’énergies renouvelables d’ici 2020 ou un casse-pipe financier? 

Est-il possible de construire plusieurs centrales solaires en Afrique du Nord et transporter cette électricité vers l’Europe via la mer Méditerranée? C’est la question que s’est posée Desertec Industrial Initiative (DII). Au cours de l’année écoulée, 30 entreprises européennes ont rejoint la DII, un consortium qui cherche un investissement monumental de 560 milliards de dollars (410 milliers d’euros) pour des installations solaires et des éoliennes en Afrique du Nord, à répartir sur les 40 prochaines années.

Dans cette optique, la DII est en train de terminer une étude de faisabilité et espère entamer la construction de sa première centrale d’ici 2013. Un groupe distinct d’entreprises appelé Transgreen, créée en juillet 2010, travaille également sur les projets concernant les milliers de kilomètres de lignes à haute tension qui seront nécessaires à l’exécution de cette transmission d’envergure sous la mer Méditerranée.

Intérêts complémentaires 

Le défi est immense: ils doivent trouver un accord avec de nombreux pays, sur les deux continents, pour mener à bien l’un des plus grands projets d’infrastructure de l’histoire. Mais l’idée semble intéresser de grands groupes, dont l’allemand Siemens, le groupe helvético-suédois ABB, l’espagnol Abengoa Solar et la société First Solar d’Arizona.

Ces sociétés ont des objectifs propres mais finissent par devenir complémentaires: moins dépendre du gaz russe pour certains, lutter contre le réchauffement climatique pour d’autres, etc. Mais la complexité du projet reste énorme. Certes, le soleil saharien garantit de l’électricité en continu, de là à atteindre l’Europe, il reste encore beaucoup d’obstacles à franchir!

Coût immense 

Sans oublier une question cruciale: quel sera le coût global de cette production? Selon les calculs du consortium, les coûts de l’électricité solaire sont actuellement quatre fois plus élevés que les centrales au charbon ou au gaz par kilowattheure, qui voudra de cette énergie verte mais coûteuse? Evidemment, en cas de réussite, les coûts diminueront et cette énergie renouvelable pourra concurrencer les énergies fossiles.

En attendant, l’appui politique en Afrique du Nord pose aussi question. Alors que le Maroc, la Tunisie et l’Egypte soutiennent le projet, l’Algérie veut développer ses propres centrales solaires. Certains Européens sont également critiques: ils estiment cette réalisation trop ambitieuse et trop compliquée à réaliser alors que d’autres solutions existent en Europe.

Grand projet contre petites réalisations? 

Mais pour les convaincus, il est évident que l’ensoleillement en Europe n’est pas suffisant. Le Sahara permettrait justement des installations de grandes envergures avec une technologie connue sous le nom d’Energie Solaire Concentrée (ESP): la chaleur est extraite et stockée progressivement afin que l’électricité soit produite en continu.
Mais le projet risque vite de rester coincé à l’un ou l’autre niveau de décision et d’une grande réalisation, on risque vite une division en une série de petits projets. Certains pays européens pourraient sortir du consortium pour conclure des accords plus rapides avec les fournisseurs d’Afrique du Nord.

Le Maroc, par exemple, a déjà annoncé des projets de construction pour des centrales solaires vouées à son propre usage. Mais le pays a besoin de subventions, il pourrait donc faire équipe avec l’Espagne ou la France pour recevoir une aide financière en échange d’une part de la production. Alors le soleil saharien a-t-il une chance de réchauffer les maisons européennes tout en diminuant le réchauffement climatique? La réponse sera donnée dans quelques années.

Source : 7sur7.be

Si le cinéma africain peine encore à se développer, les acteurs du continent noir n’ont aucun mal à se lancer à l’international.

L’acteur béninois Djimon Hounsou

La rêve américain n’a pas de frontières. Qu’ils soient africains ou issus de la diaspora, nombre d’acteurs sont parvenus à se faire une place à Hollywood. Par ambition ou par manque d’opportunités dans leur pays, ils ont décidé de se lancer aux Etats-Unis.

Si, pour les Africains anglophones, le passage à Hollywood paraît logique, pour les Africains francophones, le départ pour les Etats-Unis permet avant tout d’accéder à des personnages plus riches. Portraits de six acteurs qui ont percé dans la capitale mondiale du cinéma.

David Oleyowo

Né à Oxford (Angleterre) en 1976, David Oyelowo est originaire du Nigeria. C’est au théâtre que le Britannique fait ses armes. L’acteur devient même le premier noir à interpréter le rôle titre dans Henri VI, une pièce de William Shakespeare.

En 2006, il apparaît dans Le dernier roi d’Ecosse aux côtés de Forest Whitaker, qui incarne le dictateur ougandais fou Idi Amin Dada, mort en 2003.

 

Lire l’article sur http://www.slateafrique.com/36703/cinema-acteurs-africains-qui-reussissent-hollywood

Je suis un jeune sénégalais. Je n’ai ni diplôme, ni expérience qui pourraient me permettre de travailler dans un bureau. Mes parents étant pauvres, je ne peux alors ni m’habiller de la même façon que certains de mes amis fils à papa, ni me payer certains plaisirs que nombre d’autres personnes se paient, etc. Bref, la chance ne m’a pas encore sourit.

Mais rien n’ai perdu pour autant, car je suis toujours en vie.

Alors, je ne vais pas m’immoler par le feu, car je perdrai aussi bien sur terre qu’à l’au-delà.

Je ne vais ni voler, ni agresser, car ces personnes à qui je vole ou que j’agresse ne sont pas les auteurs de ma situation actuelle. Je suis le seul coupable.

Je ne vais pas vendre mon corps, car mes futurs enfants méritent mieux que voir leur père se faire traiter de gigolo, à l’image de ces prostitués, hommes et femmes, devenus pères et mères de familles.

Je ne vais pas non plus tendre la main car mon pays mérite mieux que de voir ses jeunes réduire leur vie à la mendicité.

Je ne vais pas fatiguer mon frère qui se trouve en Italie car il a aussi sa vie à construire et je ne dois pas être cet obstacle qui lui empêchera de réaliser ses ambitions.

Je ne vais pas non plus réduire ma vie en des séances de calomnie entre copains autour de la théière, car ces heures pourraient me servir à changer ma vie actuelle.

Je vais alors prendre mon avenir en main. Je n’ai pas besoin d’argent pour commencer car j’ai déjà toute la richesse qu’il me faut. J’ai mes mains, mes jambes, mes oreilles, ma langue, mes yeux et ma tête.

Je vais alors trouver un arbre, peut-être un tamarinier. Je vais en couper quelques branches pour les transformer en cure-dents que je vais vendre au marché. Cela me donnera un peu d’argent. J’en mangerai et j’en mettrai un peu de coté aussi.
Plus tard, avec cet argent que j’aurai épargné, je m’achèterai des produits du genre du café Touba, du thé ou même du mil. Je vendrai alors du café ou du thé chaud voire de la bouillie de mil. Je ferai de cette bouillie sans doute mon repas quotidien et j’épargnerai un peu d’argent. Je mettrai les filles temporairement de coté et éviterai certaines dépenses que certains de mes amis se font, car ils ont l’argent et moi pas. Je me focaliserai sur mon avenir et ferai la politique de mes moyens. J’épargnerai, encore et encore.

Une fois avoir assez épargné, j’ouvrirai mon business. J’irai améliorer mes compétences pour réussir ce business, s’il le faudra. Et en ce moment, ces personnes qui riaient de moi lorsque je vendais des cure-dents vont me regarder d’un autre œil. De toute façon c’est leur problème, car je n’aurai pas à regretter d’avoir agressé, volé, ou tendu la main et j’aurai changé ma vie à partir de rien.

Je suis sûr que chaque sénégalais dans la même situation que moi peut bien contribuer à réduire le chômage, car moi j’ai pu le faire. Je n’ai pas attendu que l’État vienne à mon secours.

Mais qui suis-je ?

Je suis ce sénégalais qui était désespéré après un échec à l’école primaire, pensant que ma vie était finie.

Je suis ce sénégalais qui s’apprêtait à s’immoler par le feu pensant que tout était perdu.

Je suis ce sénégalais, sans emploi, mais qui a toujours ses bras, ses mains, ses yeux, sa langue, sa tête… qui a donc la possibilité de changer sa vie.

Je suis ce sénégalais qui pense que les mentalités doivent changer et que l’on ne peut pas attendre tout de l’État. Quelle que soit la situation actuelle qu’une personne peut se trouver, il est possible de changer sa vie sans faire recours à l’agression, au vol, à la prostitution ou à la mendicité.

Je suis ce sénégalais qui combat la facilité et est convaincu que la réussite ne tombera jamais du ciel… car le bon Dieu nous a déjà avertis. Il nous aidera lorsque nous nous aidons nous-mêmes.

Je suis ce sénégalais qui aimerait que tous mes frères et sœurs s’inspirent de ma vie pour changer les leurs. Il n’est pas encore tard et rien ai encore perdu. Il faut alors se débarrasser de la facilité et des complexes pour faire preuve de réalisme et d’engagement afin de changer ensemble le Sénégal.

Que Dieu bénisse mon Sénégal.

Note : Cette histoire est une illustration pour inviter la jeunesse sénégalaise à changer les mentalités et se reveiller pour changer leur vie sans attendre tout de l’Etat.

Par Issakha

En organisant sans bavure et sans heurt sa dernière élection présidentielle, le Cap-Vert vient de s’illustrer dans une logique de bonne gouvernance en Afrique avec l’alternance à la tête de l’Etat. Jorge Carlos Fonseca, candidat du Mouvement pour la Démocratie (MPD) succède au président sortant, Pedro Pires qui ne pouvait se présenter au terme de deux mandats à la tête de la présidence. Manuel Inocêncio Sousa du Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV), candidat malheureux a félicité le vainqueur. 

Au fil du temps, le Cap-Vert, petit archipel de l’Afrique s’illustre par la bonne gouvernance. Il vient d’organiser pour la quatrième fois consécutive, une élection présidentielle avec au bout du compte une alternance démocratique fiable. En battant au deuxième tour Manuel Inocêncio Sousa avec 54,04% des voix, Jorge Carlos Fonseca devient le nouveau Président de la République. Celui qui a été de 1991 à 1993 se voit confier les destinées de l’archipel pour le quinquennat à venir. Agé de soixante ans et avocat de profession, celui qui est considéré comme l’un des pères de la Constitution de ce pays doit se frotter aux réalités de la gestion du pouvoir d’Etat. Il a entre les mains, une économie florissante enviée à travers l’Afrique et dont la principale ressource est générée par le tourisme. En rappel, Le Cap-Vert est un archipel de dix iles situé dans l’océan Atlantique au large des côtes du Sénégal, de la Gambie et de la Mauritanie, dans la bande du Sahel. Grâce à ses bonnes performances économiques et sociales au cours des dernières années, il a été élevé au rang de Pays à revenu intermédiaire (PRI). L’alternance démocratique et la bonne gouvernance sont une réalité dans ce pays qui a une jeune démocratie. Indépendant en 1975, le pays s’est inscrit dans le multipartisme à partir de 1990. Depuis, des élections sont organisées sans discontinuer avec, à la clé, le respect des libertés et des pratiques politiques. Au cours de la décennie écoulée, le pays a organisé 4 élections présidentielles et 4 législatives. Elles se sont non seulement déroulées dans des conditions régulières, mais ont aussi été ponctuées par l’alternance démocratique qui semble avoir prise dans la culture politique. Le parcours du Cap-Vert permet d’escompter une bonne évolution de son économie dans les années à venir. Avec une croissance annuelle de 6%, le pays essaie de bâtir une économie stable avec des créneaux porteurs pour ses populations.

L’expression de la vitalité démocratique

En organisant sans discontinuer des élections présidentielles, législatives et municipales, l’archipel démontre qu’il est l’expression d’une vitalité démocratique. C’est le fruit des réformes institutionnelles et économiques que l’archipel a eu le courage de prendre pour se positionner comme un pays qui « veut le développement et s’en donne les moyens ». Depuis 2004, le pays est en pleine réformes pour adapter ses besoins aux réalités de l’archipel. Aujourd’hui, avec la facilitation de création des entreprises, l’on peut créer une entreprise en 24 h sur l’archipel au lieu de 52 jours auparavant. Depuis des décennies la croissance moyenne du PIB est de l’ordre de 5 à 6 % en moyenne. Il est l’un des rares pays sur le continent qui peut espérer atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) selon les spécialistes de la Banque mondiale. Ce, grâce à une croissance robuste et des investissements en capital humain importants. Le taux de pauvreté est passé de 37% à 28% entre 2001 et 2006. La maturité des électeurs et des hommes politiques du Cap-Vert est le résultat de la vitalité de son système éducatif. Un peuple qui n’est pas instruit ne peut pas comprendre les programmes de développement des hommes politiques afin d’élire un programme et non un homme. Le système éducatif favorise l’épanouissement de la jeunesse en même temps qu’il leur permet de se former pour les besoins d’embauche de l’archipel. La promotion du genre occupe une place importante dans le système éducatif. L’égalité des genres, réalisée dans l’éducation primaire, est quasiment atteinte dans le secondaire. Malgré cette relative santé démocratique et économique, des défis restent à relever pour ce pays. Il s’agit notamment de son insularité, et de sa configuration archipélagique qui posent des problèmes techniques et financiers particuliers au développement de l’énergie, l’eau et l’assainissement et des transports. Cette donne renchérit les coûts de production. Les autres défis de l’archipel sont liés entre autres, à la baisse des ressources hydriques et à une salinisation progressive des eaux souterraines en zones côtières. Cette salinisation est imputable aux changements climatiques, à la vulnérabilité aux chocs extérieurs. Cependant, le pays, par son dynamisme travaille à relever ces défis qui tôt ou tard, seront un mauvais souvenir pour les capverdiens. Un penseur disait que ce n’est pas parce que c’est difficile que l’on n’ose pas. Mais plutôt, c’est parce que l’on n’ose pas que c’est difficile. Le Cap-Vert relèvera ces défis quoi qu’il en coûte. Car, le plus dur a déjà été fait.

Par daouda Emile Ouédraogo 

Lu sur Le Nouvel Afrique

En Gambie les électeurs votent avec… des billes ! Un moyen démocratique pour que les illettrés aient aussi accès au vote. Ce jeudi 24 novembre, on vote en Gambie. Mais pas de n’importe quelle manière… Dans ce pays d’Afrique où le taux d’illettrés est important, il est primordial de garantir le droit de vote à tous. Ainsi, les électeurs votent, non pas avec des bulletins de papier où sont inscrits les noms des candidats, mais avec… des billes ! Ces petites boules sont déposées dans des bidons de fer au lieu des urnes classiques.

Lire l’article sur http://www.gentside.com/insolite/les-billes-remplacent-les-bulletins-de-vote-en-gambie_art30989.html
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Autant d’honneur pour une personnalité prouve à suffisance qu’un bienfait n’est jamais ignoré. Inspiré par Gandhi, Nelson Mandela symbolise le « Père » de l’Afrique du Sud nouvelle. 

Nelson Mandela, est né le 18 juillet 1918 à Mvezo, petit village en Afrique du Sud. Après le décès de son père, chef de la tribu en 1927, âgé de neuf ans, il est confié à son oncle. À seize ans, Nelson Mandela est initié pour devenir un homme, selon la coutume Xhosa. Il part ensuite poursuivre ses études dans un établissement anglais renommé, le Clarkebury Institute. Élève doué, il obtient son brevet scolaire en deux ans au lieu de trois. En 1937, il intègre le lycée de Fort Beaufort puis l’année suivante la très élitiste université anglaise de Fort Hare, sorte de Cambridge local destiné à former les futurs cadres administratifs d’Afrique du Sud. Ici, Mandela prend véritablement conscience de la situation faite aux noirs dans leur propre pays. Désigné représentant du Conseil des étudiants, il y commence ses premiers combats contre l’administration blanche toute puissante, ce qui lui vaut d’être exclu de l’université. Plus tard, il se retrouve chez Walter Sisulu, qui le fait engager comme stagiaire au bureau de l’avocat Lazar Sidelsky. Nelson Mandela y travaillera tout en poursuivant ses études à l’université de Witwatersrand jusqu’à l’obtention d’une Licence en Droit en 1942. En 1943, il participe à sa première manifestation, puis adhère à l’ANC et co-fonde en 1944 la Ligue de la Jeunesse de l’ANC en compagnie de Walter Sisulu, Oliver Tambo et Anton Lembede. En 1948, le Parti National Afrikaner remporte les élections. Daniel Malan, nommé premier ministre, s’engage dans une intense politique d’apartheid. L’ANC riposte et se transforme en grande organisation politique. Walter Sisulu est élu secrétaire général, Oliver Tambo et Nelson Mandela deviennent membres de la direction nationale. Après le vote d’une loi interdisant le communisme, l’ANC et le SACP feront alliance, modifiant ainsi le rapport des forces politiques en Afrique du Sud. En 1952, la campagne de désobéissance civile incitant les noirs à ne pas respecter les lois racistes connaît un grand succès. Nelson Mandela, devenu avocat des Noirs en butte à l’injustice des règles administratives, est arrêté par la police le 30 juillet 1952 et condamné à neuf mois de travaux forcés, mais la sentence reste suspendue. En 1955, il participe à la rédaction de la Charte de la liberté dont l’objectif est de lutter contre la ségrégation raciale et l’apartheid. Il voyage en Afrique et au Royaume-Uni. En décembre 1956, il est arrêté avec 150 militants de l’ANC et accusé de trahison mais tous seront acquittés après un long procès en 1961. Entre-temps, Nelson Mandela a épousé en 1958 Winnie Madikizela. Après le massacre de Sharpeville en 1960 qui voit la police sud-africaine tirer sur la foule et tuer 69 manifestants, le Congrès National Africain est officiellement interdit en Afrique du Sud. Nelson Mandela crée alors un mouvement armé clandestin baptisé « Umkhonto we Sizwe » (Lance de la Nation), dont il devient le commandant en chef. Il est arrêté en 1962 et condamné à cinq ans de prison pour avoir quitté le territoire sans autorisation et incité à la grève. L’année suivante, il est inculpé de sabotage et haute trahison, condamné en 1964 avec sept autres militants à la prison à perpétuité et incarcéré sur l’îlot-bagne de Robben Island, au large du Cap.

Du célèbre détenu au prix Nobel de la paix

Le détenu numéro 46664 croupit en prison pendant plus de 26 ans, jusqu’en février 1990, après avoir toutefois bénéficié d’un régime de résidence surveillée à partir de 1988. Il devient, au fil des années, le prisonnier politique le plus célèbre de l’histoire. À sa libération, il prend la tête de l’ANC (redevenu en 1990 parti politique autorisé) et entreprend des négociations avec le gouvernement blanc de Frederik de Klerk qui aboutissent à la fin de la politique d’apartheid et à des élections générales au suffrage universel. Ce travail commun contre le racisme et pour l’établissement de la démocratie dans le pays, malgré les oppositions et les violences, vaudra aux deux hommes le Prix Nobel de la Paix 1993. Nelson Mandela est élu le 27 avril 1994, après la victoire de l’ANC qui obtient 62,65% des voix. Sa prestation de serment le 10 mai 1994, devant 180 délégations étrangères et de nombreux chefs d’Etat du monde entier (Al Gore et Hillary Clinton, Fidel Castro, le prince Philip pour Elizabeth II, etc), marque le retour de l’Afrique du Sud dans le concert des nations. La date du 27 avril devient le « Jour de la Liberté », désormais jour férié national. Nelson Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud, fonction qu’il occupe jusqu’en 1999 avec deux vice-présidents à ses côtés, le noir Thabo Mbeki et le blanc Frederik de Klerk, et un gouvernement d’union nationale composé de l’ANC, du Parti National Afrikaner et du parti zoulou Inkhata. Son but était de bâtir une « nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et le monde ». Il crée la commission « Vérité et réconciliation », présidée par l’archevêque anglican et prix Nobel de la Paix Desmond Tutu, afin de juger des exactions et des crimes commis pendant l’apartheid. Après avoir divorcé en 1996 avec Winnie, il épouse en 1998 Graça Machel, veuve de l’ancien président mozambicain Samora Machel. En 1999, il ne se représente pas pour un second mandat et laisse Thabo Mbeki, déjà président de l’ANC depuis 1997, lui succéder à la présidence de l’Afrique du Sud. Mandela devient alors le premier dirigeant noir de l’Afrique du Sud. En 2004, il est élu première personnalité sud-africaine. Aujourd’hui, malgré son âge avancé, il garde un grand intérêt à la lutte contre le vih/sida surtout en Afrique qui regorge de 22,4 millions de personnes séropositives (en 2007). (Source Rep. Des Lettres)
Par Jamil Thiam

Lu sur Le Nouvel Afrique

 

Le royaume chérifien vient de se doter du plus grand parc africain d’énergie éolienne. D’une capacité de 140 MGW (mégawatt), ce parc a été dressé à Meloussa, à 34 kms au Nord de Tanger.Coût de réalisation : 250 millions d’euros. L’énergie éolienne prend une nouvelle dimension en Afrique.

L’énergie éolienne est l’une des solutions durables à la lutte contre le stress énergétique. Energie à base de vent, elle est la clé de l’épanouissement énergétique pour les pays qui la détiennent. Le Maroc vient de s’illustrer de fort belle manière en érigeant à Meloussa, à 34 km de Tanger, le plus grand parc d’énergie éolienne de l’Afrique.Cet ouvrage produira 140 mégawatts avec 165 aérogénérateurs.250 millions d’euros ont été mobilisés grâce à des partenaires techniques et financiers du Maroc. La banque espagnole Instituto Crédito Official a casqué pour 100 millions d’euros. La banque allemande KFW a mis la main à la poche pour 50 millions d’euros et l’office national marocain de l’eau a déboursé 20 millions d’euros. Et, ce n’est pas tout. La Banque européenne d’investissement (BEI) est venue en renfort avec un montant de 80 millions d’euros. Ces financements, à portée internationale, montrent tout l’intérêt que les bailleurs de fonds accordent à ce projet d’envergure. Le royaume chérifien montre par ce projet qu’il est possible d’oser inventer le futur à l’heure où le manque des ressources énergétiques donne le tournis aux économies du monde entier.Le Maroc est bien parti pour résoudre et accroître ses offres en énergies renouvelables. D’ici 2020, le projet permettra d’accroître de façon significative la part des énergies renouvelables. Cela rentre dans le cadre de la vision stratégique du Maroc qui entend diversifier son bouquet énergétique. Ainsi, le projet permettra au Maroc d’assurer 42% de sa production énergétique, en raison de 14% par l’éolien, 14% par le solaire et 14% par l’hydraulique.Ce nouveau parc s’ajoute à celui de Koudia AL Baida (54 MW) inauguré en 2000 dans cette même région du Nord.

Des atouts considérables

L’énergie éolienne constitue un atout dans la lutte contre les délestages électriques. Mieux, une centrale éolienne a des bénéfices énormes non seulement pour les initiateurs mais aussi, pour les bénéficiaires. Une centrale éolienne coûte environ 1 à 1,2 millions d’euros par mégawatt de puissance installée.L’un des avantages réside dans le fait que le kilowatt/heure éolien est indépendant du coût du carburant dans la mesure où sa source d’énergie est un élément de la nature : le vent. Cet élément étant gratuit, le coût du kilowatt/heure éolien est appelé à diminuer dans les années à venir, grâce aux progrès scientifiques et technologiques dans le domaine. Le Maroc s’inscrit dans une vision futuriste. Ce pays montre qu’il suffit d’oser pour que le rêve devienne réalité. Cette réalité se conjugue avec des avantages liés à la création d’emplois directs et indirects.L’évolution du monde, avec la recrudescence et la forte demande énergétique appelle les nations à créer des formes diverses et diversifiées de sources d’énergie. Dans le domaine, il sied de s’inspirer des nations qui ont une expérience dans le domaine. L’Allemagne est un exemple, en ce sens que ce pays a permis de faire de l’énergie éolienne l’une de ses principales sources de production d’énergie. Une énergie qui, produite en grande quantité, permet de suppléer les besoins des industries pouvant employer cette source d’énergie. En Afrique, de nombreux pays s’intéressent à cette forme d’énergie au vue des coûts élevés de production des autres formes d’énergie,notamment ceux de l’énergie nucléaire, des centrales électriques qui ne sont pas souvent à la portée des bourses des pays en voie de développement.Il est clair que pour mettre en place cette forme d’énergie alimentée uniquement par le vent, il faut disposer de cet élément. En disposer de façon suffisante afin de permettre qu’il produise de l’énergie. Les météorologues sont capables d’identifier la nature de vent et la vitesse nécessaire pour engendrer l’énergie. Ils doivent être mis à contribution dans les pays à fort potentiel de vent.Le royaume chérifien est en train d’écrire une nouvelle page de son histoire. Il lui faut à présent ne pas confondre vitesse et précipitation mais, aller lentement et sûrement vers l’atteinte de l’autonomie énergétique. Il en est capable.

Par Jamal Garando

Certains ménages et camps militaires de Bujumbura, Burundi, utilisent depuis 2006 pour leur cuisine du charbon fabriqué à partir de déchets ménagers. C’est grâce à une nouvelle technique apportée par une jeune association, dénommée Association pour le développement et la lutte contre la pauvreté (ADLP).

Face à l’incapacité technique et financière des Services techniques municipaux (SETEMU) et à une insalubrité grandissante dans la ville de Bujumbura, la capitale burundaise, les pouvoirs publics ont décidé d’ouvrir le secteur de la collecte et de la gestion des ordures ménagères aux structures privées qui veulent s’y investir. C’est ainsi que l’ADLP est devenue la première organisation privée à s’impliquer dans la gestion des déchets urbains.

La technique ‘valorisation’

«La question des déchets nous préoccupe, surtout à Bujumbura. Nous avons estimé que les SETEMU seuls ne sont plus à la hauteur de cette action. C’est pourquoi nous encourageons toute initiative privée,» nous a confié Bernadette Hakizimana, l’ancienne directrice de l’Environnement au ministère de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Environnement.
Grâce à une technique dénommée ‘valorisation’, les déchets ménagers sont transformés en charbon. Ils sont d’abord collectés, essentiellement les épluchures et les plastiques, en-suite étalés pour le séchage, et enfin, passés dans un moulin pour sortir sous forme de briquettes, compactées de couleur grise.

Les premiers morceaux de charbon ont été produits en août 2006. Aussi, les femmes qui ont essayé le nouveau charbon témoignent de sa qualité. Josée Ndayisenga, une ménagère de Bujumbura, assure que le nouveau charbon est «facile à allumer et ne s’éteint pas en cours de cuisson. C’est un charbon à recommander aux pauvres car il n’est pas cher», assure-t-elle.

Economique et bon marché

«Très économique et bon marché par rapport au charbon de bois, le charbon issu des déchets ménagers a déjà attiré le Ministère de la Défense nationale, grand coupeur d’arbres pour ses besoins énormes de chauffage dans les casernes», estime Benjamin Bikorimana, président de l’ADLP. Selon des expériences réalisées par l’ADLP, un ménage de trente-deux personnes, qui dépensait quatre dollars par jour en charbon de bois, ne dépensera désormais que deux dollars s’il adoptait le nouveau charbon. Bien entendu, cette production est encore dérisoire pour suppléer à la consommation en bois du pays, selon Pierre Barampanze, directeur de l’Energie au Ministère burundais de l’Energie et des Mines. Barampanze révèle que pour avoir un seul petit kilogramme de charbon, il faudra brûler environ 10 kilogrammes de bois parce que les techniques de carbonisation sont encore peu perfectionnées.

Sauver les fôrets

Astère Bararwandika, Directeur des Forêts, révèle que 2 160 hectares de forêts sont détruits chaque année à la recherche du charbon de bois. C’est dire que si le projet de l’ADLP arrive à produire suffisamment de charbon pour couvrir les besoins de tous les citoyens du Burundi, c’est au moins 2 160 hectares de forêts qui seront sauvés chaque année de la destruction.
Si l’action de l’ADLP est soutenue et devient pérenne, nul doute que la pression exercée aujourd’hui sur les forêts burundaises à la recherche du charbon de bois diminuera, estime Onésime Niyungeko, journaliste environnementaliste à Radio Burundi. «Et ce serait vraiment salutaire dans ce pays qui connaît des problèmes de sécheresse due en partie à une déforestation à grande échelle», termine-t-il.

La santé des hommes

L’initiative de l’ADLP a évidemment un impact positif sur la santé des hommes, l’environnement et la protection des arbres. Dans le même temps, elle génère des emplois pour les plus démunis de la communauté comme les veuves, les anciens combattants et les jeunes. Environ quatre-vingts personnes gagnent désormais leur vie à Bujumbura grâce à la collecte, au transport et à la transformation des déchets.

Sur le terrain, l’initiative de l’ADLP ne laisse pas indifférent. Alidi Hakizimana, un habitant de la commune de Nyakabiga, au centre de Bujumbura, estime que «la salubrité s’est nettement améliorée depuis que l’organisation s’occupe des déchets» dans leur commune.
Selon Richard Nimubona, Administrateur de la commune de Nyakabiga, où l’ADLP s’est le plus implantée, «l’ADLP est venue au moment où les SETEMU connaissaient d’énormes problèmes d’intervention. Aujourd’hui, nous collaborons étroitement avec cette association et tout va bien sauf qu’ils ont encore besoin d’espace suffisant pour dégager les déchets non encore traités».

Scepticisme

Les SETEMU paraissent les plus sceptiques par rapport à l’initiative de l’ADLP. Célestin Musavyi, l’ancien Directeur technique des SETEMU estime que les éloges faits à l’endroit de l’ADLP doivent être mesurés. Selon lui, «l’ADLP n’a fait que déplacer le problème puisqu’elle collecte tous les déchets mais ne les traite pas tous. Alors, où va le reste? Cela va constituer de nouvelles décharges non contrôlées».
Mais le président de l’ADLP, Bikorimana, a la réplique adéquate. «Des machines qui vont nous permettre de transformer le reste des déchets en fumure organique vont bientôt nous arriver. En attendant, nous les trions et les mettons de côté. Tous les déchets seront transformés. C’est une question de moyens, sinon la technique, nous la maîtrisons.»

Un gain énorme

Qu’ils la maîtrisent vraiment, cette technique, c’est certain, puisqu’ils sont parvenus à se fabriquer eux-mêmes deux nouvelles machines leur permettant ainsi de produire encore plus de briquettes. Ce qui les rend capable de satisfaire une commande de 80 tonnes de briquettes par mois au compte du Ministère de la Défense nationale et des anciens combattants. Trois camps militaires (Ngagara, Muzinda, Marines) et l’Hôpital militaire sont ainsi approvisionnés en charbon pour la cuisson par ADLP. Ce qui constitue un gain énorme sur les forêts et les boisements du Burundi.

Il est certain aussi que l’ADLP éprouve encore des difficultés d’espace pour le triage et le séchage des ordures, qu’elle manque de maté-riels roulants et de machines adéquates, mais elle reçoit un soutien effectif, de l’administration au plus haut niveau. Et les SETEMU ont récemment reconnu leur incapacité à résoudre le problème de collecte et de traitement des déchets ménagers, et ont orienté ses clients vers des associations comme ADLP.

Par Par Jérôme Bigirimana |

Lu sur Nouvel Afrique

 

 

Le Nègre ignore que ses ancêtres, qui se sont adaptés aux conditions matérielles de la vallée du Nil, sont les plus anciens guides de l’humanité dans la voie de la civilisation ; que ce sont eux qui ont crée les Arts, la religion (en particulier le monothéisme), la littérature, les premiers systèmes philosophiques, l’écriture, les sciences exactes (physique, mathématiques, mécanique, astronomie, calendrier…), la médecine, l’architecture, l’agriculture, etc. à une époque où le reste de la Terre (Asie, Europe : Grèce, Rome…) était plongé dans la barbarie.
Cheikh Anta Diop
Alerte sous les tropiques, Présence Africaine 2006, p. 48

La Conférence de Niamey (1984)

VIDÉO DURÉE :  3 H 21 minutes

Ils venaient de Guinée-Bissau, du Congo, du Sénégal ou du Nigeria. Esclaves en fuite, ils créèrent en 1603 au coeur de la forêt amazonienne le village de Palenque de San Basilio en Colombie. Quatre siècles plus tard, leurs descendants n’ont rien renié de leurs origines.

Dans la touffeur d’un après-midi tropical, les pieds des enfants martèlent le sol poussiéreux jonché de cailloux. Leurs mouvements saccadés marquent le rythme inépuisable du tambour. Ils ont à peine 10 ans et, comme de bons petits soldats, connaissent déjà leurs chorégraphies sur le bout des… orteils. À Palenque de San Basilio, la danse est un combat. Une lutte quotidienne pour la survie d’une culture qui a bien failli disparaître : celle des anciens esclaves africains de Colombie.

Dans tout le pays, Palenque de San Basilio est considéré comme un village d’irréductibles, symbole de résistance et de liberté. Au pied des montagnes, à une heure de la côte caraïbe, ce village de 3 500 habitants fondé en 1603 par trente-sept esclaves occupe une place à part dans le cœur, l’histoire et les revendications des Africains-Colombiens. Originaires de Guinée-Bissau, du Congo, du Sénégal ou du Nigeria, ces pionniers ont fondé le premier palenque (village fortifié habité par des esclaves en fuite) de l’histoire latino-américaine.

 

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